Song Meifeng

En tant que journaliste, il y a trois ans, je visitais chaque matin les sites de journaux chinois comme Southern Weekend ou bien le Wall Street Journal. Mais maintenant, la première chose que je fais est d'ouvrir mon Weibo (qui signifie littéralement microblog), la version chinoise de Twitter. Ce n'est pas seulement la première chose que je fais au travail. Chaque fois que j'ai le temps, je vais ouvrir une session sur mon Weibo, sur le trajet de retour dans le métro, ou dans la queue pour le déjeuner. C'est maintenant devenu une partie intégrante de ma vie.

Weibo me tient non seulement à jour sur les nouvelles locales et internationales, mais permet également de m'informer sur ce que font mes amis. Si je suis l'activité d'un ami, et qu'il ou elle met fréquemment à jour Weibo, je vais savoir ce qu'il ou elle fait. Même si nous ne rencontrons pas pendant des mois, j'ai l'impression qu'on s'est rencontré hier.

Depuis que je suis écrivain amateur et scénariste, des éditeurs que je ne connaissais pas avant me contactent via Weibo et m'invitent à écrire des histoires ou des scénarios. Weibo permet de me trouver facilement et me donne plus de possibilités d'emploi. Et si je veux trouver ces emplois à temps partiel, je peux aussi taper des mots clés pour trouver des informations sur les recrutements. C'est rapide, pratique et constamment mis à jour.

Weibo indique l'arrivée de l'ère des médias partagés et du journalisme local. Le faible coût de Weibo a créé de nombreuses célébrités. Il y a des années, les gens ordinaires ne disposaient pas de telles ressources médiatiques. Mais maintenant, les amateurs peuvent écrire des histoires et des reportages sur Weibo, et trouver les fans. Leur Weibo devient un média personnel, et attire les lecteurs.

Le pouvoir de transformation de Weibo me rappelle une expression inventée par les médias canadiens et le savant Marshall McLuhan: « Le médium est le message ». Par le passé, les médias n'étaient considérés que comme des outils pour véhiculer du matériel ou de l'information, que le milieu ne pouvait déterminer ou modifier. Mais à l'ère numérique, le milieu joue un rôle décisif, et élabore et contrôle « l'ampleur et la forme des associations humaines et de leurs actions. » Les plateformes de médias sociaux tels que Weibo, Twitter ou Facebook ont l'immense pouvoir de modifier les relations entre les individus, et les individus et la société.

Pourtant, je pense que la théorie de McLuhan présente quelques défauts. Il met trop l'accent sur la forme du médium, mais néglige l'initiative subjective des auteurs. Certaines personnes critiquent également Weibo pour avoir envahi la vie privée. Mais ce n'est pas la faute aux médias sociaux. Les rôles qu'ils jouent dépendent de la façon dont nous, êtres humains les utilisons. Je pense au contraire qu'ils facilitent la communication entre les gens et la diffusion de l'information.

Beijing Information