Terres rares : la Chine n'est pas « nationaliste » avec ses ressources naturelles |
Le ministère des Finances de Chine a publié un rapport le 14 décembre annonçant l'augmentation prochaine des tarifs douaniers à l'exportation d'un certain nombre de produits à base de terres rares. Cette politique commerciale est vue comme un signe de protectionnisme par plusieurs pays occidentaux.
Le ministère a déclaré qu'il percevrait, dès l'année prochaine, des recettes douanières à l'exportation des produits énergivores, hautement polluants et particulièrement gourmands en ressources naturelles, tels que le charbon, le pétrole, les engrais chimiques et les métaux non ferreux, sous forme de tarif temporaire. En même temps, il percevra un tarif temporaire annuel relativement bas pour l'importation de plus de 600 sortes de matières premières à base de ressources naturelles et essentielles, et d'installations clés.
Les mesures susmentionnées élaborées par le gouvernement chinois visent à contribuer au développement national économique et social, à promouvoir le réajustement structurel, à renforcer la réduction des émissions de CO2 et à protéger l'environnement.
« La meilleure efficacité d'utilisation des ressources par le changement des prix d'une partie des ressources rares est une mesure de prévention du gaspillage dans l'économie de marché », estime Zhao Jinping, directeur adjoint du département des échanges extérieurs relevant du Centre de recherche du Conseil des Affaires d'État sur le développement.
L'administration des exportations de produits fabriqués à base de ressources naturelles est depuis toujours une difficulté du commerce international. Le rapport commercial 2010 de l'OMC se penche sur le Commerce des ressources naturelles, et considère que les caractéristiques des produits fabriqués à base de ressources naturelles les distinguent des autres marchandises. Les pays exportateurs de ces produits usent souvent des tarifs douaniers pour réguler leurs exportations ou restreindre les quantités.
Actuellement, 11 % des produits fabriqués à base de ressources naturelles sont soumis à une taxe d'exportation, contre 5 % des autres marchandises. Parmi les restrictions actuelles à l'exportation, les produits fabriqués à base de ressources naturelles représentent 35 %.
La Chine, dont la croissance économique est tirée depuis longtemps par les exportations, manque de conscience de crise dans l'exportation des produits de première transformation à base de ressources naturelles, ce qui a provoqué une pénurie générale des sources d'énergie, des ressources minérales et des ressources non renouvelables. Prenons l'exemple du wolfram, un composant important de l'acier à grande vitesse. La Chine exportait précédemment 600 tonnes de produits de wolfram chaque année, mais avec l'augmentation de la demande du marché international, ce chiffre est maintenant de 8 000 tonnes. Les réserves de wolfram en Chine ont ainsi baissé de plus de 25 %.
Les terres rares, surnommées « vitamines industrielles » en chinois, sont largement demandées par les États-Unis, le Japon et l'Europe, car elles sont indispensables à beaucoup d'industries de pointe. La Chine ne possède que 30 % des réserves du monde, mais elle est devenue la plus grande productrice et exportatrice en réalisant 80 % à 90 % de la production et du commerce au monde.
Sous les pressions de l'épuisement des réserves, de la structure industrielle et de la protection environnementale, il est nécessaire pour la Chine de mettre en vigueur des mesures pour réguler l'exportation des terres rares. La Chine restreint principalement les exportations de matières premières. L'exportation des produits raffinés à base de terres rares n'en fait pas l'objet.
À la période clé de changement du mode de développement économique, la Chine a contrôlé les exportations de produits énergivores, hautement polluants et particulièrement gourmands en ressources naturelles par les droits de douane. Cette pratique permet de conserver un équilibre commercial avec un changement du mode de développement économique par le réajustement de la structure du commerce extérieur.
Par conséquent, les pays qui accusent la Chine de monopoliser le commerce des ressources distordent la réalité à des fins inavouées.
Source: French.china.org.cn
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