« Confucius » fera atterrir les films chinois |
Soucieux de vouloir ménager les spectateurs de kung-fu risquant de se lasser des acrobaties peu vraisembables, certains réalisateurs souhaitent ancrer leurs films dans un peu plus de réalisme. Telle est la mission que s'est fixée, John Sham, producteur prolifique, pour son opus « Confucius ». Le cinéaste John Sham, témoin de l'âge d'or du cinéma de Hongkong, a produit 16 films en une année. Un record historique. Maintenant, son nom est étroitement lié avec un film très controversé : « Confucius », étant l'un de ses trois distributeurs. Voici ses points de vues sur sa prochaine oeuvre, dont le tournage vient de démarrer. Les films chinois devront « atterrir » et suivre le chemin « culturel » Pour ce vétéran du septième art, le vif intérêt pour « Confucius » traduit le changement de l'orientation des films chinois. « Auparavant, à la vue des noms des célèbres acteurs du kung-fu tels que Jackie Chan et Michelle Yeoh, les producteurs étrangers n'hésitaient guère à signer le chèque, sans manifester le moindre doute. Ces dernières années, peu de nouveaux visages succèdent aux anciennes vedettes des arts martiaux, et les spectateurs occidentaux, qui en ont déjà marre du combat aux armes blanches, s'intéressent à des films plus ou moins culturels. Par exemple, "Le Tigre et le Dragon", malgré son apparence de récit de capes et d'épée, a réussi à ensorceler l'Occident grâce à la pensée philosophique qui se cache derrière le kung-fu. Si vous me permettez cette métaphore audacieuse, l'âge d'or de l'envol des acteurs chinois sur l'écran sera bientôt révolu, il faut que le cinéma chinois suive le chemin culturel pour mieux s'adapter au marché étranger. » « Confucius » : une oeuvre pleine de risques Face aux médias qui couvrent chaleureusement cette saga, le cinéaste hongkongais exprime : « Actuellement, nous avons pris le contact avec bon nombre de producteurs internationaux, dont certains ont déjà signé un accord de pré-vente avec nous. "Le Tigre et le Dragon" ne fait voir aux spectateurs étrangers qu'un coin de l'iceberg du confucianisme, alors que "Confucius" leur permettra de comprendre plus profondément la philosophie de ce grand pédagogue. » « A vrai dire, Confucius jouit d'une grande popularité auprès des Occidentaux. A leur yeux, il est aussi sacré que Jésus-Christ. Un ami étranger m'a téléphoné : "Martin Scorsese s' est mis à dos pas mal de personnes en réalisant La Dernière Tentation du Christ. Soyez prudent dans le tournage de Confucius". En toute sincérité, malgré mon expérience de plusieurs dizaines d'années, je suis vraiment très stressé cette fois, car un mauvais travail engendrait une polémique d'un milliard de personnes ! », avoue-t-il sincèrement. Mais John Sham refuse de dévoiler le nom de l'acteur N°1. « Le casting n'est pas terminé, il nous est très difficile de trouver un Confucius qui répond à la fois à l'attente du patron, du réalisateur et des spectateurs. De plus, Jackie Chan m'a dit maintes fois qu'il voudrait jouer le premier rôle. Je lui ai répondu : "Vas d'abord consulter les archives pour savoir si Confucius a un nez aussi grand que toi !"», dit-il malicieusement.
Beijing Information |