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Publié le 02/09/2010
Renouveau de la danse de l´araignée

Les superstitions sont monnaie courante parmi les musiciens du sud de l'Italie, eux qui se plaisent à transformer des chansons d'antan empreintes de mysticisme, en oeuvres célébratoires. Un festival annuel attire des milliers de passionnés prêts à danser sur ces rythmes endiablés.

Ainsi s'achève cette edition culturelle, merci de l'avoir suivi, l'information continue sur notre antenne, à très bientôt.

A Salento, au sein d'un ensemble de villes du sud de l'Italie, le pizzica est un genre musical né d'une superstition païenne liée à la tarentule et remontant au 10ème siècle.

Le pizzica, qui peut se traduire par "mordu", remonte à la tradition du sud de la musique de tarentelle.

Selon la tradition, une habitante de Salento, mordue par une araignée vénéneuse, une tarentule, est devenue folle et ne pouvait être guérie que par un rituel d'exorcisme.

Pendant plusieurs jours, les musiciens jouent du pizzica, un rythme syncopé au son des guitares, violons, tambours et autres accordéons. L'objectif affiché : ramener à la raison la femme prise de convulsions.

Cette tradition a pris le nom de Taranta , signifiant tarentule en dialecte salentin.

A Salento, la musique de pizzica remplit les squares chaque soir pendant un mois durant, au cours de cet événement appelé Notte della Taranta, où la Nuit de la Tarentule qui se déroule chaque mois d'août.

Et on peut y observer des dizaines de groupes, allant de femmes à l'air triste et n'hésitant pas à pousser des gémissements, et portant des tambours, aux groupes à 12 membres jouant sur scène et remémorant au public des chansons millénaires et toujours d'actualité.

Selon certains anthropologues, la tradition de la taranta de pizzica a été profondément connectée à la région de Puglia, tristement réputée pour son économie désastreuse et sa forte culture machiste.

En 1959 , l'anthropologue Ernesto De Martino a découvert que le rituel de la tarantata, ou "la mordue" était un moyen pour les femmes d'exprimer leur rage, leur frustration et de refouler l'érotisme.

Son étude, impliquant 35 femmes, a été publiée en italien et en anglais dans un livre intitulé "le Pays du remords".

La connexion du Pizzica aux rituels superstitieux de la région a commencé à se transformer il y a seulement quelques décennies.

Un groupe d'ethno-musicologues et d'experts en traditions de Salentine a commencé à préserver cette tradition musicale et à réclamer à ce qu'elle soit considérée comme une source de fierté régionale.

Luigi Chiriatti

Expert en taranta et en culture folklorique de Salentine

"L'aspect le plus positif de ce festival est qu'il a permis de libérer la musique de ses chaînes sociales et culturelles qui, il y a quelques décennies, ont empêché le développement et la croissance de ce territoire."

Aujourd'hui, des groupes tels que Alla Bua, les six membres du groupe de la ville salentinoise de Casareno, modernisent les anciennes chansons de pizzica, ajoutant de nouveaux rythmes aux harmonies, mais chantant néanmoins toujours en dialecte griko et salentin.

Arakne Mediterranea, une troupe de danse composée de 12 membres a également transformé la tradition de la taranta en une performance théâtrale, attirant des passionnés de toute l'Italie.

Pendant trois semaines durant le mois d'août, les vendeurs vendent l'image d'araignées sur des tambours, des t-shirts et des CDs, alors que la série de concerts va d'une ville de Salentine à l'autre, détournant ce mythe morbide de l'araignée en une joyeuse célébration.

Source : CCTV



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