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Publié le 06/02/2012
Mariage mixte entre une Américaine et un orfèvre chinois

Ma Li

A Qingyan, un bourg sous la juridiction de la province méridionale du Guizhou, partout on sent un subtil mélange de parfums, allant de l'odeur des spécialités locales à la fumée odorante de l'encens, en passant par le fumet de l'alcool conservé dans les cuves. C'est justement cette fragrance diversifiée qui constitue l'originalité locale.

Un temple bouddhiste à Qingyan

Jeanne est américaine, elle est venue à Qingyan pour la première fois il y a trois ans. Le destin a voulu qu'elle épouse cette année un bijoutier autochtone, justement au 22e jour du 12e mois du calendrier lunaire, à l'occasion de la Fête de la Petite Année, alors que la Fête du Printemps est aussi connue sous le nom de la Fête de la Grande Année. Mais par quelle chance ces deux personnes de différentes nationalités ont-elles fini par unir leurs vies ?

Quand l'Américaine est arrivée, elle fut étonnée par les moeurs locales, extrêmement traditionnelles. Dans un pays en pleine mutation comme la Chine existe encore aujourd'hui un endroit où règne une atmosphère de tranquillité et de sérénité. Une sensation introuvable dans les autres pays où elle avait séjourné. De plus, c'est lors de ce voyage qu'elle a connu sa première et unique aventure amoureuse.

Une église locale

« Un jour, je me promène dans la rue tout en prenant des photos. Tout à coup, je tombe sur un jeune homme devant mon objectif, qui sculpte un bijou. A ce moment-là, sa maîtrise de l'orfèvrerie me laisse une profonde impression. Mais l'idée de l'épouser ne me vient pas à mon esprit », a confié Jeanne. C'est seulement en regardant les photos, le soir dans son lit, qu'elle prend conscience de la beauté du bel inconnu. Mais selon elle, il ne s'agit pas d'un coup de foudre.

Le lendemain, la fille continue à photographier les rues, au gré de ses découvertes. « C'est par hasard que je reviens au même atelier. Le bougre se concentre sur son travail sans la moindre réaction face à moi. Les bijoux en argent qu'il fabrique sont très jolis, donc je me décide à en acheter quelques-uns en guise de cadeaux pour mes amis qui sont aux Etats-Unis. J'en choisis cinq pièces pour un prix total de 100 yuans », a continué Jeanne. Et c'est là que tout va se jouer, et qu'elle va tomber amoureuse de ce jeune ciseleur.

« Mademoiselle, vous m'avez donné 100 yuans en trop. Quand il m'a averti, j'étais déjà à 50 mètres de lui », a-t-elle raconté. Deux billets neufs étaient collés entre eux. Cette anecdote touchante montre à Jeanne la sincérité et l'honnêteté des autochtones. « Je lui ai exprimé plusieurs fois mes remerciements, et il me dit sans cesse 'de rien'. Par la suite, je suis retourné plusieurs fois à son magasin pour l'entendre parler de l'histoire de son bourg. Peu à peu, nous tissons des liens d'amitiés ». La fille y reste une semaine. Avant son départ, elle demande à son futur mari de lui donner son numéro de téléphone et ses coordonnées, alors que le jeune homme lui offre une série de parures en argent très raffinées.

A son retour aux Etats-Unis, Jeanne reste en contact avec son ami chinois. « Après deux ans de coups de fil et de mails, c'est probablement ma mentalité américaine qui m'a poussée à lui déclarer directement ma flamme : "J'aime la Chine, et j'aime le petit bijoutier". Mais à l'autre bout du fil, silence total. Après quelques instants, il me dit très ému : "Alors viens en Chine et marions-nous !". Un an plus tard, Jeanne quitte son pays et s'installe à Qingyan. Voilà peut-être pourquoi ce petit bourg chinois est si charmant…

 

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