XIIIe plan quinquennal : objectifs 2020 |
Lan Xinzhen « Lors de la formulation du XIIIe Plan quinquennal, nous veillons à éviter à la fois l'omniprésence et l'absence de notre planification pour que le gouvernement et le marché jouent tous deux leur rôle au mieux », a dit Xu Lin, directeur du Département de la planification du développement de la CNDR. Le XIIIe Plan quinquennal servira de clé de voûte dans la quête de la Chine visant à devenir un pays à revenu élevé. Le 17 avril dernier, le gouvernement chinois a entamé la planification de son XIIIe Plan quinquennal (2016-2020, ci-après désigné sous l'appellation « XIIIe Plan ») pour prendre le relais du XIIe Plan quinquennal (2011-2015) qui arrivera bientôt à son terme. Selon M. Xu Lin, directeur du Département de la planification du développement de la Commission nationale pour le Développement et la Réforme (CNDR), le XIIIe Plan vise principalement à faire se hisser la Chine au rang des pays à revenu élevé classés par la Banque mondiale. Le gouvernement y accorde une attention particulière d'autant qu'il s'agit non seulement du premier plan de ce genre depuis l'arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe dirigeante, mais aussi du dernier plan avant le parachèvement de la construction in extenso d'une société d'aisance moyenne. Pour garantir sa faisabilité, la CNDR a fait des enquêtes portant sur une vingtaine de sujets auprès de divers établissements, y compris des universités, des instituts de recherche, de grandes entreprises, et des organisations internationales. Il est à noter que la consultation s'adresse également au grand public via des médias sociaux tels que WeChat et les microblogs. À l'issue de la phase de consultation et de recherche, le projet du XIIIe Plan sera présenté, le premier semestre 2015, au Conseil des affaires d'État avant d'être examiné et amendé par des experts. En mars 2016, le projet sera soumis à la délibération et au vote des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Selon M. Xu Lin, membre de l'équipe de planification, le XIIIe Plan arrive au moment où la conjoncture interne et externe connaît une mutation profonde. À l'international, au lendemain de la crise financière, les normes de commerce et d'investissement conduites par les États-Unis, telles que l'Accord de Partenariat Trans-Pacifique (TPP), exercent une influence profonde sur le développement futur de la Chine. La géopolitique, quant à elle, vient complexifier la situation. À l'intérieur, avec l'approfondissement global de la réforme depuis le 18ème Congrès national du PCC, la Chine est confrontée à des défis et à des opportunités sans précédent. Tous ces facteurs conjugués expliquent la place particulièrement importante du XIIIe Plan dans l'histoire de la Chine. La conception de nouveaux systèmes Si la Chine est un pays à revenu moyen-supérieur avec un PIB par habitant de 6 700 dollars, elle a encore un long chemin à parcourir pour effectivement devenir un pays à revenu élevé. Avec le coût croissant de la main-d'œuvre, la raréfaction des ressources et la détérioration de l'environnement, le pays ne peut échapper au piège du revenu moyen qu'à travers l'innovation et la restructuration industrielle. Ces dernières sont donc des points incontournables dont le XIIIe Plan va traiter avec soin. Dans un pays aussi peuplé que la Chine, la question de l'approvisionnement en denrées alimentaires est toujours d'actualité. Malgré la croissance de la production agricole durant dix années consécutives, l'agriculture reste encore un maillon faible de l'économie nationale. Dans ce domaine, se posent notamment les problèmes de la sécurité alimentaire, l'augmentation soutenue des revenus des agriculteurs et la modernisation des campagnes. Tout cela nécessite de nouvelles solutions proposées par le XIIIe Plan. En outre, la protection de l'environnement et la construction d'une civilisation écologique préoccupent aussi l'opinion publique et nécessitent des régimes et des systèmes plus efficaces. « La résolution de divers problèmes récurrents et réfractaires exigent la conception de nouveaux régimes et systèmes. C'est à cela que la recherche préparatoire pour l'élaboration du XIIIe Plan doit travailler consciencieusement », a expliqué M. Xu. L'examen à mi-parcours du XIIe Plan quinquennal indique l'existence d'un piétinement dans quelques secteurs par rapport aux objectifs fixés. Certains craignent que cette situation ne porte atteinte à la formulation du XIIIe Plan. M. Xu s'est déclaré optimiste à l'égard du parachèvement du XIIe Plan fin 2015 en disant que des mesures musclées étaient prises par la CNDR, le Conseil des affaires d'État ainsi que les autorités locales de manière à ce que des améliorations soient observées à l'horizon 2015 dans les domaines de l'économie d'énergie et de la protection environnementale entre autres. Le traitement judicieux des rapports entre le gouvernement et le marché Étant donné que le XIIIe Plan est développé dans le cadre de l'approfondissement global de la réforme, le traitement adéquat des rapports entre le gouvernement et le marché - l'essentiel de la réforme - est sans aucun doute pris en pleine considération par l'équipe de planification du XIIIe Plan, lui-même considéré comme un outil de gestion de l'économie par le gouvernement. Selon M. Xu, le plan quinquennal pour le progrès social et le développement économique se différencie des autres programmes généraux, car son adoption par l'APN lui permet, dans une certaine mesure, d'être impératif et contraignant comme un texte législatif. Lors de l'élaboration du XIe plan quinquennal (2006-2010), les objectifs de développement ont été pour la première fois différenciés pour le gouvernement et le marché. Selon M. Xu, le XIIIe Plan devrait poursuivre les efforts dans le traitement des rapports entre ces deux derniers. Dans les secteurs supervisés par le gouvernement, le plan devrait non seulement imposer des exigences en matière d'objectifs, mais aussi en ce qui concerne les moyens et l'évaluation ; alors que dans les domaines influencés directement par le marché, il est nécessaire de faire jouer à celui-ci un rôle décisif dans la distribution des ressources. « Lors de la formulation du XIIIe Plan quinquennal, nous veillons à éviter à la fois l'omniprésence et l'absence de notre planification pour que le gouvernement et le marché jouent tous deux leur rôle au mieux », a confié M. Xu. Encadré : L'examen à mi-parcours du XIIe Plan quinquennal Avec un taux d'augmentation du PIB établi respectivement à 9,3 % en 2011, à 7,7 % en 2012 et à 7,7 % en 2013, la Chine a affiché une croissance économique réelle supérieure aux prévisions de 7 % établies par le XIIe Plan. En outre, la restructuration économique a porté ses fruits : la demande intérieure joue un rôle de plus en plus important dans la stabilisation de la croissance ; le secteur tertiaire est devenu pour la première fois le premier contributeur à la croissance économique en 2013, devant le secteur secondaire. Parmi les 24 objectifs fixés par le XIIe Plan quinquennal, la majorité répond aux attentes et quelques-uns ont vu le jour en avance. Un ralentissement est toutefois perçu dans quatre domaines : le contrôle de l'intensité de la consommation d'énergie, le contrôle de l'intensité des émissions de dioxyde de carbone, l'optimisation de la structure de la consommation d'énergie et la diminution des émissions d'oxyde d'azote. (Selon le rapport d'examen à mi-parcours du XIIe Plan quinquennal publié le 10 avril par le Conseil des affaires d'État)
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