La peinture paysanne chinoise |
Wang Xiuqing, 25 ans, qui vit sur les plateaux de lœss de la Chine du Nord-Ouest, a créé « Troupeau de chevaux » où on voit un gardien à trois visages et un cheval à deux têtes. Elle explique : « J'ai doté le berger de trois visages pour exprimer sa vigilance, et le cheval à double tête montre qu'il secoue la tête tantôt à gauche tantôt à droite pendant qu'il mange. » Tao Linping, une jeune paysanne de Jinshan a peint la neige en rouge, car, dit-elle, « je suis allée m'amuser dans la neige, il faisait très froid mais mon cœur était chaud. Pour exprimer mes sentiments, j'ai d'abord utilisé le blanc, mais c'est le rouge qui m'a donnée satisfaction. » Ce tableau a connu un grand succès. Deux points de vue opposés subsistent sur les peintres paysans dans le monde des beaux-arts. Certains considèrent qu'ils doivent recevoir une formation académique, étudier les techniques de l'esquisse et de la perspective. D'autres trouvent l'art paysan très intéressant en lui-même, qu'il doit garder son originalité mais n'excluent une formation de base. Telle est l'approche des artistes de Huxian et de Jinshan. Huxian est réputé pour le papier découpé et la décoration des temples, et Jinshan pour la broderie. Les artistes de ces deux localités ont appris la peinture sur ces connaissances de base. « Si l'on les traite comme s'ils étaient des étudiants des beaux-arts dans l'enseignement, je crains que la peinture paysanne ne perde peu à peu la vie et l'éclat qui caractérisent les arts populaires », dit Hua. « Mais s'ils n'acquièrent pas les techniques rudimentaires, les peintres paysans ne pourront progresser. Il nous faut tenir compte des deux opinions », a-t-il ajouté. (par Luo Qifan) (Source: Le Quotidien du Peuple)
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