Une ancienne ruelle annonce la couleur |
Jin Duoyou La main dans le cambouis après ses études universitaires, Li Yan, jeune homme dans la fleur de l'âge, écuma le hutong de Qinglong, pour se rendre à son nouveau lieu de travail, Plaza de Gehua, pour son premier jour d'essai. Cet édifice, en bordure du deuxième périphérique et à côté du Temple des lamas, était avant son défrichement un ancien immeuble désaffecté appartenant jadis à une succursale de la Société des beaux-arts de Beijing. Après plusieurs années de développement florissant, ce bâtiment joue un rôle de modèle au sein du parc technologique de Yonghe. Dans la zone attachée à ce parc technologique, les nouvelles bases industrielles à l'image du Plaza de Gehua poussent comme des champignons. Récemment, le rideau fut levé sur la « Dongyong Chuangyegu » (vallée des entreprises culturelles), au n°17 du hutong de Houyongkang dans l'arrondissement de Dongcheng. Comme son mentor, ce nouveau centre culturel était à l'origine un ancien atelier d'une entreprise d'état. Le parc technologique de Yonghe, affilié à la technopole de Zhongguancun, fut mis sur pied en 2006. Son orientation a privilégié des domaines tels que le droit de propriété intellectuel et l'industrie numérique. C'est une des premières zones à rassembler bon nombre de sociétés de hautes technologies. Un engouement populaire a été nourri par la reconversion des ateliers désaffectés dans ces ruelles chargées d'histoire. Qu'est-ce qui a motivé le fait que ce parc technologique jette son dévolu sur cet emplacement en particulier ? Les jeunes pousses couperont-elles l'herbe sous le pied des hutongs ? Pour répondre à ces inquiétudes, le journaliste de Beijing Information a récemment effectué une visite dans le Comité de gestion du parc technologique de Yonghe et la vallée des entreprises d'idées culturelles de Dongyong. Depuis ce parc industriel, règne l'ombre d'une kyrielle d'anciens ateliers appartenant aux grandes entreprises étatiques de l'industrie légère, de l'impression, des arts artisanaux, entre autre. Néanmoins, le confinement des hutongs restreint le développement des entreprises, ce qui a contraint la plupart d'entre eux à délaisser ces murs. Depuis la dernière décennie, l'industrie culturelle alimente le développement de l'économie mondiale. La municipalité de Beijing a plébiscité l'industrie d'idées culturelles, créant une émulation sur le marché de l'emploi de la ville. Après le feu vert, les responsables du parc technologique de Yonghe initièrent des études de faisabilité de la transformation d'une vingtaine d'ateliers laissés en friche. Peng Xiang, directeur du comité de gestion du parc de Yonghe, a précisé que si ces ateliers avaient brillé par leurs performances industrielles, ils pourraient effectuer un retour en trombe sur le terrain culturel. D'après elle, la position géographique singulière et l'environnement historique distinguent ce parc d'autres technopoles. Aux alentours de cette pouponnière d'entreprises, se trouvent la lamaserie Yonghe, le collège impérial et le temple de Confucius. Les travaux devront être réalisés de main de maître pour préserver les hutongs séculiers. Afin de minimiser tout risque de détérioration du patrimoine, le parc technologique de Yonghe a bien reconstruit et transformé les immeubles sur les anciennes fondations, n'a pas effectué de grandes constructions et démolitions. Wan Wanxia, presque septuagénaire, réside au hutong de Houyongkang depuis un demi-siècle. Sa nouvelle voisine, la zone de Dongyong Chuangyegu est loin de l'incommoder, et cette doyenne file même un bon coton avec celle-ci : « Depuis l' inauguration, les jeunes affluent dans ce quartier et notre hutong tranquille connaît un regain d'activité » commente-elle en arborant un sourire.
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