A la recherche d’une nouvelle percée dans la réforme financière |
Lan Xinzhen
Banque populaire de Chine, siégée à Beijing Alors que la vitesse de la croissance continue de ralentir, l'économie chinoise a besoin d'une nouvelle réforme pour se redresser. Le secteur financier, très monopolisé par l'Etat, devient la cible première de la réforme au fur et à mesure du perfectionnement du système de l'économie de marché socialiste. La finance constitue le noyau de l'économie moderne. Mais le système financier chinois en vigueur ne s'adapte plus au développement de l'économie chinoise. Actuellement, son principal inconvénient est le monopole de l'offre de fonds par les banques nationales, qui empêche les crédits bancaires de soutenir le développement des PME et l'émergence de nouvelles industries. Les PME constituent le principal pourvoyeur d'emplois du pays, ainsi qu'une force importante du développement économique, alors que les nouvelles industries sont les secteurs-clés pour la réorientation de l'économie chinoise en cours. Il est nécessaire d'éliminer radicalement cet inconvénient, afin de garantir le développement durable et sain de l'économie. Pour ce faire, il faut entamer une réforme financière pour complètement libérer le potentiel des investissements privés. Actuellement, sur le marché chinois, existent près de 4 000 milliards de capitaux privés qui spéculent sur l'immobilier, le prêt usuraire, les œuvres d'art, l'alcool, etc. Légaliser les prêts et emprunts privés, orienter rationnellement les capitaux non gouvernementaux vers l'économie réelle et transformer la spéculation en financement permettra d'atténuer sensiblement les difficultés des PME et de rééquilibrer le rapport entre l'offre financière des banques et l'appétit démesuré des PME pour le crédit. La réforme financière va favoriser le financement privé, consolider les succès du développement de l'économie privée et la pousser à apporter une contribution plus importante au développement de l'économie du pays. La réforme financière montrera également que, plutôt que de recourir prioritairement à la politique monétaire comme c'était le cas auparavant, le gouvernement central table sur l'approfondissement de diverses réformes nécessaires dans les systèmes financier, fiscal et économique. Réformer radicalement le secteur financier et briser le monopole des banques n'a rien d'une sinécure, parce qu'il faut innover dans le système financier, maintenir la stabilité au sein du secteur et éviter d'affecter le développement stable et sain de l'économie. Les diverses parties devront agir de concert pour matérialiser les principes de réforme avancés par le gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan, à savoir « diminuer le contrôle, soutenir l'innovation, encourager les entreprises privées, servir les unités de bases, consolider l'économie réelle, coordonner les mesures auxiliaires, et garantir la sécurité et la stabilité ». Les acteurs de la réforme seront également appelés à réagir à temps, souplement et correctement face aux divers problèmes qui surviendront dans le processus de réforme financière. A en juger par la situation actuelle, deux questions méritent d'être prises en considération pour entamer la réforme : la première, c'est de légaliser les prêts et emprunts privés, d'établir en priorité les règles du financement privé, de légiférer dans ce domaine d'une manière scientifique, afin de réglementer et garantir le rôle positif des investissements privés dans la croissance économique ; la seconde, c'est de libérer les finances non gouvernementales, de développer énergiquement un marché financier pluriel et diversifié, et de réformer les taux d'intérêts en réponse à la marchéïsation. Compte tenu du développement stable de l'économie, le gouvernement chinois souhaite que la réforme financière entamée dans la ville de Wenzhou joue un rôle d'éclaireur, aide à établir un système financier diversifié correspondant au développement socio-économique, améliore nettement le service financier et renforce la capacité de parer aux risques financiers éventuels et offre des expériences au service de la réforme financière dans l'ensemble du pays. Il est regrettable que l'expérience de Wenzhou n'ait pas répondu à l'appel du milieu à la libéralisation des taux d'intérêt et à la fondation de banques à capitaux exclusivement privés ou des banques d'actionnariat. Nous souhaitons que la réforme financière se poursuive en profondeur au profit de la restructuration de l'économie chinoise.
Beijing Information |