Étudier à l'étranger : de nouvelles « méthodologies » |
Tang Yuankai
Grâce à des bourses, des étudiantes de l'Académie d'art et de design de l'Université Tsinghua partent étudier au Danemark. A 15 ans, Cui Yi, jeune fille originaire de Hangzhou a un don pour la peinture. Cet été, elle a goûté aux charmes de l'Espagne à l'occasion d'un voyage d'études. Les années précédentes, elle a déjà voyagé en Australie, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Ces immersions artistiques et esthétiques lui ont permis d'élargir ses réseaux de connaissances et de renforcer sa confiance en soi. « Depuis mon retour d'Angleterre, ma vocation s'est renforcée. Je veux devenir designer », a-t-elle dit. Malgré les frais très élevés, malgré les doutes quant aux vraies motivations des jeunes « savants de visite », qui s'intéressent parfois plus au tourisme qu'au travail, les voyages d'études continuent à faire rêver les enfants chinois, et les listes d'attente s'allongent sans cesse. Selon les statistiques d'une agence de placement universitaire basée dans la province du Zhejiang, 2 000 à 3 000 élèves chinois se sont rendus à l'étranger en 2012, majoritairement durant les vacances estivales, soit une augmentation de 80 % par rapport à l'année dernière. Parallèlement, certains étudiants, qui bénéficient d'une bourse, ont également pu faire un cours séjour d'études à l'étranger. Actuellement, il existe plusieurs formes d'expatriation en Chine, à savoir la mobilité autofinancée, le perfectionnement avec le soutien de l'Etat, la formation en collaboration avec des partenaires étrangers, et les échanges d'étudiants. De plus, les projets de coopération sino-étrangère se multiplient, y compris les formations étrangères en Chine. Par exemple, en 2010, l'Université des technologies de Wuhan a lancé conjointement avec l'Université du pays de Galles un projet de master de design. Il s'agit de la première initiative du genre ratifiée par le ministère chinois de l'éducation, et de l'unique projet de coopération en design dans l'ensemble du pays. Adoptant les mêmes critères d'admission, les deux universités ont établi un programme de formation commun. A la différence des modèles 3+1 ou 2+2 (2 ou 3 ans d'études en Chine, puis 1 à 2 ans à l'étranger), les étudiants chinois dans le cadre de ce projet pourront suivre leurs quatre ans de cursus à Wuhan sans avoir à se déplacer au Royaume-Uni. Autrement dit, tous les lycéens qui veulent passer le Gaokao (examen d'entrée aux établissements d'enseignement supérieur en Chine) peuvent s'y inscrire, et les diplômés seront titulaires d'un master remis par l'Université du pays de Galles. S'aligner sur les pratiques internationales Récemment, quelques futurs stylistes de l'Académie d'art et de design de l'Université Tsinghua ont reçu une bourse octroyée par la compagnie Kopenhagen Fur et destinée à financer leur séjour d'études de courte durée dans la capitale danoise. En 2007, le premier laboratoire universitaire de design de fourrure dans le monde avait été cofondé par l'Académie d'art et de design de l'Université Tsinghua et la compagnie Kopenhagen Fur. Actuellement, les deux parties ont signé leur deuxième accord de coopération quinquennal. « Je suis très honoré de pouvoir collaborer avec cette Académie, et ainsi de contribuer à la formation des futurs stylistes chinois », a dit M.Torben Nielsen, P.D.G de la Kopenhagen Fur. L'entreprise danoise a équipé le laboratoire de Tsinghua de divers matériaux bruts, outils, machines, échantillons techniques et livres spéciaux, invitant des stylistes et artistes de renommée mondiale à y ouvrir des cours ou des conférences, et faisant venir des professeurs de Tsinghua à son siège à Copenhague pour des échanges ou un perfectionnement. « Ce qui est à la mode circule toujours du haut vers le bas. C'est ainsi que notre coopération avec la compagnie Kopenhagen Fur améliore la plateforme de notre laboratoire », a dit Xiao Wenling, professeur à l'Académie d'art et de design de l'Université Tsinghua. Et d'ajouter : « Si nous ne collaborons pas avec les institutions qui se situent en amont, il nous sera impossible de résoudre les problèmes contemporains ».
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