Pékin : les hutongs sous le crayon d'un artiste chinois |
Centre névralgique du passé de la capitale chinoise, ces étroites ruelles, symboles vivants de la tradition urbaine de la ville, forment de vibrants témoignages du passé et constituent des vitrines de la vie quotidienne pékinoise : un mariage d'ancien (architecture, atmosphère, jardins, temples) et de moderne (antennes de télévisions, Mercedes et Cadillac garées le long des maisons), un mariage de populaire (portes ouvertes sur les arrières cuisines, vieillards se dorant la pilule au soleil, mamies tricotant sur de minuscules tabourets, vendeurs à la criée circulant perchés sur des tricycles) et d'international (sièges d'entreprises hongkongaises, et clubs privés). La plupart des ruelles datent de la période Yuan, forme de tissu urbain que perpétuèrent ensuite les dynasties Qing et Ming. Kuang Han, diplômé de l'Université normale de Nanjing, s'installa à Beijing dans un pied-à-terre situé près de Beixinqiao dans le district de Dongcheng. Les hutongs, dans lesquels celui-ci résidait ont nourri l'inspiration de ses dessins jusqu'à en devenir le motif principal. L'artiste n'est pas d'origine pékinoise, ce qui ne l'a pas empêché de se prendre d'affection pour les hutongs. Selon lui, ces ruelles sont des produits de la nature, la plus belle chose qui soit au monde et chacune d'entre elles possède ses propres caractéristiques. Ce qui compte dans ses dessins, ce n'est pas seulement la beauté de leur architecture, mais également l'ambiance historique et culturelle du vieux Beijing qui s'en dégage. Ce paysagiste a parcouru presque tous les hutongs de Beijing à la recherche d'inspiration pour ses dessins. Selon lui, il s'agit d'une véritable course contre le temps dans la mesure où, chaque jour ceux-ci sont menacés de disparaître. Aujourd'hui, un grand nombre de hutongs ont été détruits et ne sont visibles qu'à travers les dessins de Kuang Han. Ses œuvres constituent, ainsi, un véritable héritage de la culture pékinoise.
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