Evolution de la calligraphie chinoise |
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L'écriture de la langue chinoise est composée d'idéogrammes et caractères. C'est l'une des plus anciennes formes d'écriture connues. Ces caractères ont donné le jour à une célèbre forme d'art pictural : la calligraphie.
Des découvertes d'inscriptions sur des os et des carapaces (connues sous le nom de Jiaguwen) et d'inscriptions sur du bronze (appelées en général Jinwen ou Zhongdingwen) de la dynastie des Shang (1171-1412 avant J.-C.) nous montrent que l'écriture de cette époque possède déjà, du point de vue esthétique, certains principes structuraux qui constituent la base de la calligraphie chinoise, tel que l'équilibre, la symétrie et la stabilité. Et on peut en conclure que cette forme d'écriture avait passé par une longue période d'évolution, dont nous ignorons encore les débuts.
Sous la dynastie des Qin (221-206 avant J.-C.), pour faciliter l'administration, Shihuangdi, premier empereur, ordonna de standardiser l'écriture ainsi que les poids et mesures. Cette décision destinée à favoriser la circulation des documents officiels, avait beaucoup marqué l'évolution de la calligraphie qui comptait alors 8 écritures, parmi lesquelles, la plupart de nos jours avaient déjà pris forme, tels que Dazhuan (grand sigillaire qui se développa du XIe au IIIe siècle avant J.-C.), Xiaozhuan (petit sigillaire de forme ronde) et Lishu (écriture carrée et arrondie aux angles). Ce dernier aura connu de grands changements avant de devenir, sous les Han (206 avant J.-C.––220 après J.-C.), l'écriture officielle ; et de laquelle naquit, l'écriture cursive aux traits liés permettant une certaine simplification.
Lorsque vint la dynastie des Jin (IIIe –Ve siècle), la calligraphie chinoise connut un essor sans précédent, au cours duquel, le célèbre calligraphe Wang Xizhi fut tellement brillant que ses oeuvres servaient de modèles à toutes les époques postérieures, et il fut respecté dès lors comme « génie » de la calligraphie.
Sous les Tang (618-907), la calligraphie chinoise entra dans sa période de maturité. Ayant hérité des acquis techniques des temps antérieurs, Yan Zhenqing (709-785) se distinguait parmi de nombreux calligraphes renommés par son style personnel et majestueux, notamment dans le Kaishu, écriture régulière.
A partir de cette époque, on se livrait à la recherche de la régularité et de la perfection. Cette situation avait duré jusqu'à la dynastie des Qing (1644-1911), sauf, à un certain moment, vers le 19e siècle, grâce à des découvertes d'inscriptions sur des ors et des carapaces, les écritures Zhuan (utilisé souvent dans la gravure sur les sceaux) et Lishu, étant remises en valeur, donnèrent une renaissance au style archaïque. Ainsi, les quatre styles d'écriture : Zhen (écriture régulière), Cao, Li, Zhuan se partagent tout honneur de la calligraphie chinoise.
La calligraphie est un art fondé d'une part sur la structure harmonieuse ou contrastée des traits, et d'autre part sur l'aspect sensible et varié des traits pleins et déliés. Allant des caractères carrés et réguliers au style cursif et rapide, la calligraphie introduisit enfin la notion de rythme et de souffle qui prédominent dans la peinture chinoise, et devint ainsi un art qui exploite la beauté plastique. En la pratiquant, le calligraphe a l'impression de s'impliquer en entier, c'est donc un engagement à la fois du corps, de l'esprit et de la sensibilité.
Beijing Information
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