La Chine déterminée à mener la réforme |
En novembre, la Troisième session plénière du XVIIIe Comité central du Parti communiste chinois (PCC) s'est avérée de la plus haute importance en Chine. En établissant son programme d'action pour les dix prochaines années, la récente session égale en importance la Troisième session plénière du XIe Comité central du PCC de 1978, qui avait lancé la réforme et l'ouverture. Actuellement, la Chine fait face à des défis de taille. Sa réforme est parvenue au moment où il faut cesser de patauger. Comme on s'y attendait, la rencontre s'est attaquée à la réforme globale en cette nouvelle période historique. La décision a été prise de clarifier les termes de « réformes globales approfondies » comme but général. Plus spécialement, les réformes porteront sur l'amélioration et le développement du socialisme aux caractéristiques chinoises et à la poursuite de la modernisation du système de gouvernance du pays. La décision insiste sur l'économie comme clé, et, comme moyen, sur une relation équitable entre le marché et le gouvernement, laissant au marché un rôle décisif dans l'allocation des ressources. De là nous pouvons croire que les réformes approfondies représenteront une percée historique au cours des dix prochaines années. Quant au déploiement général, le projet attache une extrême importance à l'économie, la politique, la culture, la société, l'écologie et le renforcement du Parti, avec des tâches détaillées de réforme dans chaque domaine. Les résultats devront être accomplis en 2020 dans les secteurs principaux. De plus, le PCC établira une équipe centrale de réforme et un comité de sécurité nationale. Cette session interpelle fortement les provinces et assure une garantie systématique à la réforme chinoise, qui devrait représenter un « saut significatif ». Le Dr Martyn Davies, P.-D.G. de Frontier Advisory, un organisme de recherche et conseil sur les marchés émergeants, a dit que la session avait donné vie aux attentes du gouvernement. Il est ironique de noter que la crise financière (occidentale) de septembre 2008 a servi de base à la récente annonce de mesures de réforme magistrale en Chine. La crise et la subséquente baisse de dépense de consommation des économies des États-Unis et de l'Europe de l'Ouest avaient amené la Chine à répondre par un stimulus financier massif, ce qui a augmenté la croissance chinoise mais aussi mené à des distorsions importantes de l'économie nationale. La montée du secteur des entreprises d'État durant cette période s'est sans aucun doute effectuée au détriment de la santé générale de l'économie. D'où ce vaste mouvement de réforme récemment annoncé par Beijing, a expliqué Davies. Avancer dans cette vague de réforme et développement est crucial ; il est impératif que la Chine accélère son processus de libéralisation et de marchéisation. Il est urgent d'améliorer les systèmes actuels en Chine. Les lois relevant de l'économie de marché socialiste sont incomplètes. L'économie non-publique est faible. Le système fiscal et la taxation requièrent une réforme accélérée. L'intégrité et la transparence du budget est insuffisante. La structure de l'imposition est irrationnelle, et la dépense concernant le niveau de vie du peuple est trop basse. La réforme de tous ces secteurs n'est pas facile, car elle touchera les intérêts de certains groupes. Les planificateurs de la réforme ont besoin de courage et résolution. Le rapide développement de l'économie et de la société de la Chine repose sur une réforme ferme. Ainsi en va-t-il de l'avenir du pays.
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