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Publié le 25/02/2009
La perle noire du kung-fu chinois: Luc Bendza

Métissage sino-africain

 
Photo: KOWE INTERNATIONAL FILM & TV BUSINESS NETWORK 

A l'étonnement des maîtres chinois et amateurs étrangers, le Gabonais a raflé pas mal de médailles d'or dans les compétitions internationales, devenant une vedette célèbre dans sa patrie, dont le président l'a un jour sacré « Chinois noir de peau ». Dans le monde d'aujourd'hui, si l'on dit de quelqu'un qu'il joue au foot comme un Brésilien, au basket comme un Américain, maîtrise les techniques du ping-pong ou des arts martiaux comme un Chinois, c'est l'équivalent d'une louange suprême.

Grâce à son niveau suprême de kung-fu lors de son séjour d'études à l'Université des Sports de Beijing, M. Bendza fut chargé par la FIAM d'enseigner les arts martiaux dans divers pays du monde, entre autres la France, l'Espagne, le Danemark, le Congo (Kinshasa) et l'Afrique du Sud. Ces dernières années, il officie à la FIAM comme conseiller technique et arbitre, s'occupe spécifiquement de la zone africaine. Sur l'invitation d'une organisation allemande, le maître d'ébène s'est également rendu en Allemagne en tant qu'entraîneur de Wushu. Lorsqu'il aperçut un Africain sur le tarmac, le responsable allemand resta bouche bée : « C'est inimaginable qu'il ne soit pas Chinois ! ». Bien entendu, l'étonnement et la méfiance firent immédiatement place à l'admiration quand M. Bendza montra l'étendue de son talent.

Evoquant son intégration dans la société chinoise, le Gabonais l'a trouvée assez facile. « Les Chinois et les Africains se ressemblent à biens des égards sur le plan culturel. En Chine comme en Afrique, les valeurs de base sont le respect de l'autre, la simplicité et la modestie. Mais il n'en demeure pas moins qu'un Noir reste une curiosité dans certaines régions chinoises. »

En Chine, à l'instar de Bruce Lee, les meilleurs pratiquants du Wushu se lancent en général dans le cinéma d'action. M. Bendza suit le même chemin. Son premier contact avec le septième art a eu lieu en 1992, lors d'un concours au temple Shaolin. Il eut la grande chance de rencontrer très tôt M. Luo Wei, l'ex-manager de Bruce Lee. Le réalisateur hongkongais le vit combattre et l'apprécia vivement. « Il m'a alors proposé de faire un film avec lui. Malheureusement, le projet n'a jamais abouti car il est mort quelque temps après. Cette rencontre m'a ouvert la voie du cinéma puisque le directeur de Hongkong films et Francky Chang m'ont contacté (un ami de Jackie Chan, ndlr) par la suite. J'ai tourné avec eux : L'extrême challenge, Le dragon est Shaolin, Vivre et mourir à Chicago, Le rêve s'arrête au paradis, L'expert noir du Wushu, La Légende de Bruce Lee », raconta M. Bendza.

Maintenant, l'aventurier africain a fondé sa propre famille, mettant fin à sa vie de célibataire. Sa femme originaire de Chine septentrionale est extravertie, sympathique et dynamique. Elle a ouvert dans la zone où fleurissent les ambassades un magasin de vêtements haut de gamme, tout en taillant l'habit sur mesure. Selon elle, c'est peut-être la personnalité charmante de son mari qui l'a ensorcelée et l'a déterminée à l'épouser. Ses parents ont également accepté avec plaisir ce mariage mixte.

Face aux nombreux clients étrangers qui fréquentent son magasin, l'épouse du maître noir a pris conscience de ses lacunes en anglais et en français. Son mari a donc invité deux professeurs à lui enseigner ces deux langues. « Certes, le français est ma langue maternelle. Mais quand je lui apprends à dire bonjour, elle se met en colère et me soupçonne de l'insulter de « cochon maladroit », (qui, dans la langue chinoise, se prononce de la même manière que la salutation française, ndlr) », se moque gentiment le Gabonais.

L'ambition du Chinois d'ébène est de se servir de sa notoriété pour donner une image positive de l'Afrique, d'enseigner les arts martiaux à travers le monde et de convaincre les membres du Comité International Olympique d'inclure le Wushu sur la liste des sports olympiques au même titre que le judo et le taekwondo. Enfin, il a envie de prouver à ses frères africains que tout est possible en Chine, à condition de travailler, d'être humble et de rester simple. (Rédigé par Yang Jiaqing)

 

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