Eduqués par leurs grands-parents ? Trop dorlotés ? Envoyés à l'école trop jeunes ? Ces dernières années, avec la généralisation du  modèle familial « 4+2+1 » (soit quatre grands-parents, deux parents et un enfant), l'éducation de la deuxième génération d'enfants uniques est devenue un véritable sujet de société.

Affaiblissement de l'éducation familiale

Le planning familial étant appliqué depuis une trentaine d'années, la majorité des enfants uniques ont atteint l'âge de se marier et d'être parents. On appelle leurs enfants la deuxième génération d'enfants uniques.

Pour le moment, la première génération est active, très occupée, et constamment mise sous pression. Certains jeunes parents ne se sentent pas à l'aise de leur nouveau costume de père et de mère, et ne savent pas comment éduquer leurs têtes blondes. Ils s'en remettent donc à leurs parents.

Selon une enquête du magazine Women of China, plus de 70 % des jeunes parents ne s'occupent que très peu de leurs enfants, et confient cette lourde tâche aux grands-parents.  Mais cela affaiblit mécaniquement la fonction éducative de la famille.

Des grands-parents qui dorlotent trop

« Les enfants sont trop choyés par les personnes âgées, c'est le principal problème éducatif en Chine à l'heure actuelle », a indiqué Zhou Yongmei, directeur du Centre de soutien psychologique des adolescents de Shenyang (province du Liaoning). La plupart des personnes âgées ne jurent que par leur petit-fils ou leur petite fille, c'est leur raison d'être.

« Trop aimés, trop protégés, les enfants ne grandissent pas dans un environnement sain. Ils sont dépendants, capricieux, cupides, égoïstes, et croient avoir toujours raison », a ajouté Zhou Yongmei.

Déficit d'éducation morale

Leur offrir les meilleures conditions, les faire entrer dans la meilleure école maternelle pour recevoir la meilleure éducation... Tels sont les objectifs de parents chinois d'aujourd'hui.

La première génération d'enfants uniques a reçu une relativement bonne éducation, et ils veulent donc la même chose pour leurs enfants, voire mieux, afin qu'ils gagnent beaucoup d'argent. Et autant mettre toutes les chances de son côté, dès le plus jeune âge : cours préscolaires, cours d'anglais, de calligraphie, de piano, de peinture, etc…

Et à tout miser sur l'éducation scolaire, on délaisse la morale la plus élémentaire. La Fédération des femmes de Shanghai a effectué une enquête auprès de 1 054 jeunes parents, sur la question « Sur quels aspects éducatifs avez-vous déployé le plus d'effort ? » : près de 80 % des sondés ont répondu « le développement intellectuel et l'enseignement des connaissances », tandis que le chiffre était de 64 % pour « les qualités physiques », et seulement de 54 % pour « l'éducation morale »…

Beijing Information