Modifier la taille du texte

Modifier la taille du texte

Imprimer cet article

Commenter cet article

BEIJING INFORMATION
CULTURE Vidéos ÉDUCATION ET SCIENCES Panorama du Tibet VOYAGE E-MAIL
À LA UNE
Publié le 19/08/2013
La marchéisation du taux d'intérêt force les banques à changer

Le 19 juillet 2013 restera un jour important dans le processus de la réforme financière en Chine. C'est en effet à cette date que la Banque populaire de Chine a déclaré de relâcher entièrement, à partir du 20 juillet, le contrôle sur le taux d'intérêt des prêts bancaires. Il s'agit d'un pas crucial vers la marchéisation du taux d'intérêt. Pour l'instant, cette démarche est avant tout symbolique plutôt qu'effective. Mais elle contraint les institutions financières à accélérer le changement de leur mode de gestion. Un pas important vers la marchéisation effective.

Depuis longtemps, les institutions financières chinoises appuient plus que de raison leur gestion sur les opérations de crédit. La plupart d'entre elles bénéficient d'un revenu net des intérêts qui représente plus de 80 % du total de leur revenu opérationnel. Surtout avec le double contrôle sur le plafond des dépôts et le plancher des prêts, l'émission de prêts garantit un profit considérable aux banques commerciales.

Cependant, cette dépendance démesurée sur l'émission des prêts rend la gestion instable et cache un grand risque financier. Une émission de prêts supplémentaires contraint la machine financière d'augmenter le volume de la monnaie. Jusqu'à juin 2013, les dépôts en RMB ont dépassé les 10 milliards de yuans. En plus, les opérations de crédit épuisent les capitaux. Le rapport entre les dépôts et les prêts de certaines banques commerciales approche les 75 %, frisant la limite administrative. Selon les statistiques du premier trimestre 2013, le solde des mauvais prêts bancaires du pays a augmenté depuis 6 trimestres consécutifs.

Le relâchement du contrôle sur le taux d'intérêt des prêts oblige les institutions financières à accélérer la réforme de leur gestion. Il n'existe désormais plus de taux minimum, ce qui va engendrer une période de baisse. La fourchette profitable pourrait donc diminuer. Les banques seront obligées de contrôler davantage le coût des capitaux. Grâce à la nouvelle politique, les gros clients et ceux provenant des secteurs-clé deviendront plus faciles dans la négociation sur le taux d'intérêt en demandant des emprunts bancaires. Les banques verront ainsi leurs profits diminuer. Elles réajusteront probablement la composition de leur clientèle, en regardant plus qu'aujourd'hui du côté des PME, et en réduisant la proportion des gros clients. En outre, la nouvelle politique pousse les institutions financières à développer de nouveaux produits afin de compenser le manque à gagner engendré par cette réforme.

A l'étranger, les Etats-Unis ont réalisé la marchéisation du taux d'intérêt bancaire entre 1985 et 1986. Pendant les cinq années qui suivirent, le pays a compté environ 200 faillites de petites banques par an. Taiwan a, elle aussi, vécu une période difficile après le lancement de la marchéisation de ses taux d'intérêt. Tout le secteur bancaire a été déficitaire. Tirant profit de leur expérience, la banque centrale chinoise dirige la réforme avec prudence. L'objectif sera réalisé par étape. Voilà pourquoi le nouveau relâchement du contrôle n'a pas inclus le taux d'intérêt des dépôts. Car, pour chacune des banques commerciales du pays, la marchéisation du taux d'intérêts constitue une question de vie ou de mort.

 

Beijing Information



Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628