Vivre de sa passion : de la finance aux antiquités |
Chen Ran
En novembre 2012, Kate Davies (à droite) et Tammy To Si Samsung Securities Co. (SSC) ne s'était pas retiré de nombreux marchés étrangers, Kate Davies et Tammy To, deux anciennes employées et amies depuis 12 ans, ne seraient jamais devenues antiquaires. Portrait de deux entrepreneuses au parcours authentique. Une reconversion professionnelle réussie Originaire de Melbourne, Australie, Kate Davies a hérité de la passion de ses parents : les antiquités européennes. Après avoir travaillé plusieurs années comme journaliste dans une télévision locale, elle se rend à Hongkong et devient responsable des relations publiques de la RBS, la fameuse banque écossaise. Mariée à un designer concepteur, elle se perfectionne rapidement en architecture d'intérieur avec l'aide de son mari. Née à Hongkong, Tammy To étudie au Canada avant de rejoindre Kate Davies à la RBS. En novembre 2010, les deux femmes quittent ensemble la banque écossaise pour tenter leur chance chez Samsung. Ensemble, les deux femmes s'occupent des relations publiques et d'activités au service de sociétés asiatiques cotées en bourse. Mais en janvier 2011, c'est la douche froide : « Un jour, dans la matinée, nous sommes allées au travail. Et devant l'entrée fermée du bâtiment, nous sommes tombées nez à nez avec une centaine de nos collègues », se rappelle Kate Davies. « Je lui dis : 'On n'a plus de travail maintenant. On ferait mieux d'aller boire quelque chose pour se relaxer' », ajoute Tammy To. Une fois le choc absorbé, Tammy propose à son amie australienne d'échafauder un nouveau plan de carrière, qui correspondrait mieux à leur goût personnel. « J'ai automatiquement pensé aux antiquités. Alors que j'étais à Hongkong depuis 16 ans, j'avais toujours un mal fou à y dégotter des meubles classiques fabriqués en Europe », explique-t-elle. L'idée de créer leur propre magasin commence à poindre, le nom étant déjà tout trouvé : Authentiques. Le parcours des combattantes Authentique, c'est la contraction de « authentic » et de « antiques ». Mais le choix de l'emplacement du magasin reste un casse-tête pour les deux comparses. A Hongkong, un mètre carré vaut son pesant d'or, et trouver un loyer raisonnable est quasiment mission impossible, surtout compte-tenu de leurs faibles économies. Un an passe, et les deux femmes se décident à passer à l'action sous la forme d'un « Pop-up Showroom ». La première exposition-vente se déroule du 6 au 10 avril dans la galerie « The Space ». Le soir de la clôture, 25 catégories de meubles sont mises aux enchères, à des prix variant de 1 000 à 200 000 dollars hongkongais. « A cette époque, le Pop-up Showroom était notre unique alternative. Cela nous permettait de changer le thème de l'expo en fonction des marchandises achetées, et de nous investir au maximum dans notre métier tout en nous affranchissant des contraintes d'espace et de temps », indique Kate Davies. Les deux courtières se rendent régulièrement en Europe pour acheter des meubles datés du XVIIIe et du XIXe, provenant de Grande-Bretagne, de France et de Belgique. Pour éviter de froisser leur clientèle chinoise, elles évitent d'acheter des lits anciens, un véritable tabou culturel. « Trop de gens pensent à tort que les meubles anciens coûtent chers et occupent trop d'espace. La réalité, c'est qu'ils ne sont pas de simples objets d'art ; ils sont la culture, ils sont l'histoire », conclut Tammy To.
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