On récolte ce que l'on sème

Pour bien mettre en valeur les vertus chinoises traditionnelles, on a fondé en 2005 le Centre culturel d'éducation de Lujiang, dans l'espoir de sensibiliser les visiteurs à la morale classique que représentent le confucianisme et la culture chinoise traditionnelle. Financé par des donations, le centre offre gratuitement cours, manuels et logement.

En face du centre se trouve une école, où l'on tient gratuitement des conférences destinées à tous les habitants, dont le contenu est très varié : la culture et l'éthique traditionnelles, la formation à l'art de vivre, la nourriture et la santé.

Quelques résidents ont pensé qu'il n'était pas agréable d'apprendre dans la classe, incitant l'administration du centre à ouvrir une « classe verte » dans un bois au bord du fleuve qui traverse le bourg. Combinant l'enseignement et les loisirs, la classe en plein air a été couronnée d'un plein succès.

Tous les professeurs et ouvriers de l'école sont des volontaires, dont un grand nombre sont des élites de divers milieux sociaux qui ont quitté leur ancien poste bien rémunéré pour ouvrir leurs bras aux autres. À part le contenu des cours, les professeurs ont également donné une profonde impression aux étudiants par leur sincérité et la courtoisie. Ils ont souvent un sourire aux lèvres et témoignent du respect et de la modestie devant les élèves. L'influence est évidente car de plus en plus de résidants prennent l'habitude de s'incliner devant les inconnus qu'ils croisent dans la rue, rétablissant un signe de salutation traditionnel de la Chine antique.

« La communication à cœur ouvert est un principe crucial dans notre enseignement. Si l'effet de nos symposiums n'est pas assez bon, cela veut dire que nos professeurs ne sont pas assez sincères », dit Cai Lixu, un professeur très populaire au centre de Lujiang.

« Suivre le cours du maître Cai est une sorte de béatitude », dit un étudiant.

Manger au centre fait aussi partie de l'éducation traditionnelle. Dans la grande cantine qui peut abriter plusieurs centaines de personnes, il règne un silence absolu. À l'entrée, les professeurs et employés s'inclinent profondément devant la statue de Confucius (551-479 avant notre ère), et font la prière pour remercier la nature de leur avoir donné de quoi manger. Tous les légumes servis sont cultivés par les professeurs eux-mêmes, sans l'utilisation des engrais chimiques et du pesticide.