Rendre grâces au Ciel

Le 1er du sixième mois, les Chinois du nord célèbrent le jour de la mi-année. À l'origine, il s'agissait de la célébration de l'élimination de la peste.

Le Tiankuang Jie ou fête du Don du Ciel, une fête qui est en voie d'extinction, se célébrait le 6 du sixième mois. Elle remonte à Qin Shi, fondateur de la dynastie des Qin qui se rendit à Tai'an, au Shandong, offrir un sacrifice. Les empereurs subséquents continuèrent d'aller au mont Tai une fois l'an de manière à confirmer leur mandat céleste de « vrai dragon et fils du Ciel ». La salle du Don céleste où se déroulait la cérémonie a été plusieurs fois restaurée.

Puis, l'empereur Zheng Zong des Song, répandit la rumeur que le 6 du sixième mois, un livre était tombé du ciel, dans lequel se trouvaient les règles à suivre pour devenir un empereur sage et illuminé et gouverner selon la volonté du Ciel de façon à obtenir paix et prospérité pour tous.

Les bouddhistes avaient une autre légende concernant cette fête. En revenant de l'Occident, au début de la dynastie des Tang, le moine Xuan Zhuang dut traverser la mer et les écritures sacrées qu'il portait avec lui furent trempées. Il les fit sécher au soleil, ce qui leur permit de se transmettre jusqu'à nous. Au Zhejiang, les bouddhistes faisaient sécher les livres au soleil le jour de la fête ; de là on passa à la récitation des écritures même, et la nuit précédant la fête, les fidèles se rendaient au temple.

Au Shandong, le 6, on consomme de la farine grillée puis bouillie et assaisonnée de sucre ou de sel. Ce « médicament » prévient la diarrhée. Au Hebei, on conserve de l'eau de cette journée qui servira de levure pour la fermentation du vin, lui conférant un arôme particulier.

Ce jour de plein été est particulièrement chaud. En certains endroits, on met à sécher au soleil les vêtements, la literie et les livres. Au Hunan, on fait chauffer au soleil, pour le bain des enfants, de l'eau qui préviendra les maladies de peau. D'autres lavent les animaux domestiques pour les immuniser.

Avec la diminution de la superstition, cette fête a perdu son sens auprès du peuple.