Immobilier : vers une nouvelle hausse des prix ? |
Lan Xinzhen Malgré les strictes mesures de macro-contrôle, les prix de l'immobilier dans certaines villes rebondissent. Le Conseil des affaires d'Etat a envoyé 16 équipes d'inspection dans les 16 premières villes concernées, afin de vérifier si les politiques de logement ont vraiment été respectées, et d'enquêter sur le marché de l'immobilier pour aider le gouvernement central à prendre des mesures mieux ciblées. La position des autorités centrales est claire : empêcher à tout prix la remontée excessive des prix de l'immobilier pour assurer le développement sain de l'économie. Ces dernières années, la surchauffe de l'investissement immobilier et la flambée des prix des logements ont eu un impact négatif sur l'économie chinoise. Le gouvernement central a lancé plusieurs politiques pour réduire les prix de l'immobilier et les maintenir à un niveau raisonnable, comme limiter les achats à des fins spéculatives. La dernière série de contrôles a débuté en 2010, avec les limites d'achats imposées à 50 villes. L'application stricte de ces mesures a produit des effets escomptés. Durant le second semestre 2011, les prix de logements ont même chuté dans certaines villes. Cependant, cette tendance n'a pu se maintenir : à partir du deuxième trimestre de cette année, les prix des terrains dans les grandes villes sondées ont augmenté légèrement, de même pour les prix du neuf en juin 2012. Le macro-contrôle du marché de l'immobilier implique les intérêts de différentes parties. Autorités locales, promoteurs immobiliers et propriétaires attendent la hausse, alors que gouvernement central et acheteurs potentiels souhaitent une baisse. Si les prix devenaient prohibitifs, empêchant le peuple d'accéder à la propriété, les politiques de macro-contrôle échoueraient et le développement sain de l'économie chinoise en serait affecté. Dans cette tragédie, les autorités locales jouent le premier rôle. Profitant de la décision du gouvernement central en matière d'assouplissement de sa politique monétaire pour stabiliser la croissance économique, certains gouvernements locaux pervertissent les politiques de contrôle, et les spéculateurs cherchent à pénétrer le marché. Stimuler la croissance économique en lâchant la bride à l'immobilier équivaut à boire du poison pour étancher la soif. Nous espérons que le gouvernement central interviendra fermement pour mettre fin à tout relâchement du contrôle. De plus, il faudra qu'il accélère les recherches sur la réforme du système des taxes immobilières, afin de mettre en place et d'améliorer les mécanismes à long terme et les systèmes politiques de régulation sur le marché immobilier, et ainsi empêcher coûte que coûte le rebondissement des prix de logements. Les autorités locales doivent désormais se focaliser sur l'accélération du changement du modèle de croissance économique, et se débarrasser peu à peu de la dépendance au secteur immobilier en attachant plus d'importance aux industries émergeantes et au secteur tertiaire. Quant aux promoteurs immobiliers, nous attendons d'eux une restructuration rapide de leurs produits et une participation active à la construction des logements sociaux, pour que les maisons soient vraiment destinées à servir d'habitations, au lieu de rester des investissements spéculatifs inhabités.
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