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Publié le 16/11/2012
Pas de fuite de gros capitaux

La Chine reste encore la destination la plus attractive pour les capitaux, avec la croissance la plus rapide des investissements étrangers. La panique sur la « fuite des capitaux » est sans fondement.

Lan Xinzhen

Encore une fois, des médias étrangers se font l'écho de la fuite des capitaux chinois. En analysant les chiffres sur le commerce et les réserves en devises étrangères émis par le Bureau National des statistiques, la Banque centrale et l'Administration générale des douanes de Chine, un article publié le 22 octobre dans le Wall Street Journal va jusqu'à conclure qu'en l'espace de 12 mois, jusqu'à septembre dernier, environ 225 milliards de dollars US de capitaux ont quitté la Chine, soit l'équivalent 3 % de la production économique de l'an passé.

Un employé de la Banque d'industrie et de commerce de Chine compte des dollars américains. (Photo : Hu Guolin)

Certains spécialistes chinois s'inquiètent également de cette fuite de capitaux. Zhang Ming, directeur adjoint du Centre de recherches sur les finances internationales de l'Institut de l'économie et de la politique du monde, relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine, estime que du quatrième trimestre 2011 au deuxième trimestre 2012, 182,8 milliards de dollars ont quitté le territoire, soit 20,3 milliards par mois. En comparaison avec un flux mensuel de 14,1 milliards de dollars depuis le quatrième trimestre 2008 jusqu'au premier trimestre 2009, la fuite des capitaux actuelle est encore plus grave que la situation aux Etats-Unis suite à la crise des "subprimes".

D'après Zhang Yongjun, directeur adjoint du département de recherche du Centre chinois des échanges économiques internationaux, pendant le deuxième trimestre, malgré l'excédent commercial, les réserves de devises étrangères ont diminué et les investissements étrangers directs ont chuté, ce qui justifie le retour des capitaux aux Etats-Unis et en Europe en raison de la crise des dettes européennes.

A la fuite des capitaux s'ajoutent d'inquiétants messages des médias internationaux, qui multiplient les gros titres inquiétants, comme « la débâcle économique va bientôt frapper la Chine » et « la situation économique de la Chine se trouve dans la période la plus critique depuis ces 30 dernières années ».

Les capitaux ont-ils réellement fuit le pays ? Le rapport Global Investment Tendances Monitor, publié le 23 octobre par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, donne une image différente. Pendant le premier semestre 2012, la Chine a absorbé 59,1 milliards de dollars américains d'IDE, surpassant les États-Unis pour la première fois et devenant le plus grand pays destinataire au monde. Dans la première moitié de l'année, les apports d'IDE aux États-Unis ont atteint 57,4 milliards de dollars.

Sur le marché des changes, en raison du troisième tour d'assouplissement quantitatif (QE3) lancé aux États-Unis, le yuan est confronté à une nouvelle pression à la hausse. Le 25 octobre, le taux de change du Renminbi a enregistré un record de 6,2422 pour un dollar, atteignant presque la limite de 1 % d'appréciation autorisée par la Banque centrale. Alors qu'énormément de capitaux spéculatifs ciblent à nouveau la Chine, aucun investisseur ne veut sortir son argent du pays, et abandonner ses espoirs de profit grâce à l'augmentation du cours du yuan.

L'administration chinoise des devises étrangères ne semble pas être préoccupée par ces flux de capitaux. Le 26 octobre, un fonctionnaire du Bureau d'Etat pour le contrôle des devises étrangères a déclaré que le système de surveillance était très strict, et que rien d'exceptionnel n'avait été détecté.

 

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