Laoshe, renommé « artiste du peuple », est un nom connu de tout le monde en Chine. En 1957, ce grand écrivain a créé une pièce de théâtre en trois actes : « La Maison de thé », intégrant environ soixante-dix personnages de différentes époques sur une même scène. Retranscrivant de l'idée qu' « une maison de thé reflète dans une certaine mesure la situation sociale », ce chef d'œuvre, qui dépeint avec justesse l'itinéraire sinueux et la situation réelle de la capitale au temps jadis, a attiré quantité de spectateurs de différentes générations. Sa représentation en Europe en septembre 1980 marque la première sortie à l'étranger du théâtre moderne chinois.

En hommage au prodige littéraire éponyme, la Maison de thé Laoshe est considérée comme l'un des établissements culturels de référence de Beijing. Ouverte en 1988, ses racines se trouvent dans la création de l' « association des jeunes amateurs de thé » en 1979, par Yin Shengxi et une vingtaine de jeunes au chômage. Ils implantèrent des étals de thé dans le quartier de Qianmen, une des zones les plus animées de la capitale chinoise, proposant le dawancha (littéralement, le thé à grand bol).

Ce commerce, fidèle à la tradition architecturale pékinoise, l'est également en matière de plats et de services. Au porche, vous serez accueilli par des paroles chaleureuses ; dans la salle de restaurant, vous pouvez admirer chaque jour une représentation d'art traditionnel, tel que l'opéra de Pékin, l'opéra régional, l'art du changement de masques et l'acrobatie, tout en dégustant une grande variété de thés et une infinité de spécialités culinaires traditionnelles de Beijing.

Ayant reçu d'innombrables visiteurs chinois et étrangers, ainsi que des personnages importants, dont des dizaines de chefs d'État étrangers, ce lieu culturel réputé parie sur la convivialité. « Notre maison ne change pas ses habitudes en présence de chefs d'État. En effet, ces derniers préfèrent s'asseoir auprès du public, afin de mieux ressentir le quotidien des Pékinois », témoigne la directrice générale Yin Zhijun, fille de l'ancien patron Yin Shengxi.

Le bâtiment est construit sur trois étages. Le premier reste réservé à l'exposition du thé et des services à thé; le deuxième épousant la forme d'une cour carrée typique fait office de salon de thé; le troisième  abrite une nouvelle pièce aménagée, consacrée à la haute gastronomie, dont la carte alterne entre spécialités mandchoues et celles de l'ethnie Han, parfait dosage entre les bouquets du thé et les plaisirs de bonne chère de tradition impériale. (Rédigé par Wang Wenjie)

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