Un champ de débris dispersés sur trois miles (cinq kilomètres) de l'océan Atlantique marque le lieu où l'Airbus A330-200 de la compagnie aérienne française Air France s'est écrasé avec à son bord 228 passagers et membres d'équipage.

Mais tant que les boîtes noires de l'avion ne sont retrouvées dans les profondeurs de l'Atlantique, la cause de l'accident tragique du vol 447 continuera de hanter toutes les personnes concernées.

L'attaque terroriste n'est pas exclue

La cause du crash reste floue, mais les orages, les éclairs ou une combinaison catastrophique de causes sont des théories possibles.

Considérant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui ont pensé à un détournement terroriste quand l'avion a été porté disparu.

Jean-Louis Borloo, ministre français des Transports, a fermement exclu le terrorisme et pense qu'il s'agit purement d'un accident d'avion.

Un officiel anonyme du ministère français de la Défense a également déclaré qu'il n'y a aucune preuve indiquant qu'il pourrait s'agir d'une attaque ou d'une violence à bord de l'avion.

Néanmoins, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a souligné que l'on ne pouvait écarter l'hypothèse d'un acte terroriste.

"Nous ne pouvons écarter l'hypothèse d'un acte terroriste car le terrorisme est la principale menace des démocraties occidentale ", a insisté M. Morin sur la radio Europe 1. "Mais à l'heure actuelle, nous ne possédons aucun élément indiquant qu'un tel acte pourrait avoir entraîné cet accident", a-t-il ajouté.

L'accident mystérieux est tellement flou que le gouvernement français est très prudent dans ses propos.

"Aucune hypothèse" ne peut être exclue, a déclaré le président français, Nicolas Sarkozy, lundi à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris.

La trace des boîtes noires

Les officiels brésiliens ont déclaré que l'avion a disparu au- dessus de l'Atlantique quelque part entre 186 miles (300 kilomètres) au nord-est de la ville côtière brésilienne Natal et les îles du Cap-Vert au large de l'Afrique.

La région est située au croisement des tropiques des hémisphères nord et sud, ce qui crée parfois des orages brutaux qui peuvent se former à 16.760 mètres au-dessus de la mer.

Mercredi, les avions militaires brésiliens ont remarqué les traces des débris sur cinq kilomètres sur l'Atlantique à environ 400 miles (644 kilomètres) de l'archipel brésilien Fernando de Noronha, près des îles Sao Pedro et Sao Paulo.

Douglas Ferreira Machado, chef des enquêtes pour l'Agence brésilienne de l'aviation civile, a déclaré aux journalistes que " les boîtes noires ont du sombrer dans l'océan".

La cause de l'accident ne sera pas connue tant que les boîtes noires ne seront pas retrouvées. Elles sont conçues pour durer au maximum 30 jours sous l'eau.

Les facteurs clés du crash

Qu'est-ce qui a pu causer l'accident ? Les experts sont perplexes pour expliquer le crash.

L'équipage n'a pas lancé d'appels de détresse avant l'accident, mais le système de l'avion a envoyé un message automatique juste avant sa disparition, indiquant une dépressurisation des cabines et un problème électrique.

Pierre Sparaco, expert français de l'aviation, a analysé les enregistrements du vol 447 et a fait remarquer mardi que des défauts technologiques dus à une mauvaise météo pourraient être la raison la plus plausible.

Il a souligné que l'avion s'est écrasé alors qu'il était en mode croisière, moment du vol plus sûr que le décollage ou l'atterrissage.

Le PDG d'Air France, Pierre-Henry Gourgeon, pense différemment. Selon lui, la vraie raison vient probablement de défauts technologiques qui se sont produits avant que l'avion n'entre dans la zone des turbulences.

Alain Bouillard, qui a mené l'enquête sur le crash du Concorde en juillet 2000, a été nommé à la tête de l'équipe d'enquête sur le crash de l'avion d'Air France. M. Bouillard a fait savoir que l'équipe remettra son premier rapport préliminaire d'ici la fin du mois de juin.

Source: Xinhua