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Publié le 18/09/2013
« Atterrissage dur » peu probable

Le Bureau d'État des Statistiques a établi le 15 juillet une croissance chinoise de 7,6 % en glissement annuel au premier semestre. Les opinions se partagent sur ce résultat. Zhang Liqun, chercheur du Centre de recherches sur le développement du Conseil des Affaires d'État, a confié son point de vue sur le fonctionnement de l'économie chinoise à China Pictorial. Selon ses prévisions, la Chine va maintenir un taux de croissance annuel entre 7 et 8 % au cours du 12ème Plan quinquennal et le risque d'un « atterrissage dur » de l'économie chinoise est peu probable. Voici des extraits de son interview :

7,5 % de croissance prévu pour l'année 2013

Le ralentissement de la croissance chinoise enregistré au premier semestre tient en grande partie au ralentissement de la consommation et des exportations. Dans un futur proche, il est prévu que la consommation augmente de manière stable, de même que les investissements dans les infrastructures et dans le secteur manufacturier. On s'attend à une hausse des exportations sous l'impulsion d'un bon climat extérieur, de l'essoufflement de la revalorisation du yuan et des politiques favorables à l'exportation. Dans ce sens, l'économie chinoise va maintenir une croissance stable. Ainsi, l'objectif de croissance de 7,5 % fixé par le gouvernement central pour l'ensemble de l'année 2013 devrait être atteint.

Il y a peu de risques pour l'économie chinoise de connaître un « atterrissage dur » malgré les rumeurs alarmantes de ces derniers jours. Ce diagnostic est basé sur le développement vigoureux de l'industrialisation et de l'urbanisation.

Sur le plan de la consommation, le coefficient d'Engle (la part du revenu alloué aux dépenses alimentaires) reste élevé tant chez les ménages urbains (36,3 %) que ruraux (40,4%) ; la situation du marché de l'emploi est généralement stable avec une amélioration continue des prestations sociales et des services publics de base. Tout cela permettra une croissance stable de la consommation chinoise. En matière d'investissements, plusieurs mesures vont être adoptées pour assurer la mise au point de grands projets prévus dans le 12ème Plan quinquennal, y compris la construction de logements publics et d'installations connexes, ainsi que l'ajustement structurel, qui devraient stimuler les investissements. En outre, les politiques budgétaires et financières attachent plus d'importance à la stabilisation des besoins du marché, ce qui est favorable à une croissance stable et maintenue.

Tous ces facteurs nous permettent de voir d'un bon œil le futur de l'économie chinoise.

Transformation de la situation interne et externe

Force est de constater que la situation interne et externe s'est transformée au lendemain de la crise financière internationale.

La crise financière a porté un coup dur à l'économie des grandes puissances occidentales, avec un net affaiblissement du niveau global des échanges commerciaux. La Chine, qui voit son taux de croissance des exportations tomber de 29,2 % à 9,4 %, en subi aussi les répercussions.

À l'intérieur, les déséquilibres et les dysfonctionnements du développement du système urbain freinent la montée en gamme de la consommation de logement et de déplacement. D'une part, avec la fréquence croissante des embouteillages, de plus en plus de villes limitent l'achat des véhicules, ce qui porte atteinte à l'essor du marché automobile, qui voit son taux de croissance du volume des ventes glisser de 24 % entre 2002 et 2010 à 3,4 % entre 2011 et 2012. D'autre part, l'offre limitée de terrains et la politique de stabilisation des prix immobiliers forment un goulot d'étranglement surtout pour le marché immobilier des grandes villes, dont l'expansion rapide touche à son terme.

Le refroidissement du marché automobile et immobilier s'est fait sentir non seulement dans l'industrie automobile et immobilière, mais aussi dans l'industrie manufacturière des biens d'équipements, la circulation, l'énergie, etc. La croissance de la demande intérieure s'est par conséquent globalement ralentie. D'autre part, à cause de l'augmentation du prix de la main-d'œuvre, des ressources énergétiques et de la rente foncière, la marge de profit des entreprises a diminué. Pour faire face à cette nouvelle situation, les entreprises doivent mener des réformes, y compris leur mode de financement. Cela a affaibli la croissance endogène de l'économie, qui a glissée de 11,6 % entre 2003 et 2007 à 7,8 % en 2012.

Une urbanisation de qualité

Le développement économique de la Chine est entré en phase de transformation, ce qui nécessite la mise en place d'une urbanisation de qualité et la montée en gamme du tissu industriel. Cette dernière va apporter de nouvelles opportunités aux investissements. Le développement du secteur des économies d'énergie et de la protection environnementale en est un exemple. Il en va de même avec la consommation informatique, qui va faire émerger de nouveaux points de croissance tels que le commerce électronique.

L'urbanisation de qualité implique la formation d'une communauté de villes de différentes tailles, qui coordonnent, grâce aux nouveaux systèmes de transports et aux infrastructures, diverses fonctions urbaines. Cela va soulager la pression qui pèse sur les grandes agglomérations. Pour réaliser cela, quatre points sont à relever.

Premièrement, il faut souligner l'importance de la planification, qui aidera à identifier les fonctions complémentaires entre chaque partie de la communauté. Deuxièmement, pour assurer la qualité de ses infrastructures, il est nécessaire d'établir un système de responsabilisation. Troisièmement, le service public doit être en tête de l'agenda gouvernemental. Aujourd'hui, si la Chine s'attarde sur sa réforme du système d'enregistrement des ménages, le retard dans son service public urbain, qui ne peut plus répondre à l'exode rural, en est partiellement responsable. Quatrièmement, le gouvernement se doit de mettre en valeur son rôle dans la gestion sociale. À cette fin, il faut d'abord faciliter l'accès au marché. L'allègement des procédures administratives est l'un des nombreux efforts du gouvernement en ce sens. De plus, le gouvernement doit éviter de surprotéger les entreprises en difficulté. En outre, il est recommandé de valoriser le rôle de l'offre et de la demande dans la détermination du prix des produits énergétiques, des taux de change et des taux d'intérêt. Cela améliorera nettement l'efficacité de l'allocation des facteurs de production et augmentera le nombre des entreprises concurrentes.

Par conséquent, l'économie chinoise est confrontée à une question épineuse : comment réussir à transformer son mode de développement tout en maintenant sa croissance. L'économie chinoise a besoin de passer d'un ancien mode de développement énergivore et non respectueux de l'environnement à une économie attachée aux marques et à la qualité. Mais ce processus nécessite des efforts de longue durée. En attendant, savoir éviter les risques systématiques (par exemple, les ruptures dans la chaîne de financement, le nombre croissant des entreprises en difficulté) apportés par la transformation est indispensable pour maintenir une croissance supérieure à 7 %.

 

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