Liu Chong

(Extrait)

Les participants au SSN de 2014, à La Haye

Le troisième Sommet sur la sécurité nucléaire s'est déroulé du 24 au 25 mars à La Haye aux Pays-Bas. Les dirigeants et représentants de 53 pays et organisations internationales étaient présents. Les questions relatives à la sécurité nucléaire concernent l'énergie nucléaire, son utilisation et son développement scientifiques. Elles concernent aussi le développement économique et social durable et la sécurité collective de chaque pays. Elles concernent enfin la paix et la stabilité mondiale. Dans un contexte de fort développement du secteur du nucléaire et de lutte mondiale contre le terrorisme à la fois complexe et difficile, la sécurité nucléaire est un défi qui touche l'ensemble de la communauté internationale : il est donc nécessaire de renforcer la coopération internationale.

Le Sommet sur la sécurité nucléaire est devenu une plate-forme essentielle pour la coopération internationale. Des résultats impressionnants ont déjà été obtenus. Grâce aux sommets de Washington en 2010 et de Séoul en 2012, la communauté internationale a pu mieux prendre connaissance et pris davantage en considération la question de la sécurité nucléaire. Le consensus s'est élargi et chaque pays a pu interagir dans ce domaine en termes de méthodes et d'expérience, obtenant un grand nombre de succès.

Sur les bases de ces succès, le Sommet sur la sécurité nucléaire de La Haye a cherché à approfondir l'élaboration des mécanismes de coopération internationale dans ce domaine.

Le président chinois Xi Jinping a évoqué au cours de ce sommet un « concept de sécurité nucléaire », qui a le plus retenu l'attention. A Washington, le président chinois Hu Jintao avait à l'époque préconisé cinq points : i) la mise en place d'un engagement et d'une responsabilité nationale pour la sécurité nucléaire ; ii) la consolidation du cadre légal international existant ; iii) le renforcement de la coopération internationale sur la sécurité nucléaire ; iv) l'aide aux pays en développement pour l'amélioration de la sécurité nucléaire et v) la bonne gestion de la relation entre la sécurité nucléaire et l'utilisation pacifique du nucléaire.

A Séoul, le président Hu Jintao avait formulé quatre recommandations : i) poursuivre dans la conception scientifique de sécurité nucléaire et renforcer la confiance dans le développement de l'énergie nucléaire ; ii) consolider l'établissement d'une capacité de sécurité nucléaire et assumer la responsabilité de la sécurité nucléaire du pays ; iii) approfondir la coopération internationale et relever le niveau mondial de sécurité nucléaire et iv) effectuer une gestion d'ensemble et en amont et en aval, éliminer les sources de la prolifération nucléaire et du terrorisme nucléaire. Ces recommandations avaient pour effet de promouvoir l'action positive de la coopération internationale dans la sécurité nucléaire.

Durant le sommet de La Haye, le président chinois Xi Jinping a d'abord présenté les initiatives mises en place par la Chine et les résultats obtenus pour renforcer la sécurité nucléaire et promouvoir la coopération internationale. Il a aussi présenté pour la première fois le concept chinois de sécurité nucléaire. Ce concept i) prend ses racines en Chine mais étend son horizon au reste du monde ; ii) reflète complètement les idées de communauté, d'égalité, de partenariat et d'efficacité ; iii) décrit les notions de développement et de sécurité, de mesures temporaires et permanentes, de supervision et de coopération ; iv) donne des voies à suivre pour les dossiers de sécurité mondiale les plus urgents et les plus importants et v) souligne le renforcement du rôle moteur et constructif de la Chine et de sa contribution positive dans la sécurité nucléaire mondiale.

La signification fondamentale de ce concept chinois est qu'il combine développement et sécurité, droits et obligations, autonomie et coopération, mesures temporaires et permanentes : il possède des caractéristiques chinoises évidentes. D'abord, il s'agit d'un concept d'ensemble, à savoir qu'il identifie et résout les questions relatives à la sécurité nucléaire. Ensuite, ce concept est équitable. La Chine a souligné qu'il fallait maintenir l'équilibre entre développement du nucléaire civil et maintien de la sécurité, entre exercice des droits et le respect des obligations. La Chine n'agit pas par intérêt égoïste et n'applique pas deux poids deux mesures. Par ailleurs, ce concept est efficace. La Chine préconise d'éliminer les problèmes à la racine et de montrer sans équivoque la façon d'y parvenir. Enfin, ce concept repose sur la coopération. La Chine souhaite que davantage de pays se joignent à ce processus, que la communication et la coopération se trouvent renforcées.

*L'auteur est directeur du bureau de recherche sur le contrôle des armes et les stratégies militaires,

 Institut de recherche des relations internationales modernes de Chine.

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