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Publié le 10/09/2012
La nouvelle génération des travailleurs migrants

Sun Tiexiang

 Selon le Rapport 2012 sur le développement de la population migrante publié récemment par la Commission nationale pour la population et le planning familial, l'âge moyen de la population migrante est d'environ 28 ans, et le nombre de travailleurs migrants post-80 représentent à peu près la moitié de la population active migrante.

Par rapport à la précédente, la nouvelle génération prend davantage en considération la qualité de l'emploi et les perspectives de développement. Disposant d'un hukou rural (registre d'état civil « rural »), la plupart des jeunes travailleurs migrants sont nés dans les villes. N'ayant aucune connaissance de l'agriculture, ils ne veulent plus retourner travailler la terre dans leur village natal, et ce même si le marché de l'emploi n'est pas bon dans les zones urbaines.

Mais quelle vie mènent-ils dans les villes ? Que veulent-ils ? Et quelles seront les solutions pour satisfaire leurs requêtes ?

Des aspirations en mutation

Zhang Xinwei, originaire du Hubei, est un commerçant indépendant à Xinfadi, l'un des plus célèbres marchés de vente en gros de produits agricoles dans la capitale chinoise. Il a un bon revenu, mais ne s'arrête pas à cela. Pendant son temps libre, il potasse des manuels scolaires, avec un objectif en tête : entrer un jour à l'université. « Je voudrais rester ma vie entière à Beijing. En fait, le salaire, ce n'est pas le plus important pour moi. Je ne veux pas rester pour toujours un provincial aux yeux des locaux », a-t-il lâché en toute franchise.

« Etre respecté et reconnu, voilà la nouvelle aspiration de cette génération de travailleurs migrants. En plus du salaire, ils souhaitent un bon environnement de travail, de meilleures conditions d'éducation et de formation, ainsi que des beoins spirituels », a fait remarquer Zhai Zhenwu, directeur de la Faculté de sociologie et de démographie relevant de l'Université du Peuple de Chine.

A l'heure actuelle, le manque de sentiment d'appartenance et de sens moral se constate au sein de la nouvelle génération des travailleurs migrants. Ces jeunes sont plus enclins à accepter et apprendre de nouvelles choses. Ainsi, dans le processus d'intégration sociale, leurs demandes évoluent et de nouvelles tendances apparaissent.

Né à Guang'an dans la province du Sichuan, Li Guangming, tout seul, est venu travailler à Beijing il y a 20 ans. « A cette époque-là, nous ne visions que l'argent, et nous nous en fichions du logement et de l'alimentation. Mais aujourd'hui, les jeunes travailleurs migrants font très attention aux conditions de travail : beaucoup exigent un jour de travail de 8 heures seulement et au moins un jour de repos par semaine », a assuré Li. D'autres conditions, telles que si l'entreprise offre un dortoire et si elle autorise de procréer, sont aussi des facteurs prioritaires lors de leur choix d'emploi.

Des contradictions plus saillantes

Bien que l'on adopte, dans de nombreuses régions, des mesures de services et de contrôle pour améliorer l'environnement de vie de la population mobile, il subsiste encore un écart considérable entre la situation actuelle et les exigences de base. Pour le moment, les divers gouvernements régionaux établissent leurs politiques éducative, médicale et d'aménagement du territoire, entre autres, conformément au nombre d'habitants possédant un hukou local. De fait, les exigences des travailleurs migrants ne peuvent être bien satisfaites.

« Beijing est empêtrée dans des problèmes de contrôle démographique. En période pleine, la population mobile enregistrée dépasse les 8 millions de personnes, engendrant une pression énorme en ce qui concerne le logement, la circulation, l'éducation et la santé », a déploré un responsable du Bureau du Comité pour le contrôle de la population mobile et du logement locatif de Beijing.

Selon des départements régionaux de services et de contrôle de la population mobile, l'incertitude des statistiques liées à la population mobile empêche une bonne planification et une bonne allocation des ressources. Il n'existe pas de système unifié pour les données d'enregistrement de la population mobile, et les différents départements de police, de planning familial, de logement et de tourisme ne mettent pas leurs statistiques en commun. En outre, de nombreuses personnes migrantes ne se font pas enregistrer, ce qui fausse tous les calculs.

« L'exactitude des données est un pré-requis pour satisfaire leurs demandes, a indiqué Zhai Zhenwu. Sans cela, on ne peut pas bien travailler à leur service ».

Amélioration des services

La population mobile contribue fortement au développement local. Elle doit donc être considérée et aidée.

D'après Cai He, directeur de la faculté de sociologie et d'anthropologie relevant de l'Université de Zhongshan (province du Guangdong), il faut attacher une haute importance à leurs demandes en croissance. Dans le même temps, les gouvernements et les entreprises doivent intégrer les ressources, et déployer des efforts pour résoudre les questions les plus préoccupantes, qui ont trait à la sécurité sociale et à l'éducation des enfants.

« La nouvelle génération est aujourd'hui en âge de se marier et d'avoir des enfants. Voilà pourquoi il est crucial d'agir maintenant, afin de leur assurer une certaine stabilité. En plus de la construction d'écoles publiques, on peut intégrer davantage les ressources des écoles privées, et augmenter le nombre de places à l'école réservées aux enfants des travailleurs migrants », a ajouté Cai.

 

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