La fuite massive des capitaux étrangers est un faux problème.

Lan Xinzhen

Le 23 août, le ministère chinois du Commerce a publié ses chiffres concernant l'utilisation des investissements étrangers en Chine, démentant la rumeur de la fuite massive des capitaux étrangers.

Selon les statistiques du ministère du Commerce, pendant les sept premiers mois de cette année, les investissements étrangers réellement utilisés en Chine ont atteint 71,392 milliards de dollars, soit une hausse de 7,09 % en glissement annuel ; rien qu'en juillet, ils ont atteint les 9,408 milliards, +24,13 % en base annuelle. De janvier à juillet, au total 12 626 entreprises ont été autorisées à s'implanter en Chine, en baisse de 7,68 %.

Cao Hongying, directeur adjoint du Département des investissements étrangers du ministère du Commerce, a déclaré que la Chine demeurait attractive pour les capitaux étrangers. Malgré une baisse du nombre d'entreprises créées, les capitaux étrangers réellement déposés sont en hausse.

Selon Cao, pendant le premier semestre 2013, la Chine n'a cessé de créer des conditions favorables aux investisseurs étrangers, simplifiant les formalités administratives voire même supprimant celles concernant la ratification des contrats de coopération avec l'étranger en matière de pétrole, gaz naturel et gaz de couche, lançant une réforme au niveau de la procédure d'enregistrement industriel et commercial. Tout cela a contribué à une croissance rapide des investissements étrangers en juillet.

« Le ministère du Commerce va continuer à abaisser le seuil d'accès aux investissements étrangers, à simplifier les formalités administratives, et à exhorter les gouvernements locaux à mieux servir les entreprises à capitaux étrangers », a dit Cao. Quant à la répartition industrielle, les investissements étrangers seront encouragés à se mettre au service du développement industriel et de la restructuration économique de la Chine, et à se diriger vers les régions centrales et occidentales moins développées.

La position du ministère du Commerce est en fort contraste avec les reportages pessimistes de certains médias étrangers. Ayant perdu foi en la croissance économique des pays émergents comme la Chine, JP Morgan a proposé le 13 août aux investisseurs de s'en retirer. Le Dow Jones était convaincu d'un retrait massif des capitaux, ceci car les fonds exceptionnels en yuans pour devises étrangères ont diminué, selon des statistiques publiées par la banque centrale de la Chine le 20 août, de 24,47 en juillet et de 41,21 milliards de yuans en juin.

D'après Cao, il est vrai que certains investisseurs étrangers ont retiré leur argent au cours de ces dernières années, mais cela ne signifie pas forcément une fuite de capitaux à grande échelle. Exagérer le risque de financement en Chine est monnaie courante chez certains médias ou institutions de l'Occident.

Mais la Chine est-elle vraiment moins attrayante pour les investisseurs étrangers ?

Malgré le ralentissement, la Chine reste encore une destination prisée pour les investissements, du fait de son économie énorme et de son vaste marché de consommation, selon un rapport de Anbound Consulting notes.

D'après Shenyin&Wanguo Securities, dans ce contexte international morose, la Chine est en deuxième position du classement de l'entrée de capitaux étrangers derrière les Etats-Unis. Cela montre que la Chine est encore une destination attractive. Il est prévu que le pays continuera à attirer les capitaux étrangers de façon constante cette année.

Les capitaux se retirent de marchés émergents en raison de la reprise des économies traditionnelles comme les Etats-Unis. Cependant, la Chine est le pays le moins touché par ce phénomène. Nul doute que l'investissement étranger inondera encore longtemps la Chine, et que les retraits de capitaux resteront temporaires et rares.

Un certain nombre d'entreprises à capitaux étrangers projettent d'accroître leurs investissements en Chine. En Avril, General Motors (GM) a annoncé que ses investissements en Chine avoisineraient 11 milliards de dollars avant 2016. Maintenant, le financement est systématiquement effectué dans de nouveaux produits, des installations et des revendeurs.

Pour le moment, GM cherche à étendre son réseau de concessionnaires dans l'ouest de la Chine et dans des villes de troisième et quatrième rang situées dans les zones non frontalières et non côtières du pays. Vers 2017, Shanghai GM et SAIC-GM-Wuling Automobile Network auront 1 000 nouveaux revendeurs dans les zones occidentales de la Chine.

Pour autant, les capitaux étrangers ont encore une grande prédilection pour le marché chinois.

Beijing Information