Quatre inventions qui marquèrent l'histoire |
La cérémonie d'ouverture des JO de Beijing donne une interprétation inoubliable des quatre inventions importantes de la Chine antique
« Du IIIe siècle au XIIIe siècle, la Chine maintenait un niveau d'avant-garde concernant les connaissances scientifiques tandis que l'Occident se laissait distancer par la puissance chinoise ». Il s'agit là de l'analyse effectuée par M. Joseph Needham (1900-1995), célèbre expert britannique de l'histoire scientifique et technique chinoise. Les « Quatre inventions importantes » (la papeterie, l'imprimerie, la poudre et la boussole) furent d'importants acquis scientifiques et techniques légués par la Chine antique à l'humanité et elles modifièrent le processus de civilisation humaine. Sans doute, l'utilisation du papier comme moyen d'expression était dotée d'un caractère révolutionnaire. Avant la dynastie des Han (206av-220 ap JC), nos ancêtres avaient utilisé des carapaces de tortues, des bambous et des tissus de soie comme manuscrits. Ces matières étaient volumineuses et onéreuses. Jusqu'à l'époque des Han orientaux (25-220), en se basant sur des expériences du passé, l'eunuque Cai Lun (?-121) réussit à fabriquer du papier avec des fibres végétales, de sorte que le rendement du papier augmente considérablement. Après la dynastie des Han et en particulier à l'époque des Song (960–1279), la technique acquit ses lettres de noblesse : les manuscrits fabriqués avec des bambous et des herbes étaient largement utilisés. Le Zhi Pu (sculpture sur papier) apparu à cette époque fut un ouvrage spécial qui dressa le bilan de la technique de fabrication du papier. Cette technique fut introduite d'abord au Vietnam, en Corée, au Japon et dans les autres pays voisins (du IIIe siècle au IVe siècle), ensuite en Asie centrale (au VIIIe siècle) et enfin, en Afrique du Nord et en Europe (du XIe siècle au XIIIe siècle). Si le papier favorisa le développement de l'écriture, l'imprimerie rendit les connaissances encore plus accessibles à l'homme. Dotée d'un caractère révolutionnaire, elle encouragea le développement de la société humaine. Plusieurs siècles après l'invention du papier, c'est-à-dire à l'époque des Sui et des Tang (au début du VIe siècle), les Chinois mirent au point la technique d'impression sur planches gravées. D'après cette technique, on gravait d'abord des caractères chinois sur une planche, à laquelle on appliquait ensuite de l'encre avant de procéder à l'impression. A l'époque des Cinq Dynasties (907-960), les Chinois inventèrent la technique d'impression en taille douce. Sous la dynastie des Song, l'impression en planches gravées connut une prospérité sans précédent, on utilisa cette technique pour imprimer bon nombre d'ouvrages historiques et médicaux ainsi que de canons bouddhiques et taoïstes. Parallèlement, la chromotypographie fut élaborée. L'invention de l'impression à l'aide de caractères mobiles représenta sans nul doute un palier important de l'histoire de l'imprimerie. Sous la dynastie des Song du Nord, Bi Sheng ( ?-1051, un Chinois ordinaire) inventa la technique d'impression en caractères d'argile mobiles qui se substitua plus tard à l'impression en planches gravées. Dès lors, l'utilisation de cette nouvelle technique se répandit. Sous les dynasties des Yuan (1271-1368) et Ming (1368-1644), on conçut des caractères mobiles fabriqués avec du bois, de l'étain, du cuivre ou du plomb. C'est à l'époque de la dynastie des Tang (618-907) que la technique d'imprimerie chinoise fut introduite d'abord au Japon et en Corée, ensuite dans les pays d'Asie orientale, méridionale et occidentale, et enfin en Afrique du Nord et en Europe via la Perse. En 1456, Gutenberg en Allemagne commença à imprimer la Bible avec des caractères mobiles. Après avoir été introduite en Europe, la technique d'imprimerie chinoise joua un rôle important en donnant une impulsion à la Renaissance et la réforme religieuse de l'Europe. |