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Publié le 01/07/2013
L’accord de libre-échange avec la Suisse : un levier vis-à-vis de l’UE

La Suisse peut jouer un rôle d'avant-garde dans la coopération sous forme de libre-échange entre la Chine et l'UE. Désormais, les consommateurs chinois vont se réjouir de voir la chute des prix de produits qui renvoient à l'image helvétique : couteau, montre et chocolat, et les clients suisses pourront eux aussi jouir de la dépréciation des produits chinois de bonne qualité. Derrière ce phénomène se cache un terme récurrent : accord de libre-échange sino-helvétique.

Le 24 mai, le Premier ministre chinois Li Keqiang et le président de la Confédération helvétique Ueli Maurer ont conjointement déclaré que les deux pays avaient effectivement conclu leurs pourparlers sur un accord de libre-échange, lequel serait officiellement signé en juillet. Cela permet à la coopération sino-européenne de réaliser une deuxième percée importante, après la signature en avril d'un document similaire par la Chine et l'Islande.

Une question se pose : pourquoi la Suisse peut-elle être le premier paysdu continent européen à se rapprocher de la Chine? En fait, la Suisse n'est pas pays membre de l'UE, mais elle a toujours le courage d'anticiper dans ses relations économiques et commerciales avec la Chine. En 1980, en contraste avec l'hésitation des autres entreprises étrangères face au marché chinois, le Groupe Schindler a fondé à Beijing sa première entreprise à capitaux mixtes, bénéficiant en premier de la réforme et l'ouverture de la Chine. En 2007, certains pays ont brandi le bâton du protectionnisme en abusant de l'enquête anti-dumping contre la Chine. Par contre, la Suisse était alors l'un des premiers pays de l'Europe à reconnaître son statut de l'économie de marché à part entière, favorisant considérablement les relations bilatérales en matière économique et commerciale.

Cet accord de libre-échange va établir le « troisième record » dans l'histoire des relations économiques et commerciales entre l'Empire du Milieu et la Confédération. De plus, le haut niveau de complémentarité économique est un facteur favorable à la création d'un plus grand gâteau de coopération gagnant-gagnant.

Depuis des centaines d'années, l'économie helvétique est orientée vers le marché extérieur : 95 % de ses matières premières, 100 % de ses ressources énergétiques et 60 % de ses articles de consommation sont importés, alors que 70 à 90 % des produits domestiques sont exportés. Ces dernières années, la Chine est déjà devenue le premier partenaire commercial de la Suisse à l'échelle asiatique. Le volume économique de la Suisse est seulement de 580 milliards de dollars, en fort contraste avec la deuxième économie du monde (8,2 billions). L'établissement d'une zone de libre-échange va apporter des intérêts immédiats à la Suisse. Rien d'étonnant à ce que le journal « Neue Zürcher Zeitung » publie un article qui envie l'anticipation de l'Islande dans ce domaine et rappelle l'importance de l'élargissement des bonnes relations commerciales avec la Chine. Le pays de neutralité est enfin parvenu à avoir l'initiative dans la coopération sino-européenne, ce qui va non seulement créer des conditions favorables à l'exportation de ses produits de haute technologie, mais aussi apporter de nouvelles opportunités à ses PME désireuses d'accéder au marché chinois.

Bien entendu, se rapprocher de la Suisse est aussi dans l'intérêt chinois. Bien que le volume du commerce sino-helvétique ne représente que 1 % du volume total du commerce extérieur de la Chine, la Suisse, l'un des pays les plus riches du monde, se trouve au cœur de l'Europe et jouit d'un haut niveau économique et technique. Dans le contexte de l'escalade du protectionnisme et de l'accélération de la coopération euro-américaine et euro-japonaise en matière de libre-échange, la Chine pourrait utiliser la négociation avec la Suisse comme un levier vis-à-vis de l'Union européenne, car la Suisse peut servir à la Chine d'intermédiaire avec le marché européen.

Figurant parmi les 20 premiers pays du monde dans le domaine du commerce extérieur, la Chine et la Suisse pourront œuvrer main dans la main, grâce à l'édification d'une zone de libre-échange, à la lutte contre le protectionnisme et à la promotion de valeurs telles que la libéralisation et la facilitation du commerce et de l'investissement, ce qui est en faveur du maintien d'un bon environnement du commerce international et de la résolution des problèmes clés en la matière. L'influence dépasse déjà les relations bilatérales. Ayant bien saisi cette opportunité historique, les spécialistes des deux côtés sont parvenus à un consensus après neuf cycles de pourparlers, et ont ouvert un nouveau chapitre dans les relations économiques et commerciales entre la Chine et la Suisse.

 

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