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Publié le 28/07/2014
Les bons chiffres de l'économie chinoise au 2e trimestre 2014

Zhou Xiaoyan

La croissance économique chinoise est remontée à 7,5 % au deuxième trimestre et indique une reprise stable de la deuxième puissance économique mondiale.

Au premier semestre, l'économie chinoise a progressé de 7,4 %. Les analystes estiment que la croissance pourrait encore augmenter sur la deuxième partie de l'année, ce qui permettrait à la Chine d'atteindre ses objectifs de 7,5 % de croissance annuelle. Ils mettent cependant en garde contre les risques liés aux mesures correctives du marché immobilier, aux surcapacités persistantes de production et à l'endettement progressif des gouvernements locaux.

La Chine doit maintenant trouver le juste équilibre entre l'intensification du soutien au crédit d'une part, notamment pour les petites entreprises, qui sont d'une importance vitale pour la création d'emplois, et l'endettement des localités et les risques sur les actifs immobiliers d'autre part. Sur le long terme, la relance économique nécessitera encore de nombreuses réformes.

Le 16 juillet, le porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS), Sheng Laiyun, a annoncé que l'économie chinoise était dans une « bonne dynamique en termes de croissance stable et modérée » et a souligné le regain de croissance au deuxième trimestre, les chiffres encourageants de l'emploi et les améliorations dans les ajustements structurels. Il a cependant ajouté qu'il ne fallait pas se laisser aller à un optimisme aveugle, citant un environnement économique national et international difficile : « Les industries traditionnelles sont dans une période d'ajustements douloureux, qui pourrait encore durer un moment. Tant que c'est le cas, l'économie reste soumise à ces pressions. La Chine va continuer dans cette dynamique par les réformes, l'innovation, les restructurations économiques et la transformation de son modèle de croissance. »

Un rapport de l'Université Renmin de Chine estime que la Chine pourrait, dans un environnement international favorable, atteindre ses objectifs de croissance à 7,5% par un minimum de mesures de relance. Pour Xu Hongcai, économiste en chef au Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux (CCIEE), la croissance du PIB devrait se renforcer dans le troisième trimestre et les objectifs de croissance de cette année seront atteints sans difficulté. Jia Kang, directeur de l'Institut de recherche en sciences fiscales, pense quant à lui, que l'urbanisation actuelle de la Chine pourra soutenir la croissance chinoise pendant encore une vingtaine d'années : « Le gouvernement chinois ne vise plus une croissance extrêmement rapide. Tant que l'emploi et les prix à la consommation restent stables et malgré le ralentissement économique, le but est d'éradiquer les capacités de production devenues obsolètes. La qualité de la croissance est aujourd'hui plus importante que sa rapidité. »

La restructuration

En juin, l'indice des directeurs d'achat (PMI) a enregistré sa quatrième hausse consécutive pour atteindre les 51 %, son niveau le plus élevé depuis décembre 2013. Le dernier PMI de HSBC atteignait en juin les 50,7 %, un record sur les sept derniers mois. Les activités manufacturières sont revenues sur la bonne voie. Selon Cao Heping, professeur d'économie à l'Université de Beijing, le rebond du PMI est intimement lié aux mesures de relance du gouvernement, notamment l'augmentation des investissements dans les infrastructures et les allégements fiscaux pour les petites entreprises. Pour Wang Jun, économiste en chef au CCIEE, un plan massif de relance n'est donc plus à envisager pour la Chine : « Les effets des "mini-mesures" ont déjà commencé à se faire sentir et leur impact sera évident au deuxième semestre. »

Les changements structurels et de consommation des industries chinoises furent l'un des signes les plus encourageants dans les chiffres de croissance du premier semestre. Les restructurations industrielles continuent et la part des services dans le PIB ne cesse de croître. Au premier semestre 2014, ceux-ci ont compté pour 46,6 % du PIB, soit une hausse de 1,3 point en glissement annuel. Ils dépassent le secteur manufacturier de 0,6 point et signalent ainsi la transition vers une économie tirée par les services.

Parallèlement à cela, la Chine s'était engagée à réduire sa dépendance aux investissements et aux exportations en faveur de la consommation. Les chiffres du BNS montrent que la demande intérieure joue aujourd'hui un rôle grandissant dans la croissance. Au premier semestre, elle a contribué pour 4 points de pourcentage à la croissance du PIB, devançant les 3,6 points apportés par les investissements. Les exportations ont, quant à elles, sapé la croissance du PIB de 0,2 point.

Au premier semestre, la vente au détail a augmenté de 12,1 % en glissement annuel (10,8 % avec l'inflation) pour atteindre les 12 420 milliards de RMB. Elle a notamment bénéficié des fortes performances du secteur en ligne. Les ventes en ligne ont enregistré une croissance de 48,3 % en glissement annuel pour atteindre les 1 140 milliards de RMB. Pour Shen Jianguang, économiste en chef chez Mizuho Securities Asia Ltd., « la consommation est clairement en passe de devenir le moteur de la croissance. Les efforts de restructuration de la Chine ces dernières années commencent à payer. »

Rester vigilants

Un rapport de l'Institut des finances internationales de la Banque de Chine indique cependant que la Chine reste sous la pression des ajustements réalisés dans le secteur de l'immobilier, des endettements des gouvernements locaux et des surcapacités de production. Ce document établit qu'à l'avenir, « les mesures fiscales de la Chine seront proactives, afin de maintenir une croissance stable, tout en se concentrant sur les domaines capables de renforcer l'économie à court terme et d'ajuster la structure économique à long terme. La future politique monétaire sera aussi stable et relativement assouplie. Cet assouplissement pourra par la suite être étendu. »

Le ralentissement dans le secteur immobilier présente un risque sérieux pour l'économie. Après sa bonne performance de 2013, le marché de l'immobilier en Chine commence à montrer des signes de refroidissement. Selon les chiffres de la China Index Academy Ltd., un institut de recherches basé à Beijing et détenu par SouFun Holdings Ltd., les prix moyens des logements dans les cents plus grandes villes chinoises ont enregistré une baisse de 0,5 % entre mai et juin. En mai, ils avaient déjà baissé de 0,32 % par rapport à avril.

Les derniers chiffres du BNS montrent que les investissements dans le marché de l'immobilier au premier semestre ont augmenté de 13,1 % en glissement annuel (inflation comprise), mais ont enregistré une baisse de 2,7 points entre le premier et le deuxième trimestre. Sur la même période, la croissance en glissement annuel des nouvelles constructions de propriétés résidentielles a chuté de 19,8 % et celle des ventes de logements marchands, de 7,8 % en termes de surface de plancher et de 9,2 % en termes de valeur. Dans un rapport de la Société générale, on peut lire que « les résultats du deuxième trimestre sont meilleurs que ce qui avait été anticipé, mais cela ne signifie pas que les risques auxquels la Chine doit faire face sont moins grands. Le ralentissement du marché immobilier jette une ombre sur l'économie chinoise dans son ensemble. »

Wang Qing, président de la société Shanghai Chongyang Investment Management Co. Ltd., estime que le secteur de l'immobilier en Chine a perdu de son attractivité : « Si le prix des maisons venait à chuter brutalement, le secteur de l'immobilier subirait une réaction en chaîne qui se terminerait par l'éclatement de la bulle immobilière et un atterrissage difficile pour l'ensemble de l'économie. » Un constat que rejoint Wang Tao, économiste en chef chez UBS pour la zone Chine : « La baisse des prix dans l'immobilier n'a pas été déclenchée par les mesures politiques mais par le marché lui-même. Celui-ci n'est plus aussi attractif pour les investissements et est arrivé à un tournant. Même si les gouvernements locaux assouplissaient les restrictions sur les achats immobiliers, cela n'aurait pas d'impact significatif. »

Pour Julian Evans-Pritchard, économiste chez Capital Economics, la pression exercée par le ralentissement du marché de l'immobilier peut cependant être compensée par le lancement de grands projets d'infrastructures menés par le gouvernement et un environnement économique extérieur plus sain. Ren Ninghao, analyste chez CIConsulting, estime que les industries traditionnelles doivent faire face à de nombreux obstacles dans la modernisation de leurs entreprises, tandis que les secteurs émergents ne sont pas encore suffisamment solides pour être les principaux supports de l'économie. Selon lui, « le gouvernement chinois devrait s'efforcer de faire avancer les réformes sur les entreprises d'Etat (SOE), les réformes fiscales et les fonctions gouvernementales. »

 

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