Du désir au plaisir, la vie du Bouddha n'est-elle que renoncement? |
Site religieux de la capitale chinoise le plus fréquenté par les visiteurs étrangers, la lamaserie Yonghe renferme de nombreux secrets et de codes difficiles à percer, dont plusieurs statues symboliques du bouddhisme tibétain. Pour les moines, le plus difficile à surmonter est l'élimination du désir. Le Bouddha du Plaisir sert à mettre la volonté des disciples à l'épreuve. D'après le lamaïsme, l'homme et la femme doivent pratiquer ensemble le bouddhisme pour accéder au plus vite au niveau du bouddha. Par exemple, le Bouddha du Plaisir dans le Temple de la Joie Universelle est représenté par la statue de Tathagata, qui embrasse, tout nu, une femme bouddha. Mais une autre explication insiste sur le fait que le Bouddha du Plaisir ne représente pas le plaisir charnel, mais le mal maîtrisé. De là résultent deux points de vues diamétralement opposés : Primo, seul le Bouddha masculin, incarnation du Génie Protecteur de la loi bouddhique, peut vaincre son équivalent féminin qui symbolise le mal et le démon du désir ; Secundo, la statue masculine est l'image du mal, alors que la statue féminine personnifie le Bodhisattva Avalokitesvara (Bodhisattva Considérant les voix du monde ou Contemplateur des sons du monde, connu comme incarnation de la compassion ultime) ; c'est pour l'écraser qu'elle embrasse le démon. Selon des légendes, il n'existait pas des êtres humains au Tibet dans l'antiquité. Le Bodhisattva de la compassion ultime envoya donc dans cette région montagneuse un immortel qui prit la forme d'un macaque. Malheureusement, une démone s'éprit de lui et l'obligea à l'épouser, sous peine de changer le royaume des neiges en enfer. Avec l'autorisation de son maître, le singe finit par se marier avec la divinité féminine.
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