John Lennon s'exprime, 30 ans après sa mort |
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![]() Trois jours avant sa mort par balle, John Lennon se plaignait de ses détracteurs, expliquant qu'ils ne s'intéressaient qu'aux « héros morts ». Le chanteur se voulait optimiste concernant sa famille et le futur, considérant qu'il lui restait « beaucoup de temps » pour mener à bien certains buts qu'il s'était fixés. La dernière interview de John Lennon a été publiée hier, à l'occasion du 30e anniversaire de sa mort. Des extraits de cet entretien réalisé par Jonathan Cott avaient déjà été publiés en 1980 dans Rolling Stone, mais c'est la première fois que l'interview est dévoilée dans son intégralité. « Ses mots sont joyeux, vibrants, pleins d'espoir, subversifs et courageux », déclare Cott. « Il ne mâchait pas ses mots. » Lennon réserve ses paroles les plus dures à ses détracteurs, extrêmement déçus des choix de l'artiste après son départ des Beatles, tant au niveau musical que de sa vie privée. « Ces critiques, avec l'illusion qu'ils créent autour des artistes – c'est comme de l'idolâtrie », explique Lennon. « Ils aiment seulement les gens quand ils sont en pleine ascension [...] Ce qu'ils veulent, ce sont des héros morts, comme Sid Vicious et James Dean. Ça ne m'intéresse pas d'être un héros mort... » Il prédisait également que Bruce Springsteen, alors acclamé comme l'avenir du rock, subirait les mêmes critiques : « Et que Dieu vienne en aide à Bruce Springsteen quand ils décideront qu'il n'est plus Dieu […] Ils s'en prendront à lui et j'espère qu'il y survivra. » Mais Lennon parlait aussi de ses efforts pour être un bon père envers son plus jeune fils, Sean, et pour apprendre à communiquer avec un enfant (il avoue ne pas être très doué pour jouer). Il parle également de son lien très fort avec Yoko Ono. « J'ai choisi de ne travailler qu'avec deux personnes : Paul McCartney et Yoko Ono […] Le choix aurait pu être pire. » À 40 ans, il réfléchissait aussi à ce qu'il avait accompli, explorant les questions importantes de la vie, et restait engagé en faveur de la paix et de l'amour sur Terre. « Je n'ai jamais dit être un dieu. Je n'ai jamais revendiqué la pureté de l'âme. Je n'ai jamais prétendu avoir des réponses aux questions de la vie. Je compose simplement des chansons et tente de répondre de manière aussi honnête que possible. » Cott a interviewé Lennon dans son appartement et dans son studio d'enregistrement. L'entretien était à l'origine prévu dans le cadre d'un article sur Lennon et pour la sortie du nouvel album de Yoko Ono, Double Fantasy. Cependant, dans la précipitation pour publier un article après l'assassinat par balle de l'artiste par Mark David Chapman, seuls quelques extraits furent utilisés. Jonathan Cott indique n'avoir réécouté les trois heures d'enregistrement qu'il y a seulement quelques mois, alors qu'il rangeait son armoire. « C'est une sorte de miracle que la bande ne se soit pas dégradée après 30 ans », précise-t-il. « Tout d'un coup, entendre la voix de cet homme, pleine de vie, m'a tellement inspiré que j'ai senti le besoin de tout retranscrire. » Le journaliste s'est dit frappé d'entendre à quel point John Lennon réfléchissait sur sa vie et sa mortalité. Source : french.china.org.cn
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