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Publié le 28/04/2009
Forum mondial du bouddhisme: une voie du milieu

Le bouddhisme et la modernisation

Hormis des personnalités des milieux religieux, des entrepreneurs brillants se sont également présentés au forum pour éclaircir les problèmes que leur société rencontre au cours de la modernisation.

Procession lors de la cérémonie d'ouverture

La prospérité durable est sans aucun doute l'objectif de tous les industriels. Par contre, les monastères millénaires sont souvent supérieurs en nombre par rapport aux entreprises centenaires. Une statistique dévoile que les 500 premières sociétés à travers le monde n'ont qu'une espérance de 40 à 42 ans, un chiffre quand même supérieur à celui des multinationales du deuxième échelon (10 à 12 ans). « On peut en conclure que pas mal d'entreprises sont mortes dans la fleur de l'âge », a indiqué le maître Huiman, qui s'était, dès son enfance, converti au bouddhisme au Temple de Shaolin. Il était non seulement impliqué dans la gestion du monastère, mais aussi invité à diriger une société au bord de la ruine, qui ne tarda à réaliser des bénéfices dès son arrivée au pouvoir. Ainsi faisait-il le bilan de son expérience accumulée dans son livre « La gestion à la monastique aide efficacement à résoudre les neuf premières difficultés des entreprises ».

« Dans un temple, il est nécessaire de mettre l'accent sur la force cohésive du noyau et de canaliser les relations humaines pour maintenir la coexistence harmonieuse à long terme », a expliqué le religieux.

« La bourrasque financière qui balaie le monde est naturellement imputée à l'envie. D'innombrables entrepreneurs ou individus donnent la priorité à l'efficacité, ce qui est à l'origine d'une compétition très acharnée », a dit le professeur Wang Luxiang, qui est également le présentateur de Phoenix TV, chaîne basée à Hongkong. « La concurrence vise en général à acquérir la renommée et la ceinture dorée, qui sont souvent comparées à des chaînes qui lient les hommes mains et pieds. Pour se débarrasser de la souffrance qui en résulte, il faut tirer l'esprit du cachot et agir pour le bonheur de tous les êtres vivants ».

Dans une thèse soumise au forum, le vénérable Weixian, président de l'Association des Bouddhistes de Chongqing, a expliqué le concept des « six sortes de respect harmonieux », qui se concrétise en six domaines dans lesquels un pratiquant bouddhiste doit se montrer respectueux des autres : 1) action; 2) paroles; 3) pensée; 4) observation des préceptes; 5) points de vue sur la doctrine; 6) la pratique.

« La création du « lieu de la voie » a seulement pour objectif d'aider les pratiquants à atteindre le niveau élevé, non de les dispenser de leur devoir social à l'abri de la « porte du Bouddha ». A l'intérieur d'un « lieu de la voie », les six sortes de respect harmonieux doivent être littéralement observées, le cas échéant l'on n'est plus de vrai disciples de Sakyamuni. Cette idée peut être également interprétée selon les règles du monde laïc : la bonne entente de la famille promet toute prospérité. », a fait écho le maître Chin Kung à son confrère.

La protection de l'environnement, un sujet plus ou moins « moderne », a aussi été évoquée dans le forum. « En fait, dans toutes les religions du monde, ce concept est le premier à être prôné ou le plus radicalement prêché, c'est-à-dire que tous les êtres sont égaux, vivants ou non vivants », a justifié Wang Luxiang.

« Le bouddhisme et la science » est un sous-thème faisant l'objet d'un débat vif. « A la différence du monde matériel, le monde spirituel, sans forme ni couleur, ne peut être examiné avec l'appareil. Les méthodes scientifiques traditionnelles sont insuffisantes », a exprimé le maître Xuecheng, vice-président et secrétaire général de l'Association des Bouddhistes de Chine. « La recherche bouddhique met l'accent sur les choses au niveau spirituel, sans omettre les choses au niveau matériel. L'ignorance est à l'origine de la souffrance de l'humanité. A condition de briser l'obscurité, on parvient évidemment à une joie naturelle et éternelle, à l'indépendance des conditions externes. Le bouddhisme cherche à éclaircir complètement la vérité du cosmos, afin d'aider tous les êtres vivants à quitter le malheur et obtenir le bonheur ».

« Le soutra Avatamsaka, aussi appelé le soutra de l'ornementation fleurie, interprète parfaitement la vérité de la vie humaine et du cosmos. Pas mal de spécialistes pensent que la théorie proposée dans cet ouvrage est très avancée au niveau philosophique et scientifique », a souligné le docteur Zhong Maocen, vice-directeur de l'Ecole d'Apprentissage de la Terre Pure (Pure Land Learning College) basée en Australie . « Le Dharma et la science se justifient l'un et l'autre. A l'époque moderne, bien des phénomènes décrits dans des soutras comme Avatamsaka sont déjà avérés lors de l'étude scientifique du macro-monde », a-t-il conclu. 

 

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