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Publié le 08/04/2015
Construisons un « rêve Asie-Pacifique » en commun

Lan Xinzhen

Parmi les cinq partenaires commerciaux les plus importants de la Chine en 2014, les pays, régions et entités de la zone Asie-Pacifique occupent quatre places, à savoir les Etats-Unis, l'ASEAN, Hongkong et le Japon. La Chine et les Etats-Unis sont tous deux leurs seconds partenaires commerciaux respectifs et la Chine est le partenaire commercial le plus important du Canada, de l'ASEAN et de l'Amérique latine.

En 2014, lors du Sommet des dirigeants industriels et commerciaux de l'APEC, le président chinois Xi Jinping a proposé l'édification du « rêve d'Asie-Pacifique ». Peng Zhao, vice-président du Comité de la conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) pour le Guangxi, estime qu'il ne s'agit pas seulement de la responsabilité d'une grande puissance, mais que cela fournit encore plus d'opportunités de prospérité et d'harmonie pour la région Asie-Pacifique.

Peng Zhao estime que la mission principale de chaque pays de la région Asie-Pacifique porte de manière générale sur le développement économique et l'amélioration des conditions de vie de la population. En renforçant « la communication dans les politiques, la liaison des voies de communication, la libre-circulation commerciale, la circulation des devises et la communication des personnes » avec chaque pays, l'établissement de la Route maritime de la Soie va permettre de construire un pont pour la coopération et les échanges tous azimuts, cimenter le consensus au niveau du développement et réaliser le partenariat mutuellement bénéfique.

Les zones de libre-échange sont une des modalités principales pour promouvoir la coopération économique entre la Chine et les autres pays. Actuellement, la zone de libre-échange Chine-ASEAN se développe dans de bonnes conditions, la zone de libre-échange Chine-Corée du Sud est déjà formée et la phase essentielle des négociations pour la création d'une zone de libre-échange Chine-Corée du Sud-Japon est terminée. Les accords de libre-échange entre la Chine et les pays d'Amérique latine jouent un rôle positif. La Chine, ne liant pas les investissements et le commerce à la politique, est de plus en plus considérée comme un partenaire fiable.

A l'avenir, le rôle de la Chine dans la promotion de la croissance économique dans cette zone sera de plus en plus important. D'abord, le rythme de croissance des investissements chinois à l'étranger va s'accélérer. Selon les chiffres du ministère du Commerce, les investissements directs chinois à l'étranger (IDE) en 2014 ont concerné 6128 entreprises dispersées dans 156 pays et régions. Les IDE chinois non financiers ont dépassé pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars pour atteindre 102,9 milliards, une croissance de 14,1% en glissement annuel. En 2014, les investissements étrangers réellement utilisés en Chine se sont montés à environ 119,6 milliards de dollars, en hausse de 1,7%. Si l'on ajoute les financements provenant des bénéfices des entreprises chinoises à l'étranger et les investissements pour le compte de tiers, l'ampleur des investissements chinois dépasse pour la première fois celle des investissements étrangers en Chine, qui devient un pays exportateur net de capitaux. C'est surtout aux Etats-Unis que les investissements chinois ont été les plus importants, en hausse de 23,9 % en glissement annuel.

La stratégie chinoise « Une ceinture et une route » est en passe de devenir le moteur principal des IDE. La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et le Fonds de la Route de la Soie fournissent un soutien financier notamment pour les projets d'infrastructures, d'exploitation des ressources naturelles, de coopération industrielle et financière le long des pays d'« Une ceinture et une route ». Le président Xi Jinping a fait savoir que dans les dix prochaines années, les IDE chinois atteindront 1000 milliards 250 millions de dollars. Pour les marchés qui ont besoin d'une injection urgente de capitaux, c'est une opportunité sans précédent.

Par ailleurs, les importations chinoises seront de plus en plus importantes, ce qui bénéficiera aux exportateurs de la région Asie-Pacifique. Selon des chiffres des services des douanes, le montant des importations chinoises en 2014 a été de 1204 milliards de yuans. Lors des « deux sessions », le premier ministre Li Keqiang a déclaré que cette année, il était prévu que les échanges commerciaux de la Chine augmentent de 6% environ. Cela veut dire que le potentiel des importations chinoises est de près de 1300 milliards. Pour toute économie, l'attrait est énorme.

En 2014, la part des produits étrangers en Chine a augmenté et la dépendance à l'égard du marché chinois des principaux partenaires commerciaux ne cesse de se renforcer. Au cours des trois premiers trimestres, l'Union européenne, les Etats-Unis et le Japon dépendaient du marché chinois à hauteur respectivement de 9,5% (+1,2 point), 7,2% (+0,1 point) et 18,3% (+0,6 point).

Les importations des produits de consommation s'accroissent : elles se montaient à 936,27 milliards de yuans en 2014, en hausse de 14,9%, connaissant un rythme plus rapide que la croissance des importations totales pour la même période et se situant à 7,8% de la valeur totale des importations. Cette tendance restera identique cette année. Les importations des produits traditionnels, principalement les marchandises en vrac, continueront de progresser.

Selon Sun Jiwen, porte-parole du ministère du Commerce, le rôle de plus en plus important que joue l'économie chinoise pour l'étranger est une loi universelle s'adaptant aux économies ouvertes ayant un haut niveau de développement, la Chine est en train de passer du statut de grande économie à celui de puissance économique.

Prendre le train de la Chine en marche

Les initiés se demandent comment chaque pays de la région Asie-Pacifique peut prendre le train économique de la Chine en marche.

La secrétaire de la Fédération de l'électronique de Chine Xu Xiaolan pense qu'avec la stratégie « Une ceinture et une route », la Chine peut encourager le développement du commerce électronique transfrontalier et accorder son soutien à chaque entité économique pour les connecter à l'économie chinoise.

Pour Xu Yulan, la Chine doit rapidement entamer le dialogue avec chaque entité économique, promouvoir des réglementations sur le commerce électronique transfrontalier, établir des structures de coopération internationales : ce sont des conditions nécessaires pour l'expansion des entreprises de ce domaine. « A travers une plateforme internet de commerce électronique transfrontalier et l'établissement de liens d'échanges industriels, la mise en place du libre-échange transfrontalier répond encore plus aux besoins pour le développement du commerce moderne. Encourager l'expansion du commerce électronique transfrontalier va directement avoir un effet d'entraînement sur le développement dans les secteurs des services et de la fabrication, notamment dans la logistique régionale, dans le paiement électronique, dans la certification électronique ou dans les services à contenu d'information ».

Selon Peng Zhao, les entités économiques de la région Asie-Pacifique sont dotées de bienfaits différents et se distinguent par la structure industrielle. Il suggère d'accélérer l'application de la stratégie de zones de libre-échange en profitant de la forte complémentarité et de l'important potentiel de coopération. Autour de la zone de libre-échange Chine-ASEAN, il sera possible de promouvoir la mise en place le rôle de précurseur des relations dans le cadre du Partenariat régional économique d'ensemble (RCEP).

Le RCEP a été proposé pour la première fois par les pays de l'ASEAN pour en faire un élément majeur dans le partenariat pour l'intégration économique de la région. Peng Zhao pense que cela répond aux aspirations de chaque pays de l'ASEAN, et qu'en faisant avancer le développement économique de l'ASEAN, on accélère la fusion économique bilatérale.

Selon Peng Zhao, le « rêve Asie-Pacifique » n'est pas seulement économique, il inclut aussi les conditions de vie de la population : ainsi les pandémies qui sévissent chaque année dans les pays de l'ASEAN nécessitent la création de systèmes de prévention avec ces pays pour que les populations des zones pauvres puissent en bénéficier.

Il suggère d'établir un mécanisme de coopération et de coordination en matière de santé publique entre la Chine et l'ASEAN, chaque pays devant accroître la coordination et la coopération dans ce domaine, établir des structures, des mécanismes et un cadre de travail dans ce sens. « On peut mettre en place une réunion annuelle conjointe sur les grandes épidémies avec l'ASEAN à Kunming, dans le Yunnan et à Nanning, dans le Guangxi, organiser des rencontres régulières, avec des bulletins d'information, faire le bilan des expériences et tirer des leçons, et lancer des projets-pilotes dans les zones frontalières du Yunnan, du Guangxi et les zones frontalières des pays voisins ».

Des résistances à ne pas sous-estimer

Pour Ma Zhiwei, vice-président du Comité de la conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) pour le Qinghai, les conflits ne pourront pas disparaître au niveau notamment des systèmes politiques, des cultures et des valeurs. A cela s'ajoutent de nombreux facteurs difficiles à anticiper, comme des éléments géopolitiques complexes, des revirements de situation fréquents et de nombreuses contradictions. Si le « rêve Asie-Pacifique » ne peut ainsi pas progresser de la même façon dans chaque pays de la zone, il ne faut cependant pas craindre les difficultés. La Chine doit au final encourager la coopération dans la région Asie-Pacifique en commençant par collaborer avec des pays de cette région avec un objectif concret. « Il est par exemple possible de promouvoir la sécurité par la coopération et les échanges ».

Le concept de « Ceinture économique de la Route de la Soie » reflète une conception de la politique extérieure à la fois indépendante, libre et pacifique. La Chine pourra par ce biais faire avancer plus en avant les échanges et la coopération avec les Etats-Unis et tous les pays qui bordent cette ceinture sur le plan politique, économique, culturel et militaire notamment. Le pays pourra aussi élargir la portée des échanges et de la coopération, approfondir l'ampleur et les domaines concernés par ces échanges et cette coopération, empêcher au maximum qu'il y ait des contradictions et des conflits avec les principales puissances mondiales, avoir un effet d'entraînement et assurer la stabilité de l'environnement aux frontières, encourager la prospérité économique dans la région Asie-Pacifique.

« Nous pouvons aussi échanger et coopérer dans un objectif d'approfondissement de la stabilité », estime Ma Zhiwei.

Les régions d'Asie centrale sont touchées de manière indiscriminée par le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme, la situation dans certains pays est instable. Le différend territorial qui oppose l'Inde et le Pakistan peut dégénérer en conflit militaire à tout moment. Si on tient aussi compte des provocations de forces politiques extérieures, la situation sécuritaire pour la Chine et les pays le long de la ceinture peut être gravement menacée. En se servant de l'établissement de la « Ceinture économique de la Route de la Soie », la Chine pourra encourager les échanges commerciaux avec chaque pays qui s'y trouvent. Cela sera bénéfique à la fusion et aux échanges culturels est-ouest, encouragera la sympathie mutuelle entre les différents peuples, les différentes cultures et les différentes ethnies et donc éradiquera les forces extrémistes, les mouvements terroristes et les activités criminelles transfrontalières, et limitera en grande partie les éléments négatifs de toute sorte, renforcera la sécurité de la zone et accroitra sa stabilité.

 

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