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Publié le 21/11/2012
Commerce extérieur : une lueur au bout du tunnel

Bien qu'incapable d'atteindre l'objectif de croissance de 10 % prévu pour cette année, le commerce extérieur de la Chine démarre sa restructuration.

Lan Xinzhen

Port de Qingdao

La 112e édition de la Foire de Canton (China Import and Export Fair en anglais) s'est clôturée le 4 novembre. Cette année, l'ambiance était plutôt morose au cours de cette manifestation commerciale. Selon les statistiques publiées par la chambre de Commerce chinoise pour l'import-export des produits industriels et d'artisanat, au cours de cette foire, le volume de transactions des produits industriels légers a baissé de 7,67 % par rapport à l'édition précédente, et ceux des autres produits, tels que machines électromécaniques, textiles et habillements, ont également diminué. Et les prévisions pour les deux mois à venir ne sont pas optimistes.

Le 26 octobre, le ministère du Commerce a publié « Le rapport sur le développement du commerce extérieur chinois (automne 2012) ». Selon ce document, pendant les trois premiers trimestres de l'année, le volume du commerce extérieur a seulement augmenté de 6,2 % par rapport à la même période de l'an dernier, loin de l'objectif de croissance annuelle de 10 % fixé par le gouvernement en début d'année. Le modèle de croissance axé sur l'exportation, jadis un atout majeur de la Chine, s'est progressivement affaibli au cours des cinq dernières années qui ont suivi la crise financière mondiale.

Les exportateurs sont confrontés à des difficultés sans précédent. Selon une enquête du ministère du Commerce sur plus de 1 900 entreprises clés du secteur, l'indice de profit d'exportation a été inférieur à 100, le point critique, pendant cinq mois consécutifs jusqu'en septembre 2012.

Malgré cette passe difficile, Wang Shouwen, directeur du département du commerce extérieur du ministère du Commerce, a dit le 13 octobre lors d'une conférence qu'il y avait encore quelques changements réjouissants dans le commerce extérieur de la Chine, notamment le fait que la restructuration commence à produire ses effets.

Selon Wang, pendant le premier semestre de 2012, les quatre marchés traditionnels pour la Chine, à savoir Europe, États-Unis, Japon et Hong Kong, ont absorbé 56,5 % des exportations chinoises, un chiffre inférieur à la proportion maximale de 80 %, ce qui signifie que les destinations d'exportations se sont diversifiées dans une certaine mesure. En même temps, la répartition des exportateurs est plus équilibrée. Les zones côtières ont contribué à 88,5 % aux exportations totales du pays, contre 96 % en 2011. Le commerce de sous-traitance est davantage optimisé : auparavant, il comptait pour 42 % du volume total des échanges commerciaux, alors que maintenant, cette proportion a chuté à 42 %.

Il y a cinq ans, la Chine a lancé sa stratégie de développement axée sur la transformation du modèle de croissance économique et la restructuration économique, visant à remplacer l'ancien modèle dépendant des exportations par le nouveau modèle conduit par la consommation.

Selon Yao Jian, porte-parole du ministère du Commerce, cette stratégie sera poursuivie pour optimiser la structure du commerce extérieur.

« La plus importante caractéristique du commerce extérieur de la Chine en 2012 est que le commerce général s'accroît plus rapidement que le commerce de sous-traitance, ce qui révèle que la Chine change sa façon d'exporter, qui était jadis centrée sur les gains liés aux frais de sous-traitance », a ajouté Yao.

Les chiffres du ministère ont montré que pendant les trois premiers trimestres de cette année, le commerce général a augmenté de 5,9 %, les exportations ont progressé de 8,3 % et les importations, de 3,6 %, respectivement supérieures de 5,3 points et 2,6 points par rapport aux exportations et importations du commerce de sous-traitance.

Une autre caractéristique est que, malgré une diminution de l'export vers des destinations traditionnelles, les marchés émergents se développent. Par exemple, elles augmentent respectivement de 16,6 % et 14,5 % dans les pays de l'ASEAN et en Russie. La troisième caractéristique est que les produits de marques indépendantes ont une proportion plus élevée dans les exportations. Parmi toutes les entreprises exportatrices, environ 20 % ont leurs marques indépendantes.

« Dans l'avenir, la transformation du modèle de croissance du commerce extérieur sera une tâche de plus en plus urgente, parce que l'augmentation rapide des coûts des éléments essentiels de la Chine depuis ces dernières années affaiblit dans une certaine mesure la compétitivité des industries manufacturières du pays », a dit Yao.

De 2008 à 2011, le salaire des employés urbains dans les entreprises de fabrication a augmenté de 14,5 % par an ; celui des travailleurs migrants dans les industries manufacturières, de 15 % par an. Comme le processus d'industrialisation s'accélère dans les pays voisins, certaines entreprises sensibles aux coûts y sont transférées avec leurs bons de commande. Durant les sept premiers mois de l'année, les produits des sept industries chinoises à forte densité de main d'œuvre exportés aux États-Unis, en Europe et au Japon ont vu leur part de marché diminuer respectivement de 2,1 , de 1,4 et de 2,7 points de pourcentage, au profit des pays voisins à coûts moins élevés que la Chine.

« Quand la demande extérieure baisse, les produits à forte densité de main-d'œuvre de la Chine sont confrontés à une concurrence internationale croissante, a déclaré Yao. Donc les entreprises à vocation exportatrice doivent accélérer la mise en place de leur supériorité globale en matière de technologie, de qualité, de marque et de service ».

 

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