Le film « M. Deng va à Washington » est depuis le 15 mai dans les salles chinoises. Il raconte par le détail les tentatives d'assassinat contre Deng Xiaoping lors de sa visite aux Etats-Unis. C'est aussi la première fois que l'image d'animation d'un dirigeant chinois apparaît sur le grand écran.

Du 28 janvier au 5 février 1979, sur l'invitation du président américain Jimmy Carter, Deng Xiaoping, alors vice-premier ministre du Conseil des Affaires d'Etat de Chine, effectua une visite officielle de 9 jours aux Etats-Unis. Le film « M. Deng va à Washington » révèle que durant sa visite, Deng Xiaoping échappa à deux tentatives d'assassinat. Le réalisateur Fu Hongxing a indiqué que toutes les sources, tous les documents et les dialogues sont véridiques, dont un grand nombre proviennent des archives déclassifiées du département d'Etat américain. Par ailleurs, le film réalise un montage avec des images d'archives, des interviews et des vidéos d'animation de Deng Xiaoping. Le producteur, Lü Muzi, explique qu'il y a au total 12 séquences qui utilisent des images d'animation de Deng Xiaoping, dans des styles français, américain et japonais, ainsi que dans le style du théâtre d'ombre traditionnel.

« La production a par ailleurs demandé spécialement à la fille aînée de Deng Xiaoping, la peintre Deng Lin, d'effectuer la supervision. Peu de temps après l'envoi du film, Deng Lin a téléphoné pour nous faire part de son accord », ajoute Lü Muzi.

Le concepteur de l'image d'animation de Deng Xiaoping est Zhu Yuchen, un jeune étudiant en master de 24 ans de l'Université de Cinéma de Beijing. Spécialisé dans l'animation, il a déjà « croqué » des dirigeants chinois comme Wen Jiabao. Durant le processus de création, il a réalisé au moins trois versions différentes de Deng Xiaoping, et celle qui apparaît aujourd'hui sur les écrans est la version « intermédiaire ». Sur les deux autres versions, on y trouve un personnage presque aussi vrai que nature et un personnage plus proche de la bande dessinée. Dans le film, l'image de Deng Xiaoping change parfois : un peu sérieux en réunion, on le voit relativement vif lors de sa participation à des banquets, par exemple lors du dîner avec Zbigniew Brzezinski.

Pour Zhu Yuchen, c'est pour attirer un jeune public qu'on fait appel à un film d'animation pour raconter cette période de l'histoire.

« Le film d'animation est simple en apparence, mais dans les faits, il a fallu faire des recherches pour déterminer ce qu'il y avait au menu du dîner ou les tableaux accrochés sur les murs », explique-t-il. Ils ont lu un grand nombre de livres et regardé de nombreuses archives audiovisuelles avant de débuter leur travail.

Le contexte historique

Le film « M. Deng va à Washington » révèle que Deng Xiaoping a échappé à deux tentatives d'assassinat

La première fois, c'était à la Maison blanche, lors de la rencontre entre le président Jimmy Carter et Deng Xiaoping. Deux journalistes qui avaient reçu une accréditation spéciale délivrée par le département d'Etat américain tentèrent d'assassiner Deng Xiaoping et furent appréhendés par les services de sécurité. Devant un tel danger, Deng Xiaoping, 74 ans, garda son sang-froid et ne jeta qu'un simple regard. Après cet épisode, le président Jimmy Carter dit à Deng Xiaoping qu'il espérait que cet incident n'allait pas créer « un quelconque obstacle ». « Bien sûr que non », lui répondit Deng Xiaoping.

La seconde fois, c'était une tentative d'assassinat par un membre du Ku Klux Clan, une organisation terroriste. Deng Xiaoping avait été invité à Simonton pour un dîner et pour assister à un rodéo. Sortant de l'ascenseur, il entra dans le lobby de l'hôtel. Un homme se glissa soudain à ses côtés et sortit rapidement quelque chose de sa poche, qu'il jeta à Deng Xiaoping. Sun Yong, à l'époque vice-directeur du Bureau central de protection et chef de l'équipe de protection, ainsi que le conseiller à la protection de Deng Xiaoping, Zhang Baozhong, le protégèrent et le firent sortir. Le personnel de sécurité américain neutralisa l'agresseur.

En sortant du lobby, un homme d'âge mûr s'avança d'un air menaçant, la main droite dans la poche de son manteau. L'agent des services secrets américains Paul Kelly soupçonna la présence d'un révolver et lui asséna un coup de poing, permettant à Deng Xiaoping et ses gardes du corps de poursuivre leur chemin.

Beijing Information