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Publié le 14/12/2012
Quelle réforme économique pour la Chine ?

Face au ralentissement continu de sa croissance économique, la Chine a besoin de nouvelles réformes pour stimuler son développement économique.

Lan Xinzhen

Après une trentaine d'années de réforme et d'ouverture vers l'extérieur, la Chine est passée du centième au deuxième rang mondial, et exerce une grande influence sur le système économique international. Néanmoins, l'apparition de certains problèmes, tels que le déséquilibre de la structure économique, la répartition inégale des richesses et le ralentissement de la croissance depuis plus d'un an, suscitent des inquiétudes dans l'opinion quant à la durabilité de la croissance. Dans ce contexte, de nombreux économistes appellent à de nouvelles réformes économiques.

La Tour de Shanghai en construction

D'après Li Luoli, vice-directeur de l'Institut de recherche sur la réforme économique (CSER), la réforme est devenue aujourd'hui plus difficile et compliquée qu'avant. « Les divergences d'intérêts ont fait naître plusieurs groupes d'intérêts. Une réforme que soutient un groupe pourrait être enterrée par un autre, ce qui rend très difficile toute action », a observé M. Luo.

Peng Sen, ancien vice-directeur de la Commission nationale du Développement et de la Réforme, estime que la future réforme devra résoudre en priorité quatre relations : entre le gouvernement et le marché, entre les autorités centrales et locales, entre les régions urbaines et rurales, et entre le développement économique et le progrès social.

Réforme future : principes à respecter

D'après Gao Shangquan, président d'honneur du CSER, l'objectif de la réforme économique est de mettre en place un système de marché socialiste, assurant la répartition des ressources par le marché et transformant l'économie planifiée en économie de marché socialiste.

S'agissant d'un éventuel élargissement du secteur privé, M. Gao souligne que la Chine doit insister sur le statut primordial de l'économie publique, la proportion relativement importante de celle-ci dans l'économie nationale ne devant pas être considérée comme une raison pour la réforme économique.

M. Gao indique par ailleurs qu'il faut réduire l'intervention administrative dans les activités micro-économiques, car cela pourrait engendrer de la corruption et aggraver les inégalités. D'après lui, il faut accélérer la réforme du système administratif pour créer une concurrence équitable.

Deux réformes urgentes

Malgré une croissance rapide, il faut voir que l'économie chinoise présente également de nombreux problèmes. Selon Hua Sheng, président de l'université Yanjing Huaqiao de Bejiing, le plus urgent, c'est de réformer le système d'état civil actuel.

Aujourd'hui, la Chine voit son taux d'urbanisation augmenter d'année en année. En 2011, ce chiffre a atteint 51,27 %. Mais le système d'état civil actuel (en chinois, hukou) a divisé la population en deux catégories hermétiques : les urbains et les ruraux. Ainsi, beaucoup de paysans travaillent dans les villes mais leur état civil reste encore rural, ce qui les empêche de profiter des services sociaux des villes. Beaucoup d'inconvénients au quotidien, et un risque d'instabilité sociale.

Un travailleur migrant dans la gare de Yinchuan, dans le Ningxia

Selon Wang Xiaolu, vice-directeur de l'Institut de recherche sur l'économie nationale rattaché à la Fondation de la recherche sur la réforme économique, pour promouvoir une répartition équitable des richesses, il faut déterminer avec précision les éléments qui doivent être réformés. D'abord, commencer par la réduction des impôts pour les PME, assouplir les normes sur les réductions d'impôts, et augmenter le nombre d'entreprises pouvant bénéficier d'une réduction d'impôts. Ensuite, élever le niveau de l'assurance vieillesse et du revenu minimum garanti dans les régions rurales tout en augmentant le revenu des paysans, de 30 à 40 %. Enfin, généraliser la sécurité sociale. Les travailleurs migrants travaillent pendant presque toute l'année loin de leur pays natal, et ne profitent donc d'aucune sécurité sociale. Alors, à l'exception des grandes villes comme Beijing, Shanghai et Guangzhou, d'autres villes doivent revoir leur politique d'état civil et accorder un statut de résident aux travailleurs migrants. De plus, il faut rendre transparente l'utilisation des ressources publiques et les publier en détail, notamment, dans le domaine financier.

Poursuivre l'ouverture vers l'extérieur

Actuellement en Chine, certains remettent en cause l'élargissement de l'ouverture face au protectionnisme commercial des pays européens et américains. Mais d'après Liu Zhiming, chercheur à l'Institut des finances de Wudaokou rattaché à l'université de Qinghua, il est temps pour le secteur financier chinois de s'internationaliser. La crise de 2008 a provoqué un réajustement du système financier international, portant les économies émergentes sur le devant de la scène. Il faut profiter de cette occasion, non seulement dans l'intérêt du secteur financier chinois, mais aussi pour rétablir un ordre international plus juste et raisonnable.

 

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