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Publié le 25/03/2009
Dans quelle mesure la nationalisation des banques affecte le Parti travailliste britannique

Depuis que l'administration de Gordon Brown s'est mise à racheter des actifs de banques britanniques pour faire face à la crise financière mondiale, le spectre de la nationalisation hante le Royaume-Uni, pays qui se présente depuis longtemps comme "l'économie la plus ouverte du monde".

Le Parti travailliste, au pouvoir, a rayé le terme nationalisation de sa charte dans les années 1990, mais ce terme refait surface dans le contexte de la crise économique. En effet, le Premier ministre Gordon Brown a affirmé que la nationalisation est la meilleure option pour les contribuables britanniques.

Sauver les banques, lutter contre la crise financière

Selon Gordon Brown, la nationalisation peut sauver les banques de la faillite, et le gouvernement travailliste a la responsabilité de prendre une telle mesure.

Pour le gouvernement travailliste, les banques sont en fait un oligopole qui prête de l'argent à l'industrie qui à son tour crée de la richesse et des emplois. Par conséquent, le gouvernement se doit de sauver les banques en faillite.

Comparé à son prédécesseur Tony Blair, M. Brown est plus versé en économie. Il a travaillé sous l'adminitration Blair pendant près de 10 ans en tant que chancelier de l'Echiquier pour construire la réputation du Parti travailliste sur la gestion économique.

Anthony Giddens, père de la théorie de la "Troisième Voie", s'est dit convaincu que la supervision du marché financier est l'une des principales tâches du gouvernement de centre-gauche. M. Gordon pense également que les banques n'arriveront pas à surmonter la crise financière sans l'aide du gouvernement.

"Le gouvernement doit jouer un rôle actif pour aider les banques à reconstruire leur bilan", a indiqué le chancelier de l'Echiquier, Alistair Darling. "C'est une condition essentielle pour sortir de la crise".

La nationalisation n'est pas la solution numéro un mais bien le dernier recours dont dispose le gouvernement de M. Brown. Dans le même temps, elle pourrait être le seul remède permettant au gouvernement britannique de sortir les institutions financières du pays de la spirale de récession qui rend très difficile la levée des fonds dont elles ont besoin pour maintenir leur fonctionnement.

"L'effort de nationalisation entrepris par les Travaillistes vise à stabiliser l'ordre financier", a indiqué Wang Zhenhua, chercheur à l'Institut européen de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Par exemple, les banques nationalisées peuvent répondre à un plus large éventail d'intérêts en octroyant davantage de prêts et en promettant une certaine exonération fiscale sur les emprunts immobiliers. Ainsi, la nationalisation peut servir de catalyseur pour la relance des banques en difficulté, a observé M. Wang.

De plus, la nationalisation peut jouer un rôle dans le cadre des efforts entrepris pour éviter que les risques potentiels ne soient négligés et que ceux-ci ne se transforment en un facteur décisif susceptible de provoquer une crise économique. Une banque nationalisée est normalement moins motivée pour dissimuler les problèmes dans son bilan.

Menace sur l'avenir du Parti travailliste

"La nationalisation en cours ne signifie pas que M. Brown reconstruira le Parti travailliste conformément à son ancien style. Il s'agit plutôt d'une mesure pragmatique prise par le gouvernement", a analysé Zhang Shipeng, professeur de l'Ecole des études internationales (School of International Studies) à l'Université de Pékin.

Cependant, les adversaires de M. Brown pensent que non. La droite craint que la nationalisation n'envoie un message très nuisible qui laisserait penser que la Grande-Bretagne retourne au mode de gestion économique des années 1970. De plus, elle pense que la réputation du gouvernement sur la gestion économique s'est éteinte.

Par conséquent, le principal parti d'opposition critique vivement le gouvernement travailliste sur ce sujet.

George Osborne, porte-parole du Trésor du Parti conservateur, a qualifié les plans de nationalisation de "décision panique" et de "catastrophiques".

Alors que les critiques contre la nationalisation fusent, le Parti travailliste risque de jouer son avenir à l'approche des élections législatives.

Gordon Brown est sous pression pour rendre les emprunts hypothécaires disponibles par le biais des banques contrôlées entièrement ou partiellement par le gouvernement, alors que ce dernier considère la nationalisation comme le seul remède permettant de rétablir la confiance du public dans le système bancaire.

Cependant, compte tenu des critiques de l'opposition, des circonstances historiques et de l'opinion publique, le gouvernement dément qu'il s'agit d'une nationalisation classique, le chancelier de l'Echiquier Alistair Darling répétant un vieux mantra : le rôle du gouvernement n'est pas de gérer les banques.

"Le gouvernement travailliste court un grand risque en allant sauver les banques. Cela pourrait affecter l'avenir du Parti travailliste aux élections (législatives)", a observé Hong Yousheng, professeur de l'Institut des relations internationales affilié à l'Université de Nanjing.

Si la nationalisation des banques aboutit, le Parti travailliste en profitera, a jugé le professeur Zhang Shipeng. Autrement, M. Brown sortira perdant des prochaines élections.

Dans les années 1950 et 1970, le Parti travailliste a perdu les élections législatives suite à des initiatives de nationalisation. Actuellement, M. Brown, à la tête des Travaillistes, défie l'histoire pour la troisième fois.

Source: Xinhua

 


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