Conférence de presse du 4 novembre 2010 |
Le 4 novembre 2010, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hong Lei a tenu une conférence de presse. Q : Selon de récents commentaires, les relations entre la Chine et ses voisins seraient devenues de plus en plus tendues, mais il y a aussi des gens qui pensent que la confiance entre la Chine et ses voisins n'a cessé d'accroître. Pourriez-vous nous parler de l'état actuel des relations entre la Chine et ses voisins ? Deuxième question, d'après des reportages sur les premiers résultats des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les républicains auraient réussi à reprendre la majorité à la Chambre des Représentants alors que les démocrates, avec une faible majorité, auraient pu garder son contrôle sur le Sénat. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Quels sont les impacts de ces élections sur les relations sino-américaines ? R : La Chine a poursuivi en 2010 ses échanges de haut niveau fréquents et dynamiques avec les pays voisins. Elle a organisé avec l'Inde, l'Indonésie, le Vietnam et le Myanmar un grand nombre d'activités variées dans le cadre des « années d'amitié » pour célébrer le 60e anniversaire de leurs relations diplomatiques. L'amitié traditionnelle de génération en génération, le bon voisinage, la confiance mutuelle et la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et ses voisins asiatiques sont désormais plus profondément enracinés dans les esprits. La relation entre la Chine et l'ASEAN a continué à avancer cette année. Lors de la réunion entre les dirigeants chinois et des pays de l'ASEAN qui vient de se clôturer, le Premier Ministre Wen Jiabao et les dirigeants des membres de l'organisation étaient unanimement d'avis que le partenariat Chine-ASEAN est la relation stratégique la plus concrète, la plus riche, la plus complète, la plus dynamique et la plus fructueuse et sont convenus de continuer à œuvrer à la paix et au développement, de centrer leurs efforts autour de la coopération amicale et de prêter une plus grande attention à la croissance économique durable, à l'interconnexion tous azimuts, aux échanges sociaux et culturels et au processus de l'intégration en Asie de l'Est, afin de porter profit à leurs peuples et de contribuer activement à la paix, à la stabilité, au développement et à la prospérité de l'Asie. Vous avez certainement remarqué que les pays asiatiques ont exprimé les mêmes idées que ce soit dans les échanges bilatéraux ou les réunions multilatérales régionales : la montée rapide de la puissance et de l'influence de la Chine a apporté une grande contribution aussi bien à la paix et à la prospérité en Asie qu'à la croissance mondiale et à la réforme du système financier international ; liés à leur voisin chinois par un partenariat de type nouveau qui ont résisté aux épreuves du temps et des aléas internationaux, ils s'en tiennent fermement au renforcement du bon voisinage et de la coopération avec la Chine, politique qui revêt une importance particulière pour leur développement de même que la paix, la stabilité et la prospérité de la région. Bref, la relation entre la Chine et ses voisins asiatiques se développe et progresse. C'est une réalité que personne ne peut changer. Concernant votre deuxième question, les élections de mi-mandat relèvent des affaires intérieures des Etats-Unis. Une relation sino-américaine stable, durable et saine est dans l'intérêt fondamental des deux pays et des deux peuples, et contribue à la paix et au développement du monde. Je suis sûr que ceci est aussi une vue convergente des deux partis et des différents milieux américains. Nous entendons travailler en commun avec la partie américaine pour continuer à faire avancer la relation sino-américaine positive, coopérative et globale du 21e siècle. Q : Quelles sont les mesures que la Chine et les autres pays asiatiques ont prises depuis le début de cette année pour lutter contre la crise financière internationale et pousser la croissance de l'économie asiatique et de l'économie mondiale ? Quel est le rôle qu'ils y ont joué ? R : Depuis l'éclatement de la crise financière internationale il y a deux ans, les pays asiatiques sont restés solidaires devant les difficultés. Parallèlement aux mesures de relance nationales qu'ils ont décrétées en fonction de leur réalité respective, ils ont renforcé leur coordination pour faire avancer activement la coopération régionale, jouant un rôle important dans la reprise de l'économie asiatique qui est parmi les premières à se redresser et faisant de l'Asie de l'Est un moteur important de la croissance mondiale. De janvier à septembre dernier, le commerce entre la Chine et les autres pays asiatiques a dépassé 640 milliards de dollars, soit une croissance de 38% en glissement annuel. L'importation chinoise en provenance des pays asiatiques s'est accrue de 44% pour atteindre 361,3 milliards de dollars. Premier marché des pays asiatiques, la Chine a un déficit de 79,6 milliards de dollars vis-à-vis de ces pays. Cette année marque la mise en place officielle de la zone de libre-échange Chine-ASEAN. Cette zone qui est la plus grande entre les pays en développement a permis d'accroître sensiblement l'efficacité de la circulation des fonds, des ressources, des technologies et des personnels entre les deux parties et de créer un environnement favorable sans précédent pour l'élargissement du commerce et de la coopération. Selon des statistiques, à la fin des neuf premiers mois de cette année, le commerce entre la Chine et l'ASEAN a atteint 211,31 milliards de dollars, soit une augmentation de 43,7% par rapport à la même période de l'année dernière. La Chine, le Japon et la République de Corée se sont également fixé l'objectif d'achever en 2012 les études menées conjointement par les gouvernements, les entreprises et les établissements de recherche sur la zone de libre-échange entre eux. Par ailleurs, nous avons travaillé ensemble avec les pays de l'Asie de l'Est pour lutter contre le protectionnisme commercial et atténuer au maximum les impacts de la crise financière internationale. Le gouvernement chinois encourage les entreprises performantes à accroître leurs investissements en Asie et à en élever le niveau. Il a mené une large coopération avec les pays asiatiques dans les domaines de l'infrastructure, de la finance, des sciences et technologies, de l'énergie et de l'environnement. La Chine a pris une part active à la reconstruction du Pakistan, de l'Afghanistan et du Sri Lanka. Nous sommes parmi les premiers à exprimer notre solidarité à l'Indonésie après le tsunami et à lui fournir des aides témoignant l'amitié du peuple chinois. Le développement représente pour nous et les pays asiatiques une mission commune de même qu'une préoccupation commune. Actuellement, la crise financière internationale est loin de terminer, et le développement économique asiatique fait toujours face à de multiples risques et défis. Nous allons poursuivre la stratégie d'ouverture mutuellement bénéfique et travailler en solidarité avec les pays asiatiques afin de contribuer ensemble à la reprise et au développement de l'économie asiatique. Q : Qu'attend la Chine des élections générales qui auront lieu le 7 novembre au Myanmar ? R : La Chine estime que la préservation de la stabilité intérieure et le bon déroulement des élections au Myanmar non seulement correspondent aux intérêts fondamentaux du peuple de ce pays, mais aussi favorisent la paix et la stabilité de la région. Nous respectons la voie de développement choisie en toute indépendance par le peuple du Myanmar et souhaitons que les élections se déroulent dans de bonnes conditions et que le Myanmar progresse sans cesse sur la voie de la démocratie et du développement. Q : Selon nos informations, l'ancien Premier Ministre russe Victor Tchernomyrdine est décédé le 3 novembre. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Quelle est votre appréciation à l'égard de M. Tchernomyrdine ? R : M. Tchernomyrdine est un éminent homme politique et un brillant diplomate de la Russie. Il est aussi un grand ami du peuple chinois. Nous apprécions hautement la contribution de poids qu'il a apportée au développement du partenariat de collaboration stratégique entre les deux pays et au renforcement de la coopération sino-russe dans tous les domaines. Nous avons appris sa disparition avec un profond regret et une grande tristesse et nous exprimons nos vives condoléances à sa famille. Q : Dans quels domaines la Chine souhaite-t-elle que le Sommet du G20 à Séoul aboutisse à des résultats ? Selon vous, que doivent faire les différents pays pour assurer son succès ? R : Le Sommet de Séoul, premier Sommet du G20 qui a lieu dans un pays asiatique et un pays émergent, est d'une grande importance pour le développement futur du G20. Nous souhaitons qu'il puisse contribuer, en valorisant pleinement les expériences de développement des pays asiatiques, à une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale, au développement dans le monde, à la réforme des institutions financières internationales, au renforcement de la régulation financière et à la lutte contre toute forme de protectionnisme. La coopération au G20 doit viser d'abord à préserver l'unité et la solidarité, à éliminer les causes profondes de la crise financière internationale et à consolider la reprise de l'économie mondiale. Q : Ces derniers temps, on a assisté à une multitude de crises aux environs de la Chine ? Qu'est-ce que la Chine, grand pays responsable, a fait pour maintenir la paix et la stabilité dans sa région ? R : La Chine estime que les pays de la région doivent rejeter la notion ou la logique de sécurité ancienne fondée sur les alliances, la puissance, la persuasion et la politique du plus fort, et qu'ils doivent reconnaître, respecter et transcender les différences en termes d'idéologie, de conception de valeur, de système politique et de niveau de développement pour bâtir un nouveau concept de sécurité basé sur la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l'égalité et la coordination. C'est ce que nous préconisons, et aussi ce que nous faisons. La Chine a travaillé activement pour jouer un rôle constructif sur les points chauds et régler, à travers des négociations amicales, les litiges concernant la souveraineté territoriale et maritime ainsi que les droits et intérêts maritimes. Q : Le Premier Ministre Wen Jiabao effectuera une visite en Inde dans le courant de cette année. Quels sont les dirigeants indiens qu'il rencontrera ? Récemment, une délégation du Parti communiste chinois a visité l'Inde. Comment voyez-vous l'actuelle relation sino-indienne ? Une autre question. Le Président américain Barack Obama entamera cette semaine une visite en Inde et dans d'autres pays asiatiques ? Que pensez-vous de ce voyage ? R : Sur votre première question, je ne dispose pour l'instant d'aucune information à ce sujet. Concernant les relations sino-indiennes, la Chine et l'Inde, qui ont toutes une longue histoire, sont les deux pays les plus peuplés du monde. Leur coopération et leur développement sont d'une importance majeure pour le reste du monde. Il y a suffisamment d'espace dans ce monde pour le développement des deux pays, et il y a bien des domaines où ils peuvent coopérer. La Chine est déterminée à travailler ensemble avec l'Inde pour préserver leur amitié, accroître leur confiance politique mutuelle et approfondir sans cesse leur partenariat stratégique. Quant à votre troisième question, nous avons noté que le Président Obama effectuerait prochainement une tournée dans des pays asiatiques dont l'Inde. Membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU et pays de la région d'Asie-Pacifique, les Etats-Unis ont à assumer une grande responsabilité pour promouvoir la paix, le développement et la prospérité dans la région. Nous souhaitons qu'ils jouent un rôle actif en Asie. Source: Ministère chinois des Affaires étrangères |