Le président français Nicolas Sarkozy a fixé lundi comme la priorité des priorités de la présidence française la réforme du système monétaire international (SMI).

"La présidence française souhaite réformer le SMI pour apporter des réponses collectives" aux dysfonctionnements constatés dans les relations monétaires internationales, et "accompagner les mutations profondes que connaît l'économie mondiale, avec notamment la montée en puissance des grands émergents", a indiqué l'Elysée dans un dossier de presse.

Lors d'une rencontre avec le corps diplomatique et la presse au Palais de l'Elysée consacrée à la présentation de la présidence du G8 et du G20, M. Sarkozy a annoncé qu'il se rendrait auprès du président chinois Hu Jintao pour un premier séminaire sur la réforme du SMI en Chine à la fin du mois de mars prochain.

Il a critiqué une fois de plus l'instabilité du "non système international monétaire", depuis 1971, mais a affirmé que "la France ne veut pas remettre en cause" le rôle prédominent que le dollar américain a joué dans les actuelles relations monétaires mondiales.

Pour la France, la construction d'un SMI plus stable et plus robuste passe aussi par la réduction des déséquilibres et la coordination accrue des politiques économiques au sein du Cadre pour une croissance forte, durable et équilibrée du G20.

La France ne veut pas revenir sur un système de change fixe ni instaurer un contrôle des capitaux, a souligné M. Sarkozy.

Le système de change flottants, mis en place après la fin du régime de taux de change fixes en 1971, emploie le dollar américain comme valeur de référence, ce qui expose les autres pays aux fluctuations de l'économie américaine et crée une distorsion en faveur des Etats-Unis.

Outre la réforme du SMI, la France veillera à la mise en oeuvre effective des règles décidées par le G20 pour renforcer durablement le contrôle du secteur financier.

La France souhaite aussi trouver des solutions collectives pour réduire la volatilité excessive des prix des matières premières, notamment énergétiques et agricoles. A cet effet, les ministres de l'Agriculture se réuniront en juin prochain afin de proposer des solutions pour renforcer la sécurité agricole, selon l'Elysée.

La présidence française portera au G20 le débat sur le financement du développement, au travers des financements innovants, et notamment la taxe sur les transactions financières.

Lundi, M. Sarkozy a plaidé de nouveau pour une "taxe sur les transactions financières", "utile pour dissuader la spéculation et efficace pour trouver de nouvelles ressources pour le développement".

Les "financements innovants" avaient été lancés en 2006. Ils visent à taxer des secteurs comme les télécommunications ou la finance, afin de mobiliser des capitaux au profit des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). La France, comme des pays tels le Chili, le Brésil, la Norvège, sont favorables aux financements innovants, mais d'autres comme les Etats-Unis s'y opposent.

Parmi les priorités de la présidence française figurent également le soutien à l'emploi et le renforcement de la dimension sociale de la mondialisation, ainsi que la lutte contre la corruption.

Pour les travaux colossaux du G20, M. Sarkozy a promis "des résultats", mais a estimé "impossible de dire ce qu'il en sera".