Le sud à l'épreuve des inondations |
Zhang Zhiping Depuis le mois de mai, certaines régions du sud de la Chine ont été frappées par plusieurs intempéries à l'origine de graves inondations. Dans le sud-est du Guangdong, base principale de la production agricole et de la fabrication industrielle, les inondations ont déjà entraîné de fortes pertes économiques. Jusqu'au 21 juin, les eaux avaient au total balayé dix provinces chinoises, faisant 175 victimes, 107 disparus, 25,15 millions de sinistrés et 1,71 million de personnes déplacées. Par ailleurs, 1,36 million d'hectares de champs ont été détruits, alors que les pertes économiques directes dépassent les 29,65 milliards de yuans (4,36 milliards de dollars). Si l'on en croit les prévisions météo, de nouvelles averses s'abattront à nouveau sur le sud prochainement. Dès le 21 juin, le Bureau du Commandement d'Etat de lutte contre les inondations et la sécheresse a lancé une réponse d'urgence de niveau II, afin d'organiser le déplacement des populations et des matériaux. En même temps, les ministères des Finances et des Affaires Civiles ont alloué des fonds et du matériel afin de soutenir les gouvernements régionaux face à cette calamité naturelle. Chaque année, au mois de mai, débute la saison des crues. Cette année, les crues arrivent plus tôt avec des précipitations plus fortes. Sur l'année, la Chine a été frappée par 14 catastrophes de cette intensité. Par rapport aux années précédentes, les précipitations dans le nord, le nord-est, le nord-ouest, au sud du Yangtze et au sud-est du Tibet ont augmenté au moins de 30 %, et celles de certaines régions ont presque doublé. Jusqu'à présent, plus de 80 rivières ont dépassé le niveau d'alerte. Les fortes tempêtes déclenchent diverses catastrophes comme les torrents de montagne, les éboulements, les glissements de terrain et les inondations en centre-ville. De nombreux réservoirs risquent également de céder. Les sévères inondations ont révélé les difficultés du gouvernement à répondre aux calamités naturelles. Grâce aux efforts consacrés aux travaux de protection contre les crues depuis un demi-siècle, les tronçons principaux des fleuves et rivières sont capables de résister aux plus fortes inondations. Les petits et moyens cours d'eau sont en mesure d'affronter des inondations qui se produisent tous les 5 à 10 ans, et certains même aux plus graves, tous les 10 à 20 ans. En dépit de progrès réalisés dans la maîtrise des crues, les moyennes ou petites rivières sont encore vulnérables face aux fortes inondations. Les zones menacées par des torrents de montagne sont nombreuses et étendues. Un grand nombre d'habitants des régions rurales vivent avec le risque permanent d'être emporté par un glissement de terrains lorsque la tempête surgit. De plus, le système de prévention des inondations est perfectible pour certains cours d'eau. Les graves inondations qui ont touché Guangzhou en mai 2010 ont clairement mis en évidence les carences en matière de contrôle des inondations et de drainage urbain. En outre, un grand nombre de réservoirs sont défectueux, des projets en construction et des petites centrales hydroélectriques sont désarmées en cas de graves inondations. Certains fonctionnaires et résidents locaux ne sont pas suffisamment préparés à affronter ce genre de catastrophes. Avec le changement climatique global, les catastrophes naturelles ont tendance à s'intensifier et se multiplier. Faire face à toutes sortes de catastrophes, garantir la sécurité des habitants et les fruits du développement économique, tels sont les nouveaux défis des gouvernements à tous les niveaux. Beijing Information |