Que les bruits parasites épargnent le dialogue sino-américain |
Lan Xinzhen A la fin du mois de juin se déroulera à Washington le 7e cycle du Dialogue stratégique et économique sino-américain (S&ED). Lors de sa visite en Chine du 16 au 17 mai, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait non seulement discuté de la visite du président chinois, Xi Jinping, aux Etats-Unis en automne de cette année, mais également abordé les sujets prioritaires côté américain pour le 7e round du S&ED. Le département d'Etat américain a déclaré que durant la réunion, les deux pays discuteront de leurs opportunités et défis communs, tout en évoquant leurs intérêts économiques et stratégiques à court et à long terme, au niveau bilatéral, régional et mondial. Ils tenteront ainsi de trouver un terrain d'entente et de promouvoir leur développement par le dialogue. A en juger par les relations bilatérales actuelles, la coopération stratégique correspond au souhait de la plupart des citoyens des deux pays. A la veille de la visite de John Kerry en Chine, certains médias avaient révélé que le Pentagone projetait d'envoyer des navires et avions à moins de 12 milles nautiques des récifs chinois dans la mer de Chine méridionale. Au mépris des réalités, de hauts responsables de l'Armée américaine ont même reproché à la Chine sa souveraineté dans la région et menacé de recourir à une intervention militaire. Il est évident que l'évolution des relations sino-américaines est affectée par la mentalité de la Guerre Froide, qui entrave la coopération stratégique entre Beijing et Washington. Depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques en 1979, la Chine et les Etats-Unis parviennent à faire progresser leurs relations bilatérales, malgré certains facteurs négatifs. Aujourd'hui, la Chine est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis, et réciproquement. Les Etats-Unis sont le premier marché d'exportation et la cinquième source d'importation pour la Chine, alors que la Chine est la troisième destination d'exportation et la première source d'importation pour les Etats-Unis. Par ailleurs, les investissements de capitaux entre les deux pays ne cessent de croître. A la fin du mois de novembre 2014, les capitaux américains investis en Chine s'élevaient à 75,22 milliards de dollars, et le montant total des investissements chinois aux Etats-Unis dépassait 38,5 milliards de dollars. La Chine est également le premier créancier des Etats-Unis. La Chine et les Etats-Unis sont déjà liés sur le plan économique à un point tel, qu'ils partagent de facto un destin commun, que les hommes politiques chinois et américains ne peuvent ignorer. La question de la mer de Chine méridionale constitue l'un des facteurs qui influencent les relations sino-américaines. Avec l'émergence de l'économie chinoise, certaines personnes aux Etats-Unis ont de plus en plus peur que l'hégémonie américaine soit ébranlée. Pour accroître sa réforme et développer son économie, la Chine a mis en œuvre sa stratégie de Routes terrestres et maritimes de la Soie, créé la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB), et les Américains obsédés par la Guerre Froide en viennent à accuser la Chine de vouloir rejeter les règles internationales en vigueur. Dans ce contexte, il est essentiel pour Beijing et Washington d'entamer un dialogue. Les divergences ne sont pas dramatiques et peuvent être réglées par les négociations. Il s'agit de la raison d'être de ce Dialogue stratégique et économique sino-américain. Cependant, il y a dans ce monde des gens qui ne peuvent supporter que les relations sino-américaines soient sur une bonne voie et les propos hostiles à la Chine continuent de refaire surface, comme ce rapport publié en 2005 par RAND, incitant les Etats-Unis à recourir à la force militaire pour faire retourner la Chine à l'âge de pierre. Une guerre entre la Chine et les Etats-Unis serait un désastre sans précédent pour tous les pays du monde. De ce fait, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a indiqué : « Il n'est pas grave d'avoir des visions différentes, mais il faut éviter les malentendus et, tout particulièrement les jugements erronés ». Les hommes politiques chinois et américains doivent agir de façon intelligente. Pour développer les relations bilatérales, les deux parties doivent avoir des visions lointaines et stratégiques, résoudre leurs contradictions et leurs différends conformément au principe du respect mutuel, en recherchant les points communs et en laissant de côté les divergences. Cela, afin d'enrichir sans cesse le contenu stratégique du partenariat. Sur ce point, Xi Jinping et Obama ont abouti à un consensus : la Chine et les Etats-Unis vont construire un nouveau type de relations entre grandes puissances sur la base de principes, tels que l'égalité et la confiance réciproque, la tolérance et la compréhension mutuelle, ainsi que la coopération gagnant-gagnant. A en juger par l'état actuel des relations sino-américaines, la coopération l'emporte sur les différends, et les intérêts communs à préserver et à élargir sont aussi beaucoup plus importants que les divergences. C'est pourquoi les deux gouvernements doivent communiquer de façon constructive, afin de renforcer la compréhension mutuelle et de promouvoir la coopération stratégique. Il est à espérer que la coopération sino-américaine sera épargnée par les bruits parasites et que le 7e cycle du S&ED puisse porter ses fruits sur les plans de l'approfondissement de la confiance politique mutuelle et du renforcement de la coopération stratégique bilatérale.
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