M. Pu Cunxin jette de l'huile sur le feu

Evoquant « Confucius », premier film biographique consacré au plus grand pédagogue chinois, dont la distribution fut chaleureusement médiatisée avant le tournage, M. Pu Cunxin, célèbre acteur de théâtre et du septième art, a exprimé qu'il avait catégoriquement refusé d'incarner le premier rôle. Mais pour quelle raison ? « Le scénario est très mal rédigé », a dit franchement l'artiste qui est quasiment un expert en confucianisme.

Maître Kong est-il un maître du kung-fu ?

Selon M. Pu, la mode rétro actuelle traduit simplement une tendance à marchandiser, à divertir, et à parodier. Mais pour un film prenant pour thème un symbole de la culture traditionnelle comme Confucius, il faut accorder une attention particulière à la description du personnage au niveau moral et spirituel, sans négliger l'influence de son esprit sur les gens de l'époque moderne et contemporaine. « J'ai entendu dire que seulement pour ensorceler le public, ce grand philosophe serait modelé en maître du kung-fu dans le film. C'est une pure diffamation. L'auteur mérite d'être stigmatisé de manière unanime ! », a t-il déclaré d'un ton indigné.

Cependant, Mme Hu Mei, réalisatrice de l'opus, a mis en doute la remarque du comédien masculin. « En fait, je n'ai pas l'habitude de faire lire un scénario à qui que ce soit avant qu'il ne soit bien corrigé. Je n'ai jamais contacté ce bougre. Quelle version a-t-il lu ? Qui lui a fait voir le script ? Je ne suis pas au courant de tout cela. », rétorque-t-elle.

Mme Hu Mei contrainte de jouer le rôle de pompier

Quant aux préparatifs du scénario, la fameuse cinéaste saluée par ses plusieurs séries télévisées historiques comme « Empereur Kangxi » témoigne de toute sa sincérité. « A vrai dire, je n'étais pas satisfaite des premières ébauches. C'est pourquoi presque tous nos efforts ont été consacrés à la restructuration du scénario au cours des six derniers mois. Le film ne dure que deux heures, mais le travail sur le script nous a quasiment pris deux ans, la 25^e version était la bonne ».

Les scènes de combat, principale cible de la critique publique, sont à l'origine du problème de la « Porte des arts martiaux ». « Il est certain que mon Confucius n'est pas un pratiquant du kung-fu de Shaolin. Dans l'histoire, ce grand pédagogue est un homme dynamique et humoristique, au lieu de se réduire à être simplement un pédant. Il sait conduire des chariots, tirer à l'arc et commander des troupes. Ses disciples tels que Zilu, Ranyou, Fanchi maîtrisent bien l'escrime ou le tir à l'arc. Tout cela est avéré dans les annales », insiste Mme Hu.