A chaque session annuelle du Comité national de la CCPPC et de l'APN, les représentants et représentantes d'ethnies minoritaires sont souvent sous le projecteur. Tel est le cas de Lei Yan, femme de l'ethnie Miao. Le 5 mars, après la présentation du rapport d'activités gouvernementales par le Premier ministre Wen Jiabao, journalistes et reporters ont accouru pour photographier sous tous les angles cette jeune et souriante députée, vêtue de beaux habits et de parures d'argent.

Depuis 2006, Lei Yan travaille dans l'Ensemble de chants et de danses de la province du Guizhou, dans le sud-ouest du pays. Son gène artistique vient de son père et de sa grand-mère, et elle le consolide par sa pratique du piano. Après des études universitaires, elle participe à des concours de chanson tenus dans le Guizhou, voyageant dans plusieurs pays tels que la Malaisie, la Russie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis afin de promouvoir le tourisme au Guizhou.

S'agissant de la motion qu'elle défend, la jeune femme explique assister à l'APN en tant qu'« apprenante ». « Soumettre une proposition est un travail sérieux. Il me faut me documenter avant de prendre la plume », dit-elle.

Son centre d'intérêt ? La culture folklorique, évidemment. « Je souhaite que le gouvernement renforce l'enseignement de cette discipline. Dans la province du Guizhou, l'impact de la culture extérieure est considérable car l'ethnie Miao n'a pas sa propre écriture. On a besoin de recruter du personnel talentueux dans les écoles et de choisir des manuels adéquats, afin d'aider nos enfants à distinguer les emprunts de notre culture traditionnelle. « Quand la racine est consolidée, la voie s'étend », continue la députée.

Selon elle, la protection de la culture folklorique s'améliore de jour en jour. Il y a des années, la plupart des citadins de son ethnie se sont habitués à la tenue civile au détriment des vêtements traditionnels. Maintenant, grâce à la sensibilisation du gouvernement, ils se rendent compte de l'importance de ce qu'ils ont rejeté, et recommencent à porter les habits et parures de leurs ancêtres.

Avec comme croyance l'animisme, l'ethnie Miao est reconnaissante envers tous les êtres. « Les huit chevaux sur la parure ornant ma tête sont un hommage rendu à cet animal qui nous aide à porter de lourds bagages lors de nos migrations », explique-t-elle. « L'accrétion sédimentaire de l'histoire prend du temps. Pas à pas, on va loin. Ce dicton est salutaire à la fois pour la protection de la culture folklorique et pour mon propre travail ».

Beijing Information