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Publié le 28/04/2014
La révolution dans le portefeuille

Depuis quelques mois, Tencent et Alibaba, les deux plus grandes plateformes de paiement en ligne de Chine, se livrent un combat sans merci auprès des compagnies de taxi. Les deux géants ont déjà injecté trois milliards de yuans.

Depuis le 10 janvier 2014, DiDi Dache, une société spécialisée dans les applications de réservation de taxi sur téléphone mobile fait cadeau de 10 yuans au chauffeur et à son client pour toute réservation réalisée via Wechat. La société a même lancé une opération promotionnelle en offrant 10 mille courses gratuites. Le jour même, Fast Taxi, son principal rival, s'engageait à offrir 15 yuans au chauffeur et 10 yuans au client à condition de régler la course via Alipay.

L'ordre de bataille est donc le suivant : DiDi Dache et Wechat sont contrôlés par Tencent ; en face, Fast Taxi et Alipay, contrôlés par Alibaba. Regardons de plus près leur logique.

Derrière l'argent, une ambition affichée

DiDi Dache et Fast Taxi sont une avant-garde déployée par Tencent et Alibaba pour pénétrer le marché prometteur des nouveaux moyens de paiement.

D'après un responsable de Fast Taxi, la société réalisait quotidiennement 1000 réservations de taxi il y a un an. A la date du 4 mars 2014, ce chiffre faisait un bond spectaculaire avec 6 millions de courses dans l'ensemble du pays, dont 1,5 million payées via Alipay. Durant la période du 10 janvier au 9 février, DiDi Dache a enregistré 1,83 million réservations, dont 700 000 payées via Wechat.

« Parfois, on transporte des clients au marché à proximité. La récompense obtenue est supérieure au prix de la course », confie Huang Jintao, un chauffeur de taxi.

L'argent est distribué avec frénésie. C'est cependant essentiellement une bataille rangée sur le terrain des nouvelles plateformes de paiement O2O (offline to online). L'année 2014 marque d'ailleurs le début de ce qu'on appelle « l'ère O2O ».

Il semble qu'Alipay se rapproche de plus en plus de son rêve d'éliminer l'argent liquide. Du taxi au supermarché, du restaurant à l'hôtel, tous les paiements peuvent être effectués via un portable. Interrogés par les médias, les représentants des services des relations publiques et du marketing d'Alipay n'oublient jamais de rappeler qu'on peut maintenant sortir sans liquide.

Alipay n'est cependant pas seul à faire ce rêve : Tencent fait exactement le même. Après une période de combats frontaux et de concurrence acharnée, la poussière retombe et la réflexion s'installe. L'expérience de l'utilisateur et ses besoins réels reviennent au premier plan. Fast Taxi met à jour une dizaine de fonctions au quotidien et recueille les réactions des clients sur Wechat et les microblogs. Afin de réduire les risques pour les chauffeurs de taxi qui ne peuvent répondre aux réservations que par téléphone portable, les informaticiens travaillent sur un logiciel installé dans l'ordinateur de bord. Une nouvelle fonction vient d'être proposée pour le paiement en ligne par carte de crédit.

L'investissement est énorme pour financer toutes ces innovations techniques. Alipay a créé un nouveau département chargé de la promotion des activités O2O. Une campagne importante de recrutement est en cours.

Pour les sociétés de paiement via portables, les commerçants sont aussi importants que les consommateurs.

A la caisse de la 4651e succursale du supermarché Meiyijia, on voit une affiche, incitant les consommateurs à payer via Alipay. Pour l'instant, on n'en compte que deux ou trois par jour. Mais la situation va sans doute s'améliorer puisqu'Alipay offre une « enveloppe rouge » à chaque paiement.

D'après son responsable du marketing, le supermarché Meiyijia dispose de 5 600 succursales, dont 80 % sont équipées de terminaux de paiement par carte. Cette forme de paiement prend néanmoins du temps : de l'insertion à la signature, plus d'une minute est nécessaire.

Le paiement via Alipay possède de nombreux avantages. Il libère le porte-monnaie et prévient la contrefaçon. Les commerçants en profitent aussi. Ce nouveau moyen de paiement leur permet d'économiser au moins 50 % des frais de transaction.

Le potentiel de ce marché est gigantesque, mais il faut du temps et des moyens humains et financiers pour créer de nouvelles habitudes. La concurrence est rude. Un même commerçant reçoit souvent plusieurs propositions de contrat. La chaîne hôtelière « Seven days Inn » négocie à la fois avec Wechat et Alipay. Une telle situation est profitable pour les commerçants, qui ne souhaitent guère être tributaire d'un seul opérateur de plateforme O2O.

Afin de se développer encore plus, la sécurité devient une question cruciale. Han Jun, du département du contrôle des risques d'Alipay, reçoit chaque jour 3 à 4 cas d'escroquerie. Il y a peu, un nouveau souci a provoqué de vives discussions : si le portable est perdu, le compte Alipay est-il toujours protégé ? Le code QR n'est pas sans danger : sans aucun moyen de vérification, comment éviter les codes faux et malicieux ?

Le paiement mobile peut-il aller plus loin ? Tout reste encore à faire !

 

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