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Publié le 12/08/2015
L'Afrique et l'Europe peuvent s'inspirer du modèle de Kubuqi

Jacques Fourrier

Beijing Information était au 5ème Forum international de Kubuqi sur le désert les 28 et 29 juillet et a pu s'entretenir avec John Kufuor, ancien président du Ghana, et José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne.

John Kufuor, ancien président du Ghana, au 5ème Forum de Kubuqi

 

John Kufuor : la sagesse au service de la lutte contre la désertification

John Kufuor a été président du Ghana de 2001 à 2009. Il a occupé le poste de président de l'Union africaine durant l'année 2007. Son expérience dans les domaines de la réduction de la pauvreté et de l'amélioration des conditions de vie notamment, mais aussi en tant qu'envoyé spécial sur le changement climatique fait de ce sage de 77 ans une personnalité écoutée et respectée sur la scène internationale. Il s'est exprimé sur le modèle de Kubuqi et l'initiative de la Ceinture économique de la Route de la Soie.

Les résultats obtenus par Elion à Kubuqi le remplissent d'enthousiasme. « C'est extraordinaire et éclairant à la fois. Réussir à rendre le désert vert comme ils l'ont fait à Kubuqi doit être imité en Afrique ». Le Sahara gagne du terrain en Afrique et pour M. Kufuor, la concentration des initiatives dont il a été le témoin à Kubuqi semble être la meilleure approche pour contrôler l'expansion du désert.

M. Kufuor s'est félicité de l'initiative de la Ceinture économique de la Route de la Soie proposée par les autorités chinoises, car elle permettra d'un côté de pallier aux effets de la désertification et de l'autre, de participer à la création de richesses et assurer la prospérité des populations le long de cette route antique. Il évoque le lien spécifique entre la Chine et l'Afrique. « Quand on parle de la Route de la Soie, les gens pensent à la route qui va de la Chine à Rome et au-delà, en passant par l'Asie centrale. Mais il y a aussi une route qui va vers l'Arabie jusqu'à la Corne de l'Afrique, vers Zanzibar et au-delà. » Il rappelle que le Ghana, la légendaire Côte de l'Or, était un carrefour commercial avec l'Europe dès le XVème siècle par l'entremise des Portugais. On y échangeait des soieries de Chine. M. Kufuor y voit donc la perpétuation d'une relation ancienne que la globalisation rend plus efficace.

Le modèle de Kubuqi montre que la Chine ne menace pas la souveraineté des autres pays le long de la Route de la Soie. « Je suis sûr qu'il n'y aura pas de résistances du moment qu'il y a de la transparence. Il faut une vision commune et partagée pour que les projets se réalisent. »

José Manuel Barroso : L'Europe doit accentuer son soutien dans la lutte contre la désertification

José Manuel Barroso a été président de la Commission européenne de 2004 à 2014. Ce « grand ami de la Chine » a beaucoup fait pour les relations sino-européennes durant son mandat.

Il a notamment évoqué la coopération relative à la réduction des émissions de dioxyde de carbone et au changement climatique. « Bien sûr, il existe des responsabilités différentes, il faut prendre en considération le niveau de développement économique, mais aujourd'hui la Chine et l'Union européenne comprennent qu'il faut un engagement global et qu'il faut être plus ambitieux pour lutter contre le changement climatique. » Il se réjouit du dialogue et de la convergence de vues entre la Chine et l'Union européenne au cours de son mandat et après la déception de la Conférence de Copenhague, il se montre optimiste quant au succès de la Conférence de Paris sur le climat en décembre.

M. Barroso a aussi parlé du développement durable et la protection de l'environnement, deux thèmes majeurs dans la « Nouvelle normalité » prônée par le président chinois Xi Jinping. « Les jeunes sont extrêmement sensibles à ces questions », souligne M. Barroso, « car si vous cherchez la croissance à n'importe quel prix, vous détruisez la planète, nous réduisons à néant la possibilité pour les générations futures d'apprécier notre planète ». Il y a quelques années, un tel débat était encore difficile car les gens pensaient en termes « antagonistes » alors qu'il s'agissait, toujours selon M. Barroso, d'éviter de répéter les erreurs commises par les pays occidentaux lors de leur développement. « Une telle idée a maintenant fait son chemin en Chine et il y a maintenant un consensus global », conclut-il.

Abordant l'initiative de la Ceinture économique de la Route de la Soie, M. Barroso estime qu'il s'agit d'un ensemble de projets concrets pour lesquels la Chine et l'Union européenne peuvent travailler de concert dans le domaine des sciences, des technologies, mais aussi de la recherche et des échanges académiques. L'Union européenne peut aussi apporter son aide financière, grâce à ses institutions financières, mais aussi au niveau des Etats et des régions.

Plus généralement, M. Barroso a rappelé que l'Union européenne devait prendre l'initiative dans la lutte contre la désertification et la dégradation des sols. A l'heure où des bateaux de migrants africains traversent la Méditerranée pour se rendre sur le continent européen, il estime que la désertification est devenue « un problème politique et sécuritaire ». Selon M. Barroso, « L'Europe n'est pas une zone désertique, mais nous subissons maintenant la pression de l'immigration illégale, du trafic des êtres humains, car des régions vivent des circonstances extrêmement graves, principalement en raison de la désertification. »

Le modèle de Kubuqi, qui a été honoré par les organisations internationales, peut ainsi fournir un exemple, tout comme la détermination des autorités chinoises et la mobilisation de tous les acteurs économiques.

 

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