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Publié le 29/01/2013
Pourquoi un tel manque de confiance sociale ?

Conférence de presse sur la publication du  Livre bleu 

D'après le « Livre bleu sur l'attitude mentale de la société 2012-2013 » récemment publié par l'Académie des sciences sociales de Chine, l'indice mixte de confiance sociale continue à diminuer en Chine, passant même sous la norme requise des 60 points. Fonctionnaires, médecins et entreprises font l'objet d'une méfiance croissante de la population.

En 2011, l'Académie des sciences sociales a rendu public son premier Livre bleu sur ce sujet, selon lequel Beijing, Shanghai et Guangzhou obtenaient un score de 62,9 points, score qui sert de repère depuis. D'après les experts, ce chiffre n'était déjà pas très bon. Alors, que dire des malheureux 59,7 points atteints cette année ?

La confiance se raréfie de jour en jour, et dans les grandes villes, on commence à étouffer. On se méfie des départements gouvernementaux, puisqu'ils risquent de profiter de leur pouvoir à des fins personnelles ; on a peur de confier nos enfants à l'école, par crainte de blessures psychologiques ou de châtiments corporels ; si l'on voit une personne âgée faire une chute sur le trottoir, on n'ose pas l'aider à se relever, car on risque d'être victime de chantage ; et avec cette psychose de l'huile de cuisine frelatée, on refuse d'aller au restaurant. Alors, dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que certains internautes affirment : « Nous ne croyons ni à l'amour, ni à la fin du monde, nous ne croyons qu'à la méfiance, la méfiance totale ».

Mais alors, pourquoi ? Pourquoi un tel déficit de confiance ? Certains l'attribuent à l'effondrement des valeurs traditionnelles, et à l'absence de valeurs nouvelles. Cet argument se tient, mais bon, il permet aussi de se dédouaner, en se disant que c'était mieux avant et que nous ne sommes pas responsables. Alors qu'en fait, c'est tout le contraire : les gens n'ont pas confiance, tout simplement car les gens ne tiennent pas leur promesse. Quand des fonctionnaires possèdent une dizaine d'appartements alors que pour les autres, trouver un logement devient un luxe inatteignable, la crédibilité du gouvernement en prend un coup ; quand de l'alcool frelaté est vendu à prix d'or, la crédibilité des entreprises chute ; quand des responsables d'ONG ou d'organismes sociaux conduisent des voitures de luxe, payées grâce à la générosité des donateurs, on marche sur la tête. Voilà comment se met en place le cercle vicieux. Et lorsque la confiance est rompue, difficile de la rétablir.

Alors, que faire ? Inverser la tendance ne se fera pas en un jour. Les gouvernements et organismes concernés devront redoubler d'efforts. La population devra s'autodiscipliner. Et il faudra créer et perfectionner un système qui encourage l'honnêteté, et punit l'immoralité.

Si cette perte de confiance est en apparence un problème moral, elle traduit en fait le besoin d'un réel Etat de droit. « La loi est un minimum, tandis que la morale est un idéal ». Plus le système juridique sera perfectionné et ordonné, plus la société sera harmonieuse.

 

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