Un nouveau partenariat pour l'innovation rapproche la Chine et l'Europe |
Lan Xinzhen, commentateur Le premier ministre chinois Li Keqiang a effectué une tournée dans plusieurs pays du 9 au 18 octobre qui l'a conduit en Allemagne, en Russie, en Italie et à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Il a par ailleurs participé notamment à la 10ème réunion Asie-Europe (ASEM) des chefs de gouvernement. Il s'agissait de sa seconde visite en Europe cette année, qui a été exhaustive, et au cours de laquelle de nombreux traités de coopération commerciale ont été signés et la coopération économique pragmatique a été renforcée. Le point d'orgue aura été le lancement d'un nouveau modèle de relation de partenariat pour l'innovation entre la Chine et l'Europe. Ce type de partenariat englobe non seulement les domaines traditionnels de l'économie et des échanges commerciaux, mais aussi l'innovation dans les institutions et les mécanismes, dans les modèles de partenariat et dans les idées, aussi bien dans les domaines tels que la politique, l'économie, la culture, l'industrie, l'agriculture, la santé ou la sécurité, pour ne citer qu'eux. Au mois de mars, quand le président chinois a effectué une visite officielle en Allemagne, les deux pays ont d'une seule voix décidé que le thème principal de leurs relations était une « relation de partenariat pour l'innovation » et se sont même entendus pour que l'année 2015 soit une « année du partenariat pour l'innovation ». Durant sa visite, le premier ministre Li Keqiang a précisé les modalités pratiques de ce partenariat ainsi que les étapes de sa mise en place d'ensemble. Il permettra d'approfondir les relations sino-européennes, d'intégrer différents mécanismes et de parvenir à des résultats initiaux en termes de coopération mutuellement bénéfique et de développement harmonieux. Les relations entre la Chine et l'Allemagne sont un terrain d'expérimentation pour ce partenariat pour l'innovation. Le haut niveau de confiance politique mutuelle et leurs relations commerciales étroites jettent les bases d'un partenariat pour l'innovation. La chancelière allemande Angela Merkel s'est déjà rendue à six reprises en Chine, un record pour un dirigeant d'un pays et de plus, l'Allemagne est actuellement le seul pays occidental à avoir mis en place avec la Chine un mécanisme de « réunion conjointe du Cabinet ». De même, l'Allemagne est le premier pays occidental à avoir préconisé un « partenariat industriel 4.0 » avec la Chine. Cette visite du premier ministre chinois Li Keqiang en Europe montre à quel point l'accent est mis sur l'innovation, non seulement telle qu'elle apparaît dans les relations sino-allemande, mais aussi dans les relations sino-russes et sino-italiennes. La Russie a été la seconde étape de la tournée de Li Keqiang et il aura participé au forum international de l'« innovation ouverte » à Moscou et prononcé un discours lors de son ouverture. Pendant sa visite en Italie se déroulait la « semaine de l'innovation sino-italienne » à laquelle les premiers ministres des deux pays ont participé. Ces événements montrent que l'innovation est au centre de la tournée européenne du premier ministre chinois. Le développement de la relation de partenariat pour l'innovation est pour la Chine et l'Europe une nécessité objective afin de renforcer les relations de coopération et une occasion inespérée. Tout d'abord, la Chine et l'Europe se trouvent actuellement dans une période clé de développement, confrontées à la tâche d'assurer une croissance stable, le réajustement structurel et l'emploi. La Chine a connu en 30 ans une croissance rapide de son économie et le pays est actuellement entré dans une nouvelle période dite normale. Le gouvernement chinois a pris des mesures pour approfondir la réforme et l'ouverture pour donner une nouvelle dynamique au développement économique et souhaite qu'en s'appuyant sur l'innovation, la croissance économique se poursuivra à un rythme rapide. Durant cette phase, l'expérience du développement économique en Europe a été utile. La crise financière internationale et la crise de la dette en Europe ne sont pas encore passées, le rétablissement et le développement de l'économie de l'Union européenne nécessitent davantage de fonds et de débouchés. La Chine peut jouer un rôle pour satisfaire ces besoins. Par ailleurs, la Chine et l'Europe font actuellement face à un partenariat central avec des défis mondiaux et les deux parties élargissent sans cesse les aires stratégiques communes. La Chine et l'Europe déploient des efforts communs pour prévenir les conflits et gérer les crises notamment. Les résultats de la coopération sont positifs, notamment sur les questions de l'Iran et de la péninsule coréenne. Troisièmement, la Chine et l'Europe sont aux deux extrémités de l'Eurasie. La ceinture économique de la Route de la Soie proposée par la Chine permettra de relier le plus grand marché émergent et le plus grand bloc économique développé. Les deux parties ont répondu positivement à cette initiative et mènent des actions concrètes pour qu'à l'avenir, les relations entre la Chine et l'Europe soient encore plus étroites. Ces éléments montrent que pour les deux parties, le moment est propice au développement des relations de partenariat pour l'innovation. Il s'agit maintenant de faire en sorte que ce partenariat se développe de manière stable, saine et sans accroc. Le « Plan d'action de coopération sino-allemande », signé par le premier ministre Li Keqiang et la chancelière Angela Merkel, en est le meilleur exemple. Si l'amitié entre la Chine et l'Europe est sincère, les relations de partenariat dans l'innovation Chine-Europe seront alors tout aussi étroites avec l'Eurasie.
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