La Conférence centrale sur le travail économique s'est tenue à Beijing du 10 au 13 décembre. La réunion confirme les principes de croissance dans la stabilité, de réforme et d'innovation. Le gouvernement poursuivra une politique fiscale proactive et une politique monétaire prudente. Six axes d'action principaux ont été identifiés pour le travail économique en 2014 : la sécurité alimentaire, l'ajustement de la structure industrielle, la prévention et le contrôle les risques relatifs à la dette gouvernementale, la promotion du développement régional coordonné, la protection et l'amélioration des conditions de vie de la population et le relèvement du niveau de l'ouverture.

La sécurité alimentaire se trouve en première place. La production alimentaire a dépassé la barre des 600 millions de tonnes, ce qui correspond à une dixième augmentation consécutive, un événement sans précédent. Le fait que la garantie efficace de la sécurité alimentaire nationale soit la tâche principale du travail économique de l'année prochaine revêt une signification profonde.

A cet égard, le directeur du département de recherche sur l'Economie rurale relevant du Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d'Etat, Ye Xingqing, a déclaré que la formulation initiale d'autosuffisance alimentaire notamment dans le domaine des céréales, des haricots ainsi que des tubercules est désormais remplacée par la nouvelle notion d'« autosuffisance en céréale ».

Guan Qingyou, chercheur en macroéconomie auprès la société de bourse Mingsheng, estime que la place de choix accordée à la sécurité alimentaire est un fait historique jamais constaté. Les experts pensent généralement que pour assurer la sécurité alimentaire, il faut garantir la superficie minimale des terres cultivées en renforçant les infrastructures, en encourageant le développement des sciences et des technologies agricoles et l'exploitation appropriée des surfaces cultivées et en continuant à accroître les subventions.

Par ailleurs, un des six axes d'action principaux porte particulièrement sur le contrôle et la diffusion des risques locaux de la dette des autorités locales. C'est une tâche importante du travail économique, qui vise à combiner les initiatives à court terme et l'établissement de structures à long terme. C'est la première fois que la Conférence centrale sur le travail économique aborde la question du contrôle de la dette publique pour en faire une des questions principales, ce qui est loin d'être simple.

Il faut identifier les grands dangers qui risquent d'entraver la croissance stable de l'économie chinoise. Ces dernières années, la croissance rapide de la dette des autorités locales est devenue problématique. Même si son montant total reste encore dans les limites du contrôlable, la dette peut devenir un obstacle si elle n'est pas endiguée et entraver le développement économique futur.

Jia Kang, directeur de l'Institut de la fiscalité du ministère des Finances, estime qu'à l'avenir, il est nécessaire de bien surveiller les administrations locales et les projets spécifiques pour éviter qu'ils ne deviennent des problèmes globaux. Des efforts doivent être déployés pour assurer l'établissement d'un système financier transparent et la conversion de la dette occulte par un endettement transparent. A long terme, il est fondamental d'approfondir la réforme de la fiscalité pour résoudre le problème de la dette publique locale.

Sur ces six axes, les attentes du marché dans le domaine de l'urbanisation ont été déçues. À cet égard, Yi Peng, directeur du Centre de recherche sur l'urbanisation du Forum financier international, souligne qu'il ne faut pas trop s'en inquiéter et ne pas se méprendre. Il a révélé qu'un prochain communiqué sur l'urbanisation en expliquera les modalités en détail. C'est pour cela que la question n'a pas été évoquée lors de la Conférence centrale sur le travail économique.

En ce qui concerne le taux de croissance économique, la conférence a également évoqué une nouvelle formulation et souligné la nécessité de bien comprendre le rapport entre développement sain et durable et croissance du PIB. On ne peut pas simplement mettre en parallèle développement et croissance économique. Il faut viser la qualité et la rentabilité du développement économique pour accroître sa rapidité sans préjudice.

Certains analystes ont souligné que l'économie chinoise était entrée dans une période critique de transformation et la modernisation. Il faut absolument comprendre que le développement n'est pas seulement une affaire de croissance du PIB, mais qu'il inclut aussi notamment la promotion de l'ajustement structurel, l'amélioration des conditions de vie de la population, l'avènement de l'équité sociale et la protection de l'environnement. Pour y parvenir, il est nécessaire de se doter de nouveaux outils d'évaluation. Pour ce faire, le département de l'Organisation du comité central du PCC a ainsi récemment publié un document intitulé « Avis sur l'avancement du travail d'évaluation individuelle et d'ensemble des dirigeants locaux du Parti et du gouvernement ».

Même si la conférence de cette année n'a pas fixé clairement des objectifs pour l'an prochain en termes de PIB, de prix, de croissance des investissements fixes ou de consommation des ménages, elle a fixé le cap des réformes économiques pour déterminer un programme d'action afin de parvenir à un développement économique durable et sain. Il est à prévoir que l'an prochain, dans les domaines de l'ajustement structurel, de la transformation du mode de croissance, de l'amélioration des conditions de vie, des efforts encore plus substantiels seront déployés pour la satisfaction de tous.

Beijing Information