On pourrait le qualifier d'Andy Warhol du XVI^e siècle. Le maître de la Renaissance allemande Cranach l'Ancien a peint de nombreuses oeuvres sur le même sujet. Il a notamment produit une série d'oeuvres représentant des madones dénudées au visage d'ange. Ce penchant pour la répétition n'a en rien porté préjudice à la réputation de l'artiste. Ce dernier est cependant resté pendant des siècles dans l'ombre d'un autre maître, Albrecht Durer. Mais aujourd'hui, on lui rend l'hommage auquel il a droit.

A Paris, une nouvelle exposition au Musée du Luxembourg vise à restaurer l'image de Cranach en soulignant son style unique et velouté ainsi qu'en montrant comment l'artiste a réagi aux touments qu'il a connus dans sa vie.

L'exposition "Cranach et son temps" a débuté mercredi. On peut notamment y admirer 50 peintures et gravures sur ses sujets récurrents : Adam et Eve au pieds du pommier, les madones avec des enfants Jésus potelés et des chérubins encore plus joufflus, ainsi que des nymphes allongées dans de la soie. Avec leurs formes rondes et douces et leurs lignes légèrement floues, les nus de Cranach sont typiques du peintre, dont la signature est un mélange de chasteté et de sensualité charnelle.

Guido Messling

Conservateur

"Maintenant, nous commençons à apprécier son caractère unique en terme de style. Je veux dire qu'il est l'un des rares artistes qui ont vraiment créer un style toujours reconnaissable. A cet égard, vous pouvez le placer à côté de Picasso. Je veux dire que même les gens qui ne connaissent pas le nom de Cranach, ne le connaissent pas par son nom, mais reconnaissent son art."

L'exposition inclut 2 des plus célèbres nus de Cranach : l'"Allégorie de la Justice," qui représente une blonde brandissant une épée dans une main et une balance dans l'autre, et la "Nymphe du printemps". L'exposition se tiendra jusqu'au 23 mars.

Source : CCTV